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Quelles images ! Planchiste professionnel pendant 10 ans, Julien Mas a réalisé avec Sam Esteve une vidéo incroyable : deux véliplanchistes lancés à pleine vitesse exécutent des manœuvres complexes en parfaite symétrie, sur fond de musique classique.
Du jamais vu. Julien Mas explique à Voiles et Voiliers cette performance inédite. Extraordinaire !
Les deux véliplanchistes ont dû multiplier les plans pour réussir à obtenir une parfaite synchronicité.
Ensemble, ils ont créé Windsurf show, la première équipe spécialisée dans les démonstrations de Windsurf. | CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE
Christophe FAVREAU. Modifié le 18/06/2021 à 09h21
Voiles et Voiliers : Julien, comment a germé cette idée de windsurf synchronisé ?
Julien Mas : Nous naviguions avec Sam en Crète, où nous avons fait une première vidéo de windsurf synchronisé.
Nous naviguions chacun de notre côté jusqu’à ce que Sam me propose d’essayer de faire des figures ensemble, en même temps.
Nous avons commencé par des mouvements assez basiques.
À un moment, un drone est venu nous filmer et lorsque nous avons vu le résultat des images, nous avons fait « Whaou ! ». C’était incroyable !
Cela rendait vraiment bien. Du coup nous avons enchaîné avec des figures de freestyle (discipline du windsurf qui consiste à enchaîner les mouvements techniques, NDR) et du tow-in (discipline qui consiste à réaliser des figures également mais en étant tracté par un bateau à moteur ou un jet-ski, NDR).
Nous avons eu la chair de poule la première fois que nous avons vu les images
Mais nous nous sommes rapidement dit que pour faire les choses dans les meilleures conditions, il fallait aller à Dakhla, dans le Sud du Maroc.
C’est un spot qui offre la meilleure configuration pour réaliser de belles figures car l’eau y est extrêmement plate et le vent très régulier.
Nous sommes donc partis là-bas et avons réalisé une première vidéo.
Pour être honnête, nous avons eu la chair de poule la première fois que nous avons vu les images.
C’était assez incroyable. C’est là aussi où j’ai eu l’idée de faire une vidéo qui utilise la musique classique.
Entre-temps, nous avons été invités à Tahiti, pour faire un show.
Malheureusement, nous n’avons pas eu de vent et avons dû nous faire tracter par un jet-ski pour réaliser nos manœuvres.
Nous sommes donc repartis à Dakhla, pour bénéficier de meilleures conditions.
LA VIDÉO CI-DESSOUS :
https://www.youtube.com/watch?v=q5aiEOCUGwE&ab_channel=WindsurfShow
Voiles et Voiliers : Comment s’est organisé le tournage ?
Julien Mas : Nous n’avions pas vraiment de budget donc nous sommes arrivés à Dakhla sans cameraman.
Nous avions un ami sur place mais il n’avait jamais touché un drone ou une caméra.
Je lui ai montré comment cela fonctionnait.
Côté bateau, un hôtel nous en avait prêté un.
C’est à partir de cette configuration que nous avons tourné… Et cela a été compliqué !
Parfois, parce que ce n’est pas son métier, notre ami oubliait de filmer !
Mais nous avons fait tellement de prises qu’à la fin nous avons réussi à avoir des images.
Cela a duré une bonne semaine.
Cela a été vraiment épuisant car les figures demandent beaucoup de concentration. Nous avons passé nos journées à les enchaîner.
Sam Esteve (à gauche), 24 ans, et Julien Mas, bientôt 32, forment un duo inédit. Leur spécialisation dans la synchronisation en windsurf leur a même valu une invitation à Tahiti ! | PHOTO FREYA MILLER MCCALL
LA VIDÉO TOURNÉE À TAHITI CI-DESSOUS :
https://www.youtube.com/watch?v=QZScRnFosOQ&t=1s&ab_channel=WindsurfShow
Voiles et Voiliers : Quelles ont été les retombées de telles vidéos ?
Julien Mas : À part le fait d’être invités à Tahiti, nous avons été sollicités par les télés, notamment Stade 2.
Ils nous avaient contactés l’an dernier mais la COVID-19 à tout arrêté.
Mais ils nous ont appelés pour un nouveau tournage.
L’idée sera de filmer chacun de nous chez soi puis retourner tous ensemble sur Dakhla pour refaire une vidéo et un making-of.
Les gens nous ont même dit qu’on devrait le proposer comme épreuve des Jeux Olympiques
Voiles et Voiliers : Donc vous ne vous entraînez pas ensemble ?
Julien Mas : Non, enfin particulièrement en ce moment.
Au début, nous voyagions et naviguions beaucoup ensemble mais aujourd’hui Sam est sur Port Leucate et moi sur le lac de Monteynard car je suis Grenoblois.
Mais je n’ai plus trop le temps à cause de mon activité professionnelle.
Voiles et Voiliers : Êtes-vous malgré tout en train de créer une nouvelle discipline ?
Julien Mas : (Rires). On y a pensé. Les gens nous ont même dit que l’on devrait le proposer comme épreuve des Jeux Olympiques.
Ça serait super dans l’idéal mais c’est déjà tellement compliqué de faire une simple compétition de freestyle que si en plus on doit y ajouter de la synchro…
Il faut combiner le vent, le spot… C’est trop compliqué.