Dans une tribune publiée dans L’Équipe ce dimanche et intitulée « Notre sport magnifique doit changer », 88 professionnels de la voile et un chercheur en écologie appellent à « réinventer » leur sport pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique.
Le départ de la Route du Rhum 2022 sera donné à Saint-Malo, le 6 novembre.
| PHOTO : MARC OLLIVIER / OUEST-France
Ouest-France Publié le 09/10/2022 à 19h09
« Notre sport magnifique doit changer. » Trois navigateurs, dont Arthur Le Vaillant, et un chercheur en écologie, Simon Fellous, accompagnés des membres de l’association La Vague, ont écrit une tribune publiée dimanche 9 octobre dans L’Équipe , pour appeler à « réinventer » la voile, afin de répondre aux enjeux du réchauffement climatique.
Ils sont 88 au total à avoir signé la tribune, dont le vainqueur de la Route du Rhum 2018 Francis Joyon ou François Gabart, recordman du tour du monde en solitaire.
« Nous pratiquons un sport magnifique mais il est déraisonnablement polluant », écrivent-ils.
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145 000 tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère lors de la Route du Rhum
Alors que la Route du Rhum va s’élancer le 6 novembre 2022 de Saint-Malo, direction la Guadeloupe, les signataires appellent à « réfléchir à la prochaine », qui devra s’inscrire dans « les limites de notre terre ».
« Car le bilan du modèle actuel est accablant » : 145 000 tonnes de CO2 sont rejetées dans l’atmosphère lors de cette course.
« Des centaines de bateaux à moteur qui accompagnent le départ, brûlant des dizaines de milliers de litres de carburant en une après-midi », illustrent encore les auteurs du texte.
Ils appellent ainsi à « réinventer les règles du jeu », en dressant une liste de solutions, comme « des quotas carbone », la réduction de « la vitesse pour épargner les animaux marins victimes de collisions », ou encore l’organisation « des courses qui reviennent au port de départ afin de réduire l’impact des logistiques de transport ».
« Le temps des bouleversements climatiques est là.
Nous, navigatrices et navigateurs, pouvons y être des phares dans la nuit des tempêtes », concluent-ils.