Revue de presse Mediscoop du 16-04-2024

Y aura-t-il des auto-injecteurs d'adrénaline dans tous les établissements du secondaire ? Une image contenant Police, texte, Graphique, logo

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Par Mme Céline Lefebvre (Paris) [Déclaration de liens d’intérêts]

– Date de publication : 16 avril 2024

Y aura-t-il des auto-injecteurs d’adrénaline dans tous les établissements du secondaire ? (mediscoop.net)

En 2019, le directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) a envoyé une directive aux recteurs et aux chefs d’établissement du secondaire, les incitant à rendre disponibles des stylos auto-injecteurs d’adrénaline et à former le personnel pour leur utilisation.

Une évaluation menée en 2023 dans le Nord-Pas-de-Calais montre que ça n’est pas si simple
Environ 10% des anaphylaxies alimentaires surviennent en milieu scolaire, inaugurales pour près de la moitié.

Le Dr Clarisse Santos (Unité de pneumologie pédiatrique, CHRU de Lille), a pris la mesure des démarches accomplies dans ce sens dans le Nord-Pas-de-Calais en 2023.
72% des répondeurs ont effectivement mis à disposition une boîte de 2 stylos auto-injecteurs (AIA) d’adrénaline dans leur établissement.

Pour ceux ne l’ayant pas fait, les raisons étaient la péremption trop rapide (28%) et le coût trop élevé (26%).

Dans 70% des cas, le stockage se faisait dans l’infirmerie, dans un lieu administratif dans 43% des cas et à la cantine dans 25% des cas.

Les AIA n’étaient accessibles pour tout le personnel scolaire que dans 48% des cas.
Dans les cas où ils n’étaient accessibles qu’à un personnel autorisé, ils étaient sous clé dans 89% des cas. 20% des établissements ont eu des difficultés à former leur personnel, soit parce que celui-ci refusait la responsabilité de reconnaître et traiter une anaphylaxie (43%), soit avançant des problèmes d’organisation (37%) ou craignant de mal injecter le produit (24%).
Le Dr Santos dresse donc un bilan en demi-teinte : l’adrénaline n’est pas accessible en permanence dans au moins la moitié des cas, et presque un quart des établissements n’ont pas pu former leur personnel.
Ainsi, l’auteure conclut que les conditions ne sont pas actuellement remplies pour élargir cette disposition à tous les établissements scolaires.

Les données manquent sur l’impact médico-économique, l’évaluation de l’utilisation de cette dotation en adrénaline, les efforts à fournir pour améliorer l’accessibilité des AIA et la nécessité d’accompagner leur déploiement par une formation du personnel de l’éducation nationale et du temps périscolaire.

Référence : Dossier de presse du 19e Congrès francophone d’allergologie (16-19 avril, Paris 2024) / Communication CFA 2024
CONTRE : faut-il des auto-injecteurs d’adrénaline dans toutes les écoles et tous les établissements scolaires ?
Revue française d’allergologie 64 (2024) 103806