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Sébastien Simon, Samantha Davies ou en début de course Jérémie Beyou…. les accidents dus à des chocs avec des OFNI (objet flottant non identifié) se succèdent sur le Vendée Globe. À chaque course au large, ils constituent une des principales craintes des skippers.

Car les conséquences peuvent être fâcheuses voire dramatiques. De quel type d’Ofni peuvent-ils être ? Les skippers peuvent-ils les éviter ? Les chocs sont-ils en augmentation ? Éléments de réponse.

Les dégâts sur le bateau de Sébastien Simon. | SÉBASTIEN SIMON

Ouest-France  Ouest-France. Publié le 03/12/2020 à 13h05

Sébastien SimonSamantha DaviesJérémie Beyou…. nombreux sont les accidents sur le Vendée Globe dus à des chocs avec des OFNI, ces objets flottants non identifiés.

Le phénomène est loin d’être nouveau. Roland Jourdain déjà, en 2009, avait été contraint à l’abandon après un choc avec un animal marin… à 1 900 kilomètres de l’arrivée.

Il était alors deuxième de la course. Sur l’édition précédente, une demi-douzaine d’abandons avaient pour origine un Ofni.

Des exemples parmi d’autres des fâcheuses conséquences que peuvent entraîner ces collisions.

DIRECT. Vendée Globe : la tête de la flotte dans l’Indien, mauvaise fortune pour Simon et Davies

Quels types d’Ofni peuvent heurter les skippers ?

Il y a d’abord les Ofni vivants. Les collisions avec les animaux marins (baleines, cachalots, dauphins, tortues de mer… ) sont effectivement nombreuses. Difficile de distinguer à temps un mammifère venu respirer le bon air frais à la surface. Et même en le distinguant, difficile de connaître le cap d’une baleine en mouvement.

Autre Ofni de type naturel, notamment aux abords des pôles : les growlers, ces « petits » morceaux de glace détachés des icebergs.

Mais il y a surtout les résidus de l’activité humaine. « L’océan est le résultat de nos pratiques terrestres », nous confiait en août dernier Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum. « L’océan est le tapis où l’on cache la poussière. 80 % de la pollution de l’océan provient de la terre. La planète c’est comme un bateau : si on ne s’occupe pas des ressources dans les cales, ça tourne mal. »

Tronc d’arbre, conteneur, morceaux de bateaux issus de collision ou de naufrages… les obstacles sont multiples et les conséquences d’un choc variable selon leur volume, la vitesse lors de la collision et la partie du bateau touchée. Exemple, un navire japonais a perdu 1900 conteneurs dans le Pacifique. Autant de dangers potentiels pour les navigateurs de la zone, qui, s’ils venaient à heurter ces grands cubes de taule, pourraient aisément couler. Thomas Ruyant, troisième du Vendée Globe ce mercredi, en a fait l’expérience en 2016, réussissant tout de même à sauver son bateau en ralliant la Nouvelle-Zélande.

» EN IMAGES. Sébastien Simon heurte un Ofni, des « dégâts importants » sur Arkéa-Paprec

Les skippers peuvent-ils les éviter ?

« Les OFNI sont un paramètre de course, on ne les enlèvera pas et pour le moment, seul le système de radar Oscar est une solution connue », confiait Jérémie Beyou en janvier à nos confrères de Voiles et Voiliers. En effet, la société BSB Marine, de Port-la-Forêt, s’est penchée sur le problème, avec l’aide de grands noms comme Vincent Riou, François Gabart, Armel Le Cléac’h ou Jean le Cam. Elle a mis au point un système dénommé Oscar, censé discerner sur la mer les Ofnis grâce à un procédé de vision thermique. Dix-huit bateaux de la flotte 2020 en sont équipés, dont celui de Samantha Davies.

L’outil n’est donc pas infaillible, en tout cas il n’a pas permis à la navigatrice anglaise d’y échapper. Oscar ne voit pas (encore) tout. « Oscar apporte sa contribution au développement de la sécurité en mer, il n’est pas une solution magique, mais le pionnier d’une technologie qui va s’améliorer au fil des miles, avance BSB Marine. Le parcours du Vendée Globe offre une opportunité unique d’enrichir une base de données, socle de l’apprentissage d’Oscar. » Le problème des obstacles immergés ou semi-immergés reste entier.

» Samantha Davies revient sur son incident : « C’est comme si je percutais un rocher »

Les chocs sont-ils plus nombreux aujourd’hui ?

Difficile de répondre, il existe assez peu de statistiques sur la question. Mais une chose est certaine, plus ces chocs sont enregistrés à une vitesse élevée, plus l’impact sur les bateaux est important.

Ce sont les lois de la physique. L’énergie cinétique est proportionnelle à la masse du bateau et au carré de sa vitesse.

Alors que les imoca dernières générations du Vendée Globe dépassent régulièrement les 30 nœuds, les dégâts enregistrés lors des chocs ne peuvent qu’augmenter en parallèle.

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