Accueil Course au large Vendée Globe
S’il évolue en 6e position au classement de 11 h ce samedi, Benjamin Ferré aurait bien pu voir son aventure se terminer cette nuit.
Alors qu’il tentait de récupérer une contre-écoute qu’il n’avait pas sécurisée, son Imoca Monnoyeur – Duo for a Job est parti à l’abattée dans un scénario catastrophe, avec la grand-voile en appui sur la bastaque, qui tient le mât.
S’il n’a pas démâté, il tire les leçons de cette frayeur : discipline et rigueur, c’est à cela que se joue aussi le Vendée Globe.
À bord de Monnoyeur – Duo for a Job, Benjamin Ferré a bien failli tout perdre. | PIERRE BOURAS
Voiles et Voiliers. Modifié le 16/11/2024 à 18h04
Vendée Globe. « Là, je me dis que c’est fini » : La grosse frayeur de Benjamin Ferré
Cette nuit du vendredi 15 au samedi 16 novembre était agitée pour Benjamin Ferré, qui s’est fait une grosse frayeur. Il la raconte en vacation :
« J’ai honte, mais je le dis quand même. J’ai vraiment fait une grosse bêtise cette nuit, qui aurait pu me coûter très cher.
Le vent était hyper instable, de 5 nœuds à 20, 25 nœuds.
Alors que j’essayais de faire une petite sieste, je sens que le vent monte.
Du coup, je sors dans le cockpit pour choquer un peu les écoutes. Et là, qu’est-ce que je vois ?
La contre-écoute filait à l’arrière du bateau et était passée du mauvais côté.
Je l’avais mise à un petit taquet, mais le petit taquet a sauté et derrière, je ne l’avais pas sécurisée.
Je n’avais qu’une peur : que le mât tombe.
La cartographie en direct du Vendée Globe
Je sors du cockpit pour la récupérer. C’est un peu chaud, il faut aller au-dessus de la filière.
Comme elle est un peu loin, je prends une gaffe pour ne pas prendre de risques.
Je mets le bateau plein cul pour que la contre-écoute se rapproche et que je la récupère plus facilement.
Quand je sors du cockpit avec ma gaffe, je sens la voile d’avant, mon code 0 de 210 mètres carrés, qui se gonfle à contre.
Le bateau part à l’abattée. Tout est à l’envers, la quille, la grand-voile en appui sur la bastaque qui tient le mât.
Là, je me dis que c’est fini. Les lattes, je n’en ai même plus.
Le bateau est totalement couché et c’est forcément au moment où le vent est le plus fort, à 25 nœuds.
Je n’avais qu’une peur : que le mât tombe.
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À ce moment-là, il faut faire les choses dans l’ordre et ne pas se planter parce que la moindre erreur est fatale.
Ça m’a pris une demi-heure de tout remettre en place.
À l’intérieur du bateau, à part tous les sacs qui avaient vrillé de l’autre côté, ça sentait un peu le gasoil, mais j’ai fait le tour et je n’en ai pas vu.
Il n’y a pas de fuite et donc, a priori, rien de cassé. Quatrième jour de course, premier gros avertissement.
Tout ça pourquoi ? Parce que je n’ai pas sécurisé une écoute. Voilà à quoi le Vendée Globe peut se jouer.
Donc c’est bien. Bonne leçon et surtout, rigueur, rigueur, rigueur, discipline.
Quoi qu’il arrive, c’est bien la preuve que ça se joue vraiment à des bêtises. »