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L’expérimentation et la consommation de drogues reculent massivement chez les jeunes

Revue de presse du 24 septembre 2025

ARTICLE DU JOUR
 

Par Mme Aude Rambaud – (Saint-Germain-en-Laye) – [Déclaration de liens d’intérêts]

Date de publication : 24 septembre 2025

 L’expérimentation et la consommation de drogues reculent massivement chez les jeunes

Les consommations de tabac, d’alcool et de cannabis ont drastiquement diminué chez les adolescents de 16 ans en France au cours des dix dernières années.

Et la tendance est la même en Europe.

C’est ce qu’indique l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui vient de présenter les résultats d’une enquête européenne renouvelée en 2024.

L’enquête European School Survey Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) est renouvelée tous les quatre ans sur les usages de drogues à 16 ans.

L’édition 2024 a réuni un échantillon représentatif de 113 882 jeunes dans 37 pays européens, dont 3.376 en France.
L’Hexagone se situe désormais en dessous de la moyenne européenne pour l’ensemble des usages de drogues, enregistrant une baisse des consommations parmi les plus marquées au cours de la dernière décennie (2015 – 2024).

L’initiation au tabac a reculé plus rapidement que dans la plupart des pays européens avec 20% des jeunes ayant expérimenté le tabac à 16 ans en 2024.

Et seulement 3,1% fument quotidiennement, le plus faible taux des pays européens.
Concernant l’alcool, 68% des jeunes français l’ont expérimentée à 16 ans (67% des garçons, 70% des filles).

Bien que ces niveaux soient élevés, de même que la fréquence des alcoolisations ponctuelles (22% en France), la France affiche la plus faible consommation de boissons alcoolisées à cet âge.
Côté cannabis, la baisse est également spectaculaire : l’expérimentation a été divisée par trois en dix ans, s’établissant à 8,4% en 2024.

La France est désormais le pays où les jeunes de 16 ans consomment le moins de cannabis.
Enfin, 3,9 % des Français de 16 ans déclarent avoir expérimenté au moins une drogue illicite autre que le cannabis, un chiffre également inférieur à la moyenne européenne (5%).

La cocaïne (1,7%) se place devant les amphétamines (1,3%), le crack (1,2%) et l’ecstasy/MDMA (1,1%).

Source : Observatoire français des drogues et des tendances addictives – Les usages de drogues en Europe à 16 ans – Résultats ESPAD 2024, septembre 2025

Retrouvez les résultats en ligne

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« TikTok crée un univers clos et antiféministe » : comment les discours masculinistes s’installent dans la tête des adolescents

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Article rédigé parJuliette Campion – France Télévisions – Mis à jour le 24/09/2025 17:11

ENQUÊTE. « TikTok crée un univers clos et antiféministe » : comment les discours masculinistes s’installent dans la tête des adolescents

« Le masculinisme gagne du terrain » chez les jeunes hommes « parce que le féminisme progresse, et qu’il est populaire », explique la sociologue Mélissa Blais, professeure à l’Université du Québec et spécialiste des mouvements antiféministes. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)

Les discours misogynes qui prolifèrent sur les réseaux sociaux trouvent un écho grandissant jusque dans les écoles.

Les professionnels qui y interviennent observent une polarisation croissante entre garçons et filles et surveillent les signaux annonciateurs de passages à l’acte violents.

« En couple, celui qui a le dernier mot, c’est moi, pas elle » ou encore « Ma copine ne s’habille pas comme elle veut : elle me doit le respect ».

Tathiana Bensafa, chargée de mission au sein de l’association Dans le genre égales, note une forte augmentation de ce genre de propos misogynes chez les collégiens et lycéens qu’elle rencontre, à Paris et en Ile-de-France.

Pour elle, cette montée en flèche des stéréotypes sexistes chez les adolescents est directement liée à celle des propos masculinistes en ligne.

« TikTok a explosé après le Covid-19 : au début c’était surtout des danses, des petits challenges…

Maintenant c’est plus politique, plus virulent, et on voit les conséquences », observe-t-elle.

Une commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs alertait mi-septembre sur la prolifération « des discours appelant à dominer, humilier ou dénigrer les femmes » sur la plateforme de vidéos.

Une idéologie qui, selon le député socialiste Arthur Delaporte, président de la commission d’enquête, se diffuse jusque « dans les cours d’école », chez « des enfants de CM2 ». 

Quelques jours plus tard, le Conseil de l’Europe épinglait les lacunes de la France dans la protection des femmes, pointant l’adhésion « en hausse des jeunes hommes aux clichés masculinistes véhiculés sur les réseaux sociaux ».

Des discours machistes relayés par des influenceurs

Un mot revient constamment : le « bodycount », qui désigne le nombre de partenaires sexuels d’une personne.

Pour les masculinistes, la « valeur » d’une femme décroît à mesure que ce chiffre augmente.

« Si elle a eu plus de deux partenaires, elle est considérée comme une salope », résume Tathiana Bensafa.

Et de préciser que les garçons opèrent un double standard : eux peuvent coucher avec de multiples personnes, mais « pour les filles, ce n’est pas pareil, ça fait sale ».

« Quand on leur demande où ils entendent parler de ça, ils disent juste : TikTok. »

Tathiana Bensafa, de l’association Dans le genre égales – à franceinfo

Mais qui sur TikTok ?

Le nom d’Alex Hitchens, autoproclamé coach en séduction, revient presque à chaque fois.

A 26 ans, il est un des chefs de file du mouvement masculiniste français et dispense ses conseils misogynes à plus de 700 000 abonnés.

Parmi le florilège de ses propos sexistes : « Citez‑moi un seul domaine où les femmes sont supérieures aux hommes ?

Même en cuisine, on est meilleurs » ou « Les femmes n’ont rien à faire dans la rue après 22 heures ».

Cette dernière injonction, Tathiana Bensafa l’entend aussi répétée par des adolescents.

Signe que les mots violents des influenceurs résonnent dans les collèges et lycées : dans un atelier animé par l’une de ses collègues, des jeunes filles se sont plaintes d’un groupe de garçons qui les traitaient de « BDH » (pour « bandeuses d’hommes ») et de « tanas ».

Des injures communes dans les sphères masculinistes pour remplacer le terme « pute », repéré et censuré sur les plateformes.

Parfois lancées à voix haute pendant les cours, ces expressions n’avaient pas été comprises par les enseignants et la situation avait viré au harcèlement.

Une « manosphère » qui émerge en parallèle du féminisme

Ces propos, captés par les professionnels de terrain – éducateurs, psychologues, enseignants –, se répandent aussi de manière moins assumée.

Hervé Duparc, psychologue auprès d’adolescents dans le Val-de-Marne, reçoit des garçons qui le consultent pour « du décrochage scolaire, des problèmes de confiance en soi ou d’estime de soi ».

Puis la discussion glisse vers un « discours des années 50 ».

« Il faut que je gagne de l’argent, l’homme est là pour assurer la sécurité financière du foyer », entend par exemple le psychologue chez des lycéens.

Hervé Duparc rappelle qu’il règne souvent à cet âge « une vision en noir et blanc de la société, qui se rééquilibre par la suite ».

Pour autant, le psychologue voit de plus en plus d’adolescents tenir des discours « très archaïques et très tranchés, sur lesquels il est difficile de les faire bouger ».

Martine Arino, qui intervient dans des collèges et lycées d’Occitanie et de Corse sur la réduction des inégalités d’orientation à l’école, observe « deux jeunesses » avec d’un côté « des jeunes filles très très informées, qui revendiquent de ne pas se laisser faire » et de l’autre « des jeunes garçons qui disent vouloir exister en tant qu’hommes et souhaitent arrêter d’être informés sur les questions d’égalité qui, pour eux, n’ont pas lieu d’être ».

Cette « polarisation croissante » est un « phénomène nouveau », au cœur de l’État des lieux du sexisme en France en 2025 du Haut Conseil à l’égalité (HCE). 

« Le procès des viols de Mazan a bousculé la société, entre prise de conscience accrue du sexisme systémique d’un côté, et lente introspection masculine de l’autre », relève le rapport annuel.

« Le masculinisme gagne du terrain » chez les jeunes hommes « parce que le féminisme progresse, et qu’il est populaire », explique la sociologue Mélissa Blais, professeure à l’Université du Québec et spécialiste des mouvements antiféministes.

Ces derniers ont commencé à se développer dans les années 1980 mais leur virulence s’est déplacée en ligne autour des années 2010.

« On observe depuis lors l’émergence de communautés qui constituent la ‘manosphère’, argumentant chacun à leur manière contre les femmes », détaille Mélissa Blais, soulignant que « les coachs de vie et coachs en séduction font partie des comptes les plus florissants ».

« Ils donnent des tas d’astuces pour séduire les femmes, avec toujours une logique de manipulation, qui consiste à jouer avec elles pour soi-disant ‘réveiller leurs hormones’ et susciter leur désir. »

Mélissa Blais, sociologue – à franceinfo

Autour de ces influenceurs qui ont fait du machisme leur marque de fabrique, nombre de discours misogynes sont enrobés dans des contenus lifestyle, a priori inoffensifs : ils traitent de musculation, de conseils financiers, notamment sur les cryptomonnaies, ou de philosophie.

Mais l’algorithme de TikTok « est extrêmement puissant et crée un univers clos en une fraction de secondes », pointe la chercheuse québécoise : l’utilisateur se retrouve cerné. 

« L’univers entier semble devenir antiféministe », analyse Mélissa Blais.

Des jeunes radicalisés que les autorités surveillent

Fouad Saanadi, cofondateur du Centre d’action et de prévention contre la radicalisation des individus (Capri), est régulièrement contacté par des parents qui « s’inquiètent de voir leur fils suivre Andrew Tate », rapporte-t-il, en référence au sulfureux influenceur britannico-américain.

Le Capri, créé à Bordeaux après les attentats de 2015 pour lutter contre la radicalisation islamiste, accompagne depuis quelques années des jeunes radicalisés masculinistes.

Le centre travaille notamment avec des psychologues spécialisés sur ces sujets et il peut être saisi par des animateurs de centres sociaux et des éducateurs en foyers.

« On intervient dès les premiers signaux faibles et on essaye d’accompagner le jeune vers la déradicalisation. Si on estime qu’il y a un risque de passage à l’acte, on confie tout de suite son cas aux autorités »

Fouad Saanadi, co-fondateur du Capri – à franceinfo

Pour la première fois, le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi le 2 juillet dernier d’un projet d’attaque au motif exclusivement masculiniste.

Timoty G., 18 ans, étudiant en classe préparatoire de chimie, a été interpellé à Saint-Etienne en possession de deux couteaux : il est suspecté d’avoir voulu s’en prendre à des femmes au sein de son lycée.

Ce jeune majeur au casier vierge, bien inséré socialement, a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste. I

nterrogé sur franceinfo, le ministre de la Justice d’alors, Gérald Darmanin, a rappelé qu’un projet d’attaque du même type avait déjà été déjoué en mai 2024, pendant le relais de la flamme olympique à Bordeaux.

Le suspect, Alex G., né en 1998, se réclamait, comme Timoty G., de la mouvance « Incel », abréviation anglophone de « célibataires involontaires », désignant une branche particulièrement radicale et violente du masculinisme.

Cette mouvance inquiète les autorités : aux Etats-Unis, elle est suivie de près par le FBI ; en France, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) possède « un bureau de suivi des masculinistes, des ‘incel’ comme il y en a pour l’ultradroite, l’ultragauche, les islamistes radicaux », selon Gérald Darmanin.

Ses membres « s’estiment désavantagés génétiquement, n’ayant pas, selon eux, les caractéristiques du mâle alpha, et veulent se venger des femmes qui refusent d’avoir une sexualité avec eux », résume Mélissa Blais.

Aux Etats-Unis, Elliot Rodger, auteur d’une tuerie à Santa Barbara (Californie) en mai 2014 ayant fait six morts, se revendiquait des « Incels ».

De même pour Alek Minassian, qui a tué dix personnes à Toronto (Canada) en avril 2018.

Une jeunesse qui devrait être mieux informée

Comment faire en sorte de ne pas arriver à de telles extrémités ?

Ynaée Benaben, fondatrice de l’association féministe En avant toute(s), estime qu’il faut surtout proposer un contrediscours à la jeunesse.

« On peut réguler les plateformes, faire du punitif, bloquer les contenus masculinistes, mais on doit surtout apporter une information intelligente et égalitaire en ligne aux ados.

Sinon, ils iront toujours s’informer ailleurs », pointe-t-elle, estimant que « les pensées masculinistes ont du succès car elles comblent un vide ».

« Si on n’agit pas maintenant, on perd une génération. »

Ynaée Benaben, fondatrice de l’association En avant toute(s) – à franceinfo

Elle observe une nette augmentation « depuis trois ou quatre ans » de la fréquentation des garçons sur le chat de l’association, précisant qu’« ils viennent pour des questions sur leur vie amoureuse, affective et sexuelle ».

Car à l’école, les cours d’éducation à la sexualité n’ont que très peu été dispensés ces dernières années.

En 2023, seuls 15% des adolescents âgés de 15 à 24 ans déclaraient avoir bénéficié de plus de six séances d’éducation sexuelle dans leur scolarité, alors que 75% des jeunes disent vouloir être mieux informés et accompagnés dans le début de leur vie affective et sexuelle, selon une enquête Ifop.

Ynaée Benaben milite pour que ce travail soit confié à des intervenants « dont c’est le métier ».

Sans compter que les psychologues et infirmiers scolaires, en sous-effectifs chroniques, n’ont pas le temps de s’y consacrer comme ils le devraient.

Zoé Roszak, psychologue au centre médico-psychologique de Créteil (Val-de-Marne), déplore ce manque de professionnels du soin psychique dans les collèges et lycées. 

« On se retrouve avec des ados qui arrivent à 16 ans avec des difficultés massives depuis des années, qui n’ont pas été repérés, car ils n’en parlent pas, avec des parents parfois dans le déni », relève-t-elle.

Or, une prise en charge précoce de la santé mentale des adolescents pourrait sans doute éviter de dramatiques passages à l’acte, comme à Nogent (Haute-Marne), où un collégien de 14 ans a mortellement poignardé une surveillante.

Il a expliqué avoir voulu tuer une assistante d’éducation, « n’importe laquelle », selon le procureur de Chaumont, qui a tout de même établi un possible lien avec le fait d’avoir été « sermonné par une [autre] surveillante » trois jours avant, « alors qu’il embrassait sa petite amie ».

Pour Laure Westphal, psychologue clinicienne et enseignante à Sciences Po, spécialiste des mouvements de radicalisation, cet assassinat n’a pas été suffisamment pensé comme « un acte de violence genré, visant spécifiquement une femme ».

D’autant, souligne-t-elle, que l’adolescent « est passé à l’acte non pas contre la surveillante qui l’avait récriminé, mais contre n’importe quelle surveillante, symbole d’autorité féminine dans son collège ».

Elle fait l’hypothèse que l’engouement masculiniste « va continuer à s’accentuer, surtout si le contexte politique continue de pencher à l’extrême droite ».

« Il va falloir rester extrêmement vigilant », prévient-elle.

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Prévention secondaire après infarctus : et si nous nous trompions depuis 50 ans ?

Dr Yohann Bohbot | 23 Septembre 2025

Une vaste méta-analyse remet en question la suprématie de l’aspirine en prévention coronaire secondaire : le clopidogrel est plus efficace pour réduire les récidives, sans augmenter les hémorragies.

Depuis des décennies, l’aspirine est considérée comme la référence en prévention secondaire après un événement coronarien.

Nous avons tous intégré ce réflexe dans notre pratique quotidienne, souvent sans vraiment remettre en question la base scientifique, construite sur des études anciennes, parfois limitées en durée de suivi et menées à une époque où ni les stents modernes ni les inhibiteurs de la pompe à protons n’existaient.

Pourtant, les limites de l’aspirine sont connues : efficacité partielle, risque hémorragique non négligeable, et surtout peu de données solides au long cours.

En parallèle, le clopidogrel, que nous utilisons largement en bithérapie après une angioplastie, s’est progressivement imposé comme une option crédible en monothérapie, sans qu’il ait jusqu’à présent supplanté l’aspirine.

Les données individuelles de près de 29 000 patients

Une méta-analyse récemment publiée dans The Lancet apporte un nouvel éclairage : sept essais randomisés, totalisant près de 29 000 patients avec un suivi médian de 2,3 ans (et jusqu’à 5,5 ans pour certains), ont été regroupés.

La majorité des patients avait présenté un syndrome coronarien aigu ou une angioplastie.

Les résultats sont parlants : le clopidogrel réduit significativement les événements cardiovasculaires majeurs (décès cardiovasculaire, infarctus, AVC) par rapport à l’aspirine, avec un hazard ratio de 0,86.

Ce bénéfice est surtout lié à la baisse des infarctus et des AVC.

En revanche, aucune différence de mortalité globale n’a été mise en évidence, ce qui n’est pas étonnant, car aucune stratégie antiplaquettaire n’a montré d’impact sur ce critère en phase chronique.

Sur le plan de la tolérance, les deux stratégies font jeu égal.

Pour lire la suite 🡺 Prévention secondaire après infarctus : et si nous nous trompions depuis 50 ans ?

Ou m’écrire à 🡺 gacougnolle@gmail.com

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DT1 chez l’enfant : l’EASD plaide pour un dépistage systématique entre 2 et 15 ans

Revue de presse du 23 septembre 2025

Par Mme Céline Lefebvre – (Paris) – [Déclaration de liens d’intérêts]

Date de publication : 23 septembre 2025

DT1 chez l’enfant : l’EASD plaide pour un dépistage systématique entre 2 et 15 ans

L’EASD – Association européenne pour l’étude du diabète – vient de présenter un consensus en faveur du dépistage précoce du diabète de type 1 (DT1) chez tous les enfants de 2 à 15 ans.

Ceci afin de réduire les diagnostics au stade d’acidocétose, limiter les complications liées à l’hyperglycémie, et permettre un accompagnement éducatif progressif pour les enfants et leur entourage.
Les programmes existants à l’échelle mondiale (Italie, États-Unis, Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Europe, Israël, Qatar, Australie) montrent que la présence de deux autoanticorps ou plus constitue un fort prédicteur de DT1 clinique.
Selon le document de l’EASD et de la Société internationale du diabète de l’enfant et de l’adolescent/ ISPAD (publication attendue au plus tôt pour fin 2025), le dépistage devrait s’adresser à l’ensemble de la population, avec une approche initiale ciblée sur les enfants à risque en attendant la mise en place d’infrastructures robustes.
La répétition du dépistage à trois reprises (2-4 ans, 6-8 ans, 10-15 ans) augmente la sensibilité à 80%.

La détection repose sur des tests très sensibles (radiobinding assay, ELISA), avec confirmation par un second test, surtout très spécifique.

Parmi les nombreuses publications qui soutiennent ce consensus, EDENT1FI est une initiative européenne visant à dépister le DT1 à un stade précoce et présymptomatique chez les enfants et adolescents.

Des résultats étaient présentés à l’EASD 2025.
Dans cette étude, le dépistage repose sur un prélèvement sanguin capillaire et la recherche d’auto-anticorps (GAD, IA-2A, ZnT8, IAA).

En cas de positivité multiple, une confirmation est réalisée.
A la date de mars 2025, 47.601 échantillons ont été analysés, soit 23,8% de l’objectif total.

Le dépistage initial a révélé la présence d’au moins un auto-anticorps dans 2,5% des cas, et 0,3% des sujets présentaient deux auto-anticorps ou plus.

Parmi ces derniers, 88 ont accepté de participer au protocole de stadification.
Parmi les participants, 76% étaient au stade 1, 15% au stade 2 et 9% au stade 3.

La méthodologie s’est révélée efficace dans les milieux clinique, scolaire et sportif, offrant un accès précoce à la stadification et à l’éducation.

Référence : Abstract 262. J.-F. Raposo et al. EDENT1FI: uncovering presymptomatic early-stage type 1 diabetes in children and adolescents across Europe – EASD congress 2025 ; 16-19 septembre 25, Vienne, Autriche

► Retrouvez l’abstract en ligne

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Et l’on reparle d’une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans

Quentin Haroche | 19 Septembre 2025

La commission d’enquête sur TikTok recommande notamment de réfléchir à l’utilisation des smartphones chez les enfants hospitalisés. 

Nous nous faisons régulièrement l’écho dans ces colonnes des méfaits du réseau social chinois TikTok, très prisé par les mineurs, pour la santé physique et mentale des plus jeunes.

La plate-forme est régulièrement pointée du doigt pour la diffusion de messages problématiques, promouvant l’anorexie voire l’automutilation et le suicide.

Son caractère addictif est également très critiqué et vu comme un vecteur de la hausse des troubles dépressifs et anxieux chez les jeunes générations.

« Tik Tok est l’un des pires réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse » et porte « des contenus majoritairement néfastes » qui « pour la plupart mettent en danger les utilisateurs » estime ainsi Laure Miller.

La députée macroniste de la Marne est la rapporteuse de la commission d’enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.

Son rapport, rendu public le 11 septembre dernier et adopté à l’unanimité par la commission, pose le constat d’un « lien de corrélation clair entre la dégradation de la santé mentale des jeunes et une utilisation intensive des réseaux sociaux, avec un biais de genre important au détriment des jeunes filles ».

La commission préconise un couvre-feu numérique pour les mineurs

Dans ses 43 recommandations, la commission préconise notamment d’interdire les réseaux sociaux (et pas seulement TikTok) aux enfants de moins de 15 ans.

Une revendication également portée depuis plusieurs mois par le Président de la République Emmanuel Macron mais qui se heurte à plusieurs obstacles techniques (il n’existe pas de moyen à la fois fiable et peu intrusif de vérifier l’âge des utilisateurs) et juridiques : le droit européen empêche pour le moment de mettre en place une telle interdiction.

Pour lire la suite 🡺 Et l’on reparle d’une interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans

Ou m’écrire à 🡺 gacougnolle@gmail.com

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