Actualités – publiée le 5/04/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Nutrients
Les scientifiques de Trinity College et du St. James’s Hospital (Dublin) parviennent ici à mesurer les niveaux de vitamine D à partir de quelques cheveux. Ce nouveau mode diagnostique, présenté dans la revue Nutrients, ouvre la voie à un diagnostic plus simple du déficit en vitamine D. Un test essentiel alors que la carence en vitamine D a atteint des proportions épidémiques dans le monde entier, avec plus d’un milliard de personnes touchées.
La carence en vitamine D peut avoir des conséquences sévères sur la santé osseuse, mais également être un facteur de risque de dépression, de maladie cardiovasculaire, d’inflammation, de diabète et de cancer. À l’heure actuelle, le meilleur moyen d’évaluer les niveaux de vitamine D est de mesurer sa concentration dans le sang. Cependant, cela peut être un peu douloureux, nécessite une expertise et une formation et finalement, n’est pas toujours et simplement réalisable. Enfin, le résultat sanguin représente le statut en vitamine D à un moment donné, ce qui pose problème alors que ses taux évoluent au fil des saisons (ensoleillement) : il n’est pas rare qu’une personne ait des niveaux suffisants en vitamine D en été et une carence en hiver.
Une avancée majeure dans l’évaluation du statut en vitamine D : ces travaux sont les premiers à démontrer qu’il est possible d’extraire et de mesurer la vitamine D dans les cheveux. Les analyses de sang traditionnelles ne capturent ces niveaux qu’à un instant dans le temps, en revanche, les cheveux, qui poussent d’environ 1 cm par mois, peuvent refléter le statut en vitamine D sur plusieurs mois, avec ses différences saisonnières. En effet, la vitamine D se dépose continuellement dans les cheveux au fur et à mesure de leur croissance.
Sang et cheveux, quelle correspondance exacte ? Il reste à préciser la relation exacte entre la concentration de vitamine D dans le sang et dans les cheveux au fil du temps. Les chercheurs doivent également mieux identifier les facteurs susceptibles d’influer sur le taux de vitamine D dans les cheveux, les facteurs plus évidents étant la couleur et l’épaisseur des cheveux, ou utilisation de produits capillaires dont les colorations capillaires.
Enfin, d’autres applications sont envisagées avec cette nouvelle technologie, dont l’analyse d’échantillons historiques de sites archéologiques, les cheveux faisant partie, avec les dents, des matériaux biologiques les plus durables. Il serait donc possible d’évaluer pour la première fois le statut en vitamine D de populations anciennes. Des échantillons de poils pourraient également être analysés pour évaluer le statut à long terme en vitamine D chez des animaux destinés à l’agriculture…
Plus simplement, une fois adapté pour la pratique clinique, ce test va permettre de meilleures stratégies pour maintenir, chez les patients, un taux de vitamine stable et adéquat en vitamine D et sur une période prolongée.
Source: Nutrients March, 2019 (In Press)