En convoyage vers la Bretagne, Sébastien Destremau a eu la visite d’une petite dizaine d’orques autour du bateau qu’il skippait.
« Une heure sous leurs coups de boutoir, c’était très impressionnant » raconte-t-il, même si le double participant au Vendée Globe préfère ne pas parler d’attaque.
Au Sud de l’Espagne, la présence d’orques est de plus en plus fréquente au large. | SÉBASTIEN DESTREMAU
Voiles et Voiliers. Modifié le 23/05/2023 à 20h00
Pendant près d’une heure, l’équipage du bateau Lancelot skippé par Sébastien Destremau a eu la visite d’une meute d’au moins huit orques au Cap de Trafalgar, au Sud de l’Espagne : « Une heure sous leurs coups de boutoir, c’était très impressionnant et on avait très peur, » déclare le double participant au Vendée Globe Sébastien Destremau.
« On les a vus arriver d’assez loin et on a tout de suite compris que cette fois c’était pour nous. »
On n’en menait pas large à bord.
Respectant la procédure recommandée en cas d’attaque (GTOA Protocol), le skipper met immédiatement le bateau à l’arrêt en abaissant les voiles.
« Après cette expérience, je ne suis pas du tout convaincu qu’arrêter le navire soit la bonne stratégie mais ne parlant pas la langue des orques, il m’est difficile d’être affirmatif.
Plus sérieusement, c’est terrifiant de sentir un bateau de quinze tonnes se faire secouer comme une coquille de noix. On n’en menait pas large à bord. »
Safran abîmé
Le MRCC Tarifa est prévenu par VHF sur canal 72 et reste en stand-by tout en gardant les services de secours prêts à intervenir si la situation dégénère.
« Il n’y a pas de blessés à bord, je me suis juste retourné le pouce avec la barre lorsqu’une orque a donné un coup dans le gouvernail dont un gros morceau est parti.
Le bateau ne se remplit pas d’eau et nous ne demandons pas d’assistance pour le moment, » précise le skipper par radio aux services de secours de Tarifa.
Le bateau va maintenant s’arrêter à Cadix dans le sud de l’Espagne pour effectuer des vérifications avant de poursuivre, ou non, sa route vers la Bretagne.
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Il n’y avait aucune agressivité envers l’humain
« Pendant le Vendée Globe, je m’étais fait accompagner par des orques dans les mers du Sud, mais je n’aurais jamais imaginé être la victime d’une attaque.
D’ailleurs attaque n’est sans doute pas un bon choix de mot, car il n’y avait aucune agressivité envers l’humain que nous sommes mais seulement envers le bateau.
Ça va paraître loufoque mais, quelque part, on a le sentiment qu’elles cherchaient à nous dire quelque chose, » conclut-il.