D’anciennes étoiles montantes de la natation et du patinage artistique témoignent des violences sexuelles dont elles auraient été victimes adolescentes de la part de leurs entraîneurs. Ces témoignages édifiants ont été recueillis par le quotidien sportif « L’Équipe » qui consacre, ce mercredi 29 janvier 2020, un dossier baptisé « La fin de l’omerta ».
D’anciennes patineuses artistiques témoignent, mercredi 29 janvier 2020, dans « L’Équipe », des violences sexuelles que leurs entraîneurs leur auraient fait subir durant leur adolescence. (Photo d’illustration). | LSANTILLI – STOCK.ADOBE.COM
Ouest-France Publié le 29/01/2020
C’est un long combat contre le silence, le déni et le mensonge, annonce l’édito du journal L’Équipe . Dans cette édition du mercredi 29 janvier 2020, le quotidien sportif consacre sa Une ainsi que six pages aux violences sexuelles subies par huit femmes, anciens grands espoirs de patinage artistique et de natation qui ont trouvé le courage de raconter l’horreur.
Cette enquête démonte le dangereux mécanisme d’emprise que des « entraîneurs gourous » exercent sur leurs apprentis. Des nageuses et patineuses de haut niveau dénoncent les atteintes, agressions sexuelles et même viol qu’elles auraient subis lorsqu’elles étaient encore adolescentes.
« Chez les patineuses, la libération de la parole n’en est qu’à ses débuts »
L’article consacré aux violences sexuelles dans le patinage artistique lève le voile sur des agissements présumés de plusieurs entraîneurs, eux-mêmes anciens champions. L’enquête se conclut par un terrible constat : celui d’une omerta qui règne dans le sport jusqu’au sommet de la fédération. Un tabou qui commence seulement à se briser grâce à la parole des victimes, comme l’écrivent Jean-Christophe Collin, Grégoire Fleurot : Chez les patineuses, la libération de la parole n’en est qu’à ses débuts.
« Je me rends compte que rien n’a changé, que le bilan fait froid dans le dos »
Autre discipline, même combat pour faire entendre leur voix. Dans une autre enquête, des nageuses racontent les violences sexuelles dont elles auraient été victimes par un entraîneur à la fin des années 80 dans le prestigieux lycée sports-études de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Dans un entretien, l’ancienne championne de tennis Isabelle Demongeot, violée par son entraîneur, est révoltée par l’indifférence qui règne autour des victimes. Elle ne cache pas sa colère : Je me rends compte que rien n’a changé, que le bilan fait froid dans le dos.