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Ils sont jeunes et bourrés de talent. À quelques semaines de la Youth America’s Cup, dédiée aux marins de 18 à 25 ans, Voiles et Voiliers dresse le portrait des six athlètes du défi français Orient Express – L’Oréal Racing Team.

Aujourd’hui, c’est au tour d’Ange Delerce, futur médecin et champion de match-racing.

Ange Delerce à Barcelone, lieu de la prochaine Coupe de l’America.Une image contenant Police, logo, Graphique, symbole Description générée automatiquement

Ange Delerce à Barcelone, lieu de la prochaine Coupe de l’America. | ALEXANDER CHAMPY-MCLEAN / ORIENT EXPRESS RACING TEAM

Quentin DUVAL.Publié le 10/08/2024 à 06h30

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Youth America’s Cup. Ange Delerce : « Cette compétition me paraissait à des années-lumière » (ouest-france.fr)

D’emblée, Ange Delerce est clair sur son avenir : il n’ambitionne pas de devenir navigateur professionnel, malgré un palmarès nautique déjà bien garni.

À 21 ans, l’Antibois veut devenir médecin. Sa priorité dans la vie.

Au risque de devoir faire des choix difficiles.

Comme à la sortie du lycée, où il a dû mettre de côté sa passion pour se consacrer pleinement à ses études.

« Début août 2021, je commence ma première année de médecine, alors que je rentre victorieux des championnats d’Europe de 420.

Du jour au lendemain, il y a un grand vide. J’ai pleuré pendant deux semaines », confie-t-il.

Mais son esprit de compétiteur finit par reprendre le dessus.

« Je me suis dit que mon cursus de médecine était une nouvelle épreuve à gagner. »

J’ai des supers notes à l’école, donc je ne peux pas tout arrêter pour le bateau.

Il a beau mettre l’accent sur le scolaire, la voile est toujours en toile de fond.

« Je voulais être assez fort pour avoir mon année directement avec l’épreuve écrite.

Comme ça, je finissais en mai et je pouvais retourner m’entraîner à fond pour le mondial de 420 », rejoue-t-il.

Objectif atteint, avec en prime une cinquième place sur la régate.

Ange Delerce a tout pour devenir un grand marin : une tête bien faite et de bonnes aptitudes physiques.

Alors pourquoi ne pas se focaliser sur la voile ?

« J’ai des supers notes à l’école, donc je ne peux pas tout arrêter pour le bateau », répond-il.

« Mes parents ont aussi fait beaucoup d’études – ma mère à Bac + 13 – donc s’est ancré dans l’enseignement de la famille. »

Et la médecine ? « Je suis passionné depuis un stage en 3e chez un médecin du sport. »

Celui de son équipe de handball, la première discipline pratiquée par Ange Delerce.

Au début, j’étais le pleurnichard qui avait peur des vagues et du vent.

C’est à 7 ans que le Sudiste tire ses premiers bords à Antibes. Sans grand succès.

« Au début, j’étais le pleurnichard qui avait peur des vagues et du vent », se souvient-il.

Poussé par ses parents, le marin en herbe s’accroche et dépasse ses craintes.

Au point de disputer ses premières régates. « Ils ont bien fait, car j’ai bien percé », sourit-il aujourd’hui.

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Après plusieurs années à la barre d’un Optimist, Ange Delerce s’oriente vers le 420 et intègre une section de sport études.

Jusqu’à cette fameuse année de pause en médecine. Que faire après ?

Se tourner vers le grand frère, le 470, pour espérer un jour aller aux JO ?

« Une préparation olympique, ça demande de ne faire que ça. Et avec la médecine, je ne peux pas avoir un emploi du temps aménagé », tranche-t-il.

Je suis trois ans plus jeune que le reste de l’équipage, donc j’accepte ma position.

C’est donc sur le match-racing que le jeune homme jete son dévolu.

Avec un certain succès : il remporte le championnat du monde jeune en Australie.

De quoi attirer l’attention de l’Orient Express – L’Oréal Racing Team, qui cherche alors à monter une équipe pour la Coupe de l’America des moins de 25 ans.

« Un jour, je reçois un message vocal m’expliquant que j’étais qualifié pour le processus de sélection », se remémore-t-il, encore incrédule.

« J’ai sauté au plafond. Pour moi, cette compétition me paraissait à des années-lumière, car je n’avais jamais fait de bateau à foils. »

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Défi accepté. Ange Delerce enchaîne course à pied et préparation physique avant le premier stage.

« J’étais survolté », lance-t-il. Avec l’aide de ses parents, il investit également dans un Waszp, un petit dériveur à foils, pour enchaîner les heures de vol.

Suffisant pour gagner sa place dans l’équipe, mais pas assez pour être titulaire.

L’Antibois doit se contenter d’un poste de remplaçant.

« Je suis trois ans plus jeune que le reste de l’équipage, donc j’accepte ma position. Je prends l’expérience là où je peux », tempère-t-il.

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Ange Delerce, premier à gauche, entouré du reste de l’équipage français pour la Youth America’s Cup. | ALEXANDER CHAMPY-MCLEAN / ORIENT EXPRESS RACING TEAM

Je dois analyser les données et conseiller les navigants. C’est presque un rôle d’entraîneur.

Cette place ne l’empêche pas de naviguer : dès qu’un titulaire est absent, il prend la barre de l’AC40 ou s’occupe des réglages.

« Mon rôle est aussi important sur le bateau suiveur. Vu qu’on n’a pas de coach attitré, je dois analyser les données et conseiller les navigants. C’est presque un rôle d’entraîneur. »

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Ange Delerce est remplaçant sur la prochaine Youth America’s Cup. | ALEXANDER CHAMPY-MCLEAN / ORIENT EXPRESS RACING TEAM

En accumulant de l’expérience, Ange Delerce pense déjà au coup d’après : la prochaine édition de la Youth America’s Cup en tant que titulaire.

« Si elle est dans moins de cinq ans, je pourrai peut-être la refaire. »

Son objectif à long terme, sans oublier, bien sûr, ses études de médecine.

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