Accueil Course au large Vendée Globe
Jérémie Beyou a annoncé que le chantier d’hiver de son Charal comprendra l’amélioration de l’ergonomie et du « confort » intérieur de son Imoca ainsi que la pose de plusieurs caméras de pont. Des écrans lui permettront de surveiller la marche du bateau depuis son cockpit, dont l’étanchéité va être renforcée.
Des options déjà prises de manière radicale par Alex Thomson sur Hugo Boss. En outre, Charal sera équipé de nouveaux foils.
Avec ses caméras de pont et ses écrans dans le cockpit, Jérémie Beyou va augmenter son « confort » de navigation. | JEAN-MARIE LIOT
Voiles et Voiliers. Publié le 14/01/2020 à 18h09
Le chantier d’hiver de l’Imoca Charal a notamment pour but d’apporter des retouches ergonomiques pour permettre à Jérémie Beyou de supporter du mieux possible la vie à bord pendant le Vendée Globe qui partira des Sables-d’Olonne le 8 novembre 2020.
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S’ils sont nettement plus performants que les Imoca de la génération précédente, les nouveaux foilers sortis de chantier en 2018 et 2019, dont Charal aura été le premier de cordée, s’avèrent en revanche plus exigeants physiquement, avec des comportements brutaux qui ne ménagent guère les skippers.
Le bureau d’études du Team Charal planche sur un cockpit plus protégé des embruns. | TEAM CHARAL
Jérémie Beyou et Christopher Pratt en ont encore fait l’expérience sur la dernière Transat Jacques Vabre, dont ils ont tiré nombre d’enseignements en termes d’ergonomie du cockpit et de la cellule de vie à l’intérieur du bateau.
« Avec la vitesse et le mode semi-volant, le bateau devient rapidement invivable, explique Jérémie Beyou. En débriefant la Transat Jacques Vabre, nous nous sommes dit que si j’avais été tout seul, j’aurais vite été à bout physiquement, juste sur des positions statiques. Quinze jours en double, ça passait, mais en solitaire sur 70-80 jours, non. »
Aujourd’hui, sur ces bateaux, la limite devient plus humaine que technique
« La notion de rythme est capitale sur un Vendée Globe, ajoute le skipper lorientais. Pour tenir la cadence que tu souhaites à certains moments, c’est primordial d’être bien assis pour régler le bateau, bien allongé pour récupérer, c’est cette somme de petits détails qui permet d’imprimer le bon rythme. Aujourd’hui, sur ces bateaux, la limite devient plus humaine que technique. »
Au sein du Team Charal, c’est l’ingénieure Héloïse Baizé qui gère l’amélioration de l’ergonomie de l’Imoca. | TEAM CHARAL
D’où le soin apporté cet hiver à plusieurs modifications ergonomiques, confiées à Héloïse Baizé, ingénieure au bureau d’études du Charal Sailing Team.
« Un des objectifs du chantier est de mettre le bateau en configuration solitaire et de répondre aux demandes spécifiques de Jérémie, précise l’ingénieure du team Charal. Cela concerne aussi bien le poste de veille dans le cockpit que sa position à la table à cartes. Par exemple, à l’origine, il n’y avait de siège nulle part, on est en train d’étudier cette solution. »
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La modification la plus importante concerne la protection du cockpit, de façon à ce que le skipper soit en permanence au sec, ce qui nécessite la fabrication d’une maquette à l’échelle 1, en bois et en mousse.
Tenir pendant tout le Vendée Globe
« Nous avions déjà fait évoluer le cockpit avant la Transat Jacques Vabre en le protégeant quasiment intégralement sous ce que nous avions appelé la véranda, ajoute Héloïse Baizé. Il s’est avéré qu’elle avait quelques défauts, notamment qu’elle n’était pas totalement étanche.
Nous faisons donc quelque chose de plus structuré et de plus esthétique pour que ça puisse tenir pendant tout le Vendée Globe. »
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Alex Thomson avait ouvert la voie au printemps dernier avec un cockpit fermé et bardé d’écrans de surveillance reliés, entre autres, à des caméras. | ALEX THOMSON RACING
Jérémie Beyou ajoute : « On se rapproche d’un cockpit fermé comme sur d’autres bateaux neufs, mais on veut garder l’esprit de départ, à savoir que je puisse continuer à voir ce qui se passe devant pendant les manœuvres, au vent et sous le vent pour régler les voiles.
On a donc adopté une solution un peu hybride. Avec Garmin, un de nos partenaires, nous sommes en train de développer la vision par caméras. Le « confort », c’est aussi ça. Ce n’est pas que rajouter du composite ou des mousses à droite à gauche. » (Source : service presse)