Publié le 15/05/2019
Le NHS, système de santé du Royaume-Uni, a entrepris de se préoccuper de l’activité sexuelle des sujets de Sa Majesté. Non pas cette fois pour les mettre en garde contre les infections sexuellement transmissibles ou les grossesses non désirées, ni pour les inciter à parler de dysfonctions sexuelles, mais au contraire, pour les encourager. Le NHS se base sur certains travaux tendant à prouver que l’activité sexuelle est un facteur de bien-être et peut-être de meilleure santé.
Mais des publications récentes font état d’une baisse de l’activité sexuelle dans les pays à hauts revenus. C’est pourquoi une équipe londonienne a décidé d’y regarder de plus près. Plusieurs enquêtes ont été réalisées. L’une en 1991 a porté sur 18 876 femmes et hommes âgés de 16 à 59 ans. Une seconde a été complétée en 2001, incluant 11 161 personnes âgées de 16 à 44 ans et enfin 15 162 personnes âgées de 16 à 74 ans ont participé à la 3èmeenquête menée en 2012. Les auteurs ont comparé la fréquence des rapports sexuels entre ces 3 études, et les facteurs associés à cette fréquence.
De plus en plus nombreux à ne pas avoir eu de rapport au cours du dernier mois
Les résultats devraient inquiéter les autorités sanitaires puisqu’il apparait en effet une réduction de la fréquence des rapports sexuels entre les deux dernières vagues d’enquête. De 4 rapports au cours du dernier mois lors des enquêtes 1 et 2, le nombre passe à 3 dans l’enquête la plus récente. Celle-ci montre aussi que moins de la moitié des femmes et des hommes âgés de 16 à 44 ans ont des rapports au moins 1 fois par semaine, et la proportion de personnes affirmant ne pas avoir eu de rapport au cours du dernier mois augmente significativement, passant de 23 % à 29,3 % pour les femmes et de 26 % à 29,2 % pour les hommes, entre les deux dernières enquêtes. Les moins de 25 ans et les célibataires sont les moins actifs sexuellement, mais la réduction la plus importante est constatée chez les 25 ans et plus, mariés ou vivant en couple.
Dans le même temps, la proportion des femmes et des hommes disant qu’ils préfèreraient avoir des rapports plus fréquents augmente. Les personnes en meilleure santé physique et mentale disent avoir des rapports plus fréquents, ainsi que ceux qui ont un travail à temps plein et ceux qui ont des revenus plus élevés.
Les auteurs n’expliquent pas cette tendance, mais suggèrent qu’elle pourrait être inquiétante, car le reflet d’une société où les rapports humains deviennent plus rares.
Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES : Welling K et coll. : Changes in, and factors associated with, frequency of sex in Britain:evidence from three National Surveys of Sexual Attitudes and Lifestyles (Natsal) BMJ 2019;365:l1525
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