Le Vendée Globe 2024 est terminé pour Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne), qui a décidé d’abandonner ce vendredi 15 novembre.
Le Malouin avait un problème à sa voile, mais était surtout blessé à la cheville.
Vendée Globe. Maxime Sorel abandonne sur la 10e édition, blessé à la cheville
Publié le 15/11/2024 à 14h32
Le premier abandon du Vendée Globe 2024 est arrivé ce vendredi 15 novembre.
Dès la première semaine après le départ de la 10e édition, dimanche 10 novembre aux Sables-d’Olonne, Maxime Sorel, à bord de V and B – Monbana – Mayenne, n’a pas pu poursuivre l’aventure.
La course avait commencé sous de mauvais auspices pour le skipper malouin, qui avait enchaîné les galères.
Jusqu’à celle sur sa propre personne : une blessure importante à la cheville.
Poussant le Malouin jusqu’aux larmes quelques jours après le départ, tant les pépins se sont succédé pour lui.
En sécurité au large de Madère
Indiquant dans son carnet de bord pour Ouest-France que « des décisions allaient être prises » ce jeudi 14 novembre, l’information a été rendue publique ce vendredi.
Dans un premier temps « en sécurité » au large de Madère pour effectuer des réparations sur son mât, le skipper pointait à la 38e place, 450 milles derrière les leaders.
S’inquiétant de voir sa cheville gonfler et d’une douleur « constante », Maxime Sorel a finalement fait le choix de mettre fin prématurément à son aventure, sur cette 10e édition du Vendée Globe.
« Je souffre au point d’avoir des difficultés à bouger à bord de mon bateau, a confié le Malouin au moment de son abandon.
Désormais même au repos j’ai de grosses douleurs, je ne peux pas continuer à naviguer en pleine sécurité dans cet état.
Tout a été magique du début à la fin mais j’ai l’impression que rien n’a été normalement depuis mon départ dimanche.
Le positif, malgré la trop grande frustration, est que cela va me booster pour la suite. »
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Vendée Globe. Maxime Sorel blessé à la cheville, « une douleur permanente, c’est un peu inquiétant »
En direct du Musée national de la marine à Paris, nous avons eu Maxime Sorel en visio conférence ce jeudi matin 14 novembre.
Depuis le départ, le skipper de V and B – Monbana – Mayenne, qui a gravi l’Everest cette année, cumule les pépins techniques et physiques, du genre loi de Murphy…
Voici, retranscrit mots pour mots, l’échange avec le marin malouin, forcément inquiet, mais pas abattu.
Le skipper de V and B – Monbana – Mayenne est contraint de s’abriter à Madère pour monter à nouveau au mât. | JOSSELIN DIDOU – QAPTUR
Propos recueillis par Didier RAVON. Publié le 14/11/2024 à 15h38
Vendée Globe. Maxime Sorel blessé à la cheville, « une douleur permanente, c’est un peu inquiétant »
« C’est un début de course compliqué depuis le passage de la ligne de départ en fait.
Le vent est tombé, et le grand gennaker qui flappait s’est déchiré sur l’outrigger.
La première nuit, j’ai passé du temps dans mes outriggers à réparer mon gennaker.
La deuxième nuit, j’ai eu des soucis de grand-voile et passé aussi du temps dans la bôme pour une bosse de ris récalcitrante.
En essayant de la décoincer avec le pied, la bosse s’est détendue puis retendue brusquement, et m’a tordu la cheville.
C’est un peu inquiétant aujourd’hui encore…
La troisième nuit, j’ai passé mon temps dans le mât pour tenter de trouver une solution afin d’affaler ma grand-voile.
Elle est coincée en tête à cause des hooks, et je ne peux plus l’affaler au niveau du ris trois.
Cette nuit, j’ai tenté de faire des empannages sauvages afin de générer des efforts dans le chariot, sans résultat, puis quand je suis remonté dans le mât (à 29 mètres, ndlr), j’ai vu que le patin était cassé et que le chariot est sans doute partiellement bloqué.
Cela signifie que je vais devoir retourner dans le mât pour tenter à nouveau d’affaler la grand-voile.
Quant à ma cheville, nous sommes en train de regarder car ça ne cesse d’enfler depuis le début.
Je ne te cache pas que c’est vraiment le coup dur.
Des pépins techniques, tu peux en avoir plein, devoir t’arrêter quelques heures et repartir.
Cela fait partie du Vendée Globe (il a terminé 10e de son premier Vendée Globe 2021 en 82 jours, ndlr).
Hier, avant ma montée au mât, j’étais focus sur la réparation.
Avec mon équipe technique, nous avions préétabli le plan d’action.
Maintenant, avec la douleur sur la cheville, je me pose pas mal de questions.
Dans tous les cas et quel que soit l’état de mon pied, il faut que je remonte au mât pour réussir à affaler cette grand-voile, et faire un état des lieux du chariot. »
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V and B – Monbana – Mayenne en navigation avant le 10e Vendée Globe. | JEAN-MARIE LIOT/ALEA
Je vais devoir remonter dans le mât et ça ne m’enchante pas !
« Je vais m’abriter à Madère. Le vent sera complètement nul, mais j’ai vu que la houle faisait le tour de l’île, et donc il y aura encore du clapot.
Cela ne m’enchante pas ! Clairement, j’attends encore des infos médicales.
Les médecins de l’orga de la course ont fait un super boulot depuis trois jours.
Je suis aussi en contact avec ma naturopathe qui me suit depuis dix ans, et m’a bien aidé lors de mon ascension de l’Everest.
Je lui ai envoyé une dernière photo de ma cheville, et j’attends son retour afin de savoir où je vais aller.
Je peux poser le pied par terre. C’est surtout ligamentaire et pas osseux. Ce n’est pas une entorse non plus.
En revanche, sur tout terrain accidenté, mon pied au sol c’est une douleur permanente, notamment quand je marche sur le pont qui est courbé.
Malgré la prise d’antidouleurs et anti-inflammatoires, je ne vois pas trop d’évolution positive… »
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Depuis le départ, Maxime Sorel cumule les pépins… | MAXIME FALCONE