Actualités – publiée le 2/10/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Translational Psychiatry
C’est une corrélation dose-dépendante entre kilos en trop et risque de dépression qui nous est révélée par cette étude de l’Université d’Aarhus (Danemark) : 10 kilos de graisse corporelle supplémentaire augmentent ainsi le risque de dépression de 17%, selon ces conclusions, présentées dans la revue Translational Psychiatry .
Plus « il y a de graisse », plus le risque de développer une dépression est élevé, écrivent ces chercheurs. « L’étude souligne également que l’emplacement de la graisse sur le corps ne fait aucune différence en termes de risque de dépression. Ce qui suggère que ce sont les conséquences psychologiques de l’excès de poids ou de l’obésité qui entraînent ce risque accru de dépression, et non les conséquences biologiques directes. Si le risque était principalement lié à des facteurs biologiques, la graisse centrale ou abdominale aurait été associée à un risque encore plus élevé, compte-tenu de ses effets plus sévères au plan biologique », explique l’auteur principal, le Dr Søren Dinesen Østergaard, professeur au département de médecine clinique de l’université d’Aarhus.
La dépression, une composante psychologique importante et désormais bien documentée de l’obésité
Se baser sur la graisse corporelle plutôt que sur l’IMC : de précédentes études ont utilisé l’indice de masse corporelle (IMC) pour mesurer l’obésité, une mesure jugée « assez grossière » par nos auteurs, car elle ne prend pas en compte la croissance musculaire ni la masse musculaire : « L’IMC est une mesure inexacte de mesurer le surpoids et l’obésité. De nombreux athlètes à masse musculaire importante et à masse grasse très faible vont avoir un IMC supérieur à 25, donc vont être considérés comme en surpoids…L’un des points forts de notre étude est d’examiner la relation spécifique qui existe entre la quantité de graisse corporelle et le risque de dépression ».
Une méthodologie « à toute épreuve » : Ici, les chercheurs ont analysé les données de deux grandes bases de données génétiques : la UK Biobank et le Psychiatric Genomics Consortium. Ils ont opté également pour la méthode de « randomisation mendélienne » ou l’utilisation de marqueurs génétiques pour évaluer la relation causale entre le facteur de risque (la graisse corporelle) et le risque (de dépression). Enfin, les chercheurs soulignent que leurs résultats sont particulièrement significatifs étant donné la prévalence du surpoids en population générale (environ 40%).
Le résultat est sans équivoque : 10 kilos de graisse corporelle supplémentaire augmentent ainsi le risque de dépression de 17%.
Outre les conséquences physiques connues de l’obésité, telles que le diabète et les maladies cardiovasculaires, il existe une composante psychologique importante et désormais bien documentée, qui doit également être traitée, la dépression. C’est un argument supplémentaire, s’il en fallait, en faveur d’une lutte acharnée contre l’épidémie d’obésité : « les conséquences psychologiques de l’obésité, telles qu’une image corporelle négative et une faible estime de soi, constituent le principal facteur d’augmentation du risque de dépression. Il est important de ne pas stigmatiser l’obésité ni les efforts entrepris pour l’éradiquer ».
Source: Translational Psychiatry August 2019 DOI : 10.1038/s41398-019-0516-4 Investigating the association between body fat and depression via Mendelian randomization
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