Accueil Course au large Vendée Globe
Après 93 jours de mer, Fabrice Amedeo navigue en 32e et avant-dernière place du Vendée Globe.
De retour dans l’hémisphère Nord, il entrevoit une arrivée qui reste toutefois lointaine : il lui reste ce mardi matin plus de 3 000 milles à parcourir.
Joint en vacation, Fabrice reconnaît que ce positionnement tout en arrière de la flotte n’est pas facile à vivre, tout en assurant ne regretter aucun de ses choix.
Fabrice Amedeo, qui dispute son troisième Vendée Globe consécutif, essaye de rester philosophe malgré son positionnement. | GAUTHIER LEBEC
Voiles et Voiliers. Publié le 11/02/2025 à 09h22
Vendée Globe. Fabrice Amedeo : « Psychologiquement, c’est difficile de voir tout le monde arriver »
Voici la retranscription de la vacation du 11 février avec Fabrice Amedeo :
« Le passage de l’équateur a une saveur particulière.
Le côté positif, c’est que je rentre dans le jardin, j’ai traversé 20 fois l’Atlantique.
J’ai la sensation de rentrer à la maison, dans des contrées que je connais mieux : le Cap-Vert, les Canaries, les alizés, Madère, les Açores…
D’habitude on passe l’équateur avant le pot au noir. Là le pot au noir est très bas et assez actif.
C’est tout gris, tout noir avec des phases entières sans vent, désespérantes, ou avec le vent qui tourne à 360 degrés.
Il y a du Nord, du Sud, de l’Est, de l’Ouest en 15 ou 20 minutes, c’est impossible de mettre la voile dans le bon sens.
C’est une vraie guerre des nerfs, heureusement il y a des moments où ça repart.
Mais il y a aussi des moments de désespoir complet où on se dit qu’on va y rester toute notre vie dans ce pot au noir. Et ça finit toujours par revenir.
VOIR AUSSI : VIDÉO. Vendée Globe. « Je vous rassure, je n’ai pas bu ! » : Manuel Cousin explique sa trajectoire
Ça fait un peu mal d’être dans les derniers mais pour rien au monde je changerais les choix que j’ai pu faire.
L’idée est de rester dans le temps long du Vendée Globe.
Au début, on est un peu dans la frénésie et l’effervescence de l’affaire.
Progressivement, on entre dans le temps long car les jours passent et c’est gigantesque de passer autant de temps sur l’eau.
Avec l’arrivée qui est encore loin mais qui approche, il faut rester dans ce temps long car si on commence à compter les jours et à faire des plans sur la comète avec des ETA, c’est insupportable.
Je prends chaque journée comme elle vient pour rester focalisé sur cette navigation, prendre du plaisir et faire le mieux possible.
Psychologiquement, ce n’est pas facile d’être derrière, de voir tout le monde arriver.
Il faut vraiment faire preuve de résilience et rester concentré sur l’objectif.
Ça fait un peu mal d’être dans les derniers mais pour rien au monde je changerais les choix que j’ai pu faire pour tenir mon unique objectif : terminer ce Vendée Globe. Je m’accroche, jusqu’au bout. »