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La polémique s’est rapidement propagée comme une traînée de poudre après l’annonce du remplacement de la skippeuse Clarisse Crémer à la tête de l’Imoca Banque Populaire XII pour le prochain Vendée Globe.

Les dirigeants du team ont tenu à clarifier leur position lors d’une conférence de presse, ce mercredi 2 février 2023. Une situation « déchirante » pour le team.

Clarisse Crémer ne prendra pas le départ du Vendée Globe 2024 avec Banque Populaire.

Clarisse Crémer ne prendra pas le départ du Vendée Globe 2024 avec Banque Populaire. | PHOTO : AFP

Ouest-France Recueilli par Maxime LE LAY. Publié le 02/02/2023 à 16h56

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Vendée Globe. « C’est déchirant », déplore Banque Populaire après l’éviction de Clarisse Crémer (ouest-france.fr)Newsletter

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C’est la polémique de la journée dans le monde de la voile. La skippeuse Clarisse Crémer ne prendra pas le départ du prochain Vendée Globe, en 2024.

Son sponsor, Banque Populaire, a pris cette décision en raison des nouveaux modes de qualifications à la célèbre épreuve de course au large après un changement du règlement par les organisateurs (SAEM Vendée).

Les skippeurs doivent réaliser un certain nombre de milles et de courses pour être qualifiés.

La navigatrice, devenue maman en décembre 2022, a donc pris un retard qui n’est pas rattrapable, selon le team.

Furieuse, Clarisse Crémer a fustigé cette décision dans un post publié sur Instagram .

Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 2 février 2023, les dirigeants du Team Banque Populaire ont tenu à clarifier leur décision.

Laurent Buffard, directeur de la communication, Thierry Bouvard, directeur du sponsoring, et Ronan Lucas, directeur du Team Banque Populaire, se sont présentés lors d’une conférence de presse.

« On est dans une situation très complexe en termes d’émotion.

On a essayé de trouver beaucoup de solutions avec elle pour convaincre le Vendée Globe, trouver des solutions réglementaires mais on n’a pas été entendu.

On n’a rien à reprocher à Clarisse. C’est déchirant pour nous… », a expliqué Thierry Bouvard avant de répondre aux questions.

Concrètement, c’était impossible pour Clarisse Crémer d’être qualifiée dans les temps ?

Ronan Lucas (directeur Team Banque Populaire) : « On est à 0 milles et ceux devant nous sont à 1600.

Ces gens-là feront les mêmes courses que nous donc on ne les rattrapera jamais…

Et ce sont 42, 43 personnes qui sont devant (il n’y a que 40 places pour le prochain Vendée Globe, ndlr).

Ce qui veut dire que la 40e place est loin parce que tous les projets devant nous ont participé à la dernière Route du Rhum et sont lancés, on les voit mal tomber à l’eau. »

Quelle a été la réponse du Vendée Globe à votre demande de wild-card ?

Thierry Bouvard (directeur sponsoring Banque Populaire) : « Ils sont dans le respect du règlement de ne pas donner la wild-card d’avance. Je peux comprendre leurs difficultés par rapport à ça. Choisir en avance n’est pas une solution, à moins qu’ils ne décident d’ajouter un 41e bateau. »

Cette actualité ne vous fait pas peur pour votre image de marque ?

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Laurent Buffard (directeur de la communication Banque Populaire) : « Si, on a peur. On est en train de le vivre très durement.

Ce projet avec Clarisse, on a été le construire quand elle était moins connue. J’entends des reproches sur le fait qu’on ne prenne pas de risque.

On en a pris un quand on est allé chercher Clarisse pour le dernier Vendée Globe. L’impact sur l’image et les commentaires qu’on peut lire nous font mal.

Ça nous touche parce qu’on a fait beaucoup pour la voile et pour Clarisse. On assume les décisions mais ce n’est vraiment pas comme ça qu’on imaginait la fin de l’histoire avec elle. »

Il n’y avait aucune solution pour continuer avec elle ?

Laurent Buffard : « Ça fait des mois qu’on se bat avec et pour Clarisse. On a aussi l’envie et le devoir d’être présent au départ de ce Vendée Globe. On a fait l’acquisition d’un bateau, on a recruté des personnes qui travaillent pour que ce projet ait lieu. En regardant les perspectives, on a pris notre décision. »

Il y a une frustration

— Laurent Buffard, directeur de la communication de Banque Populaire

Vous n’avez pas été concerté en amont concernant ce nouveau règlement ?

Ronan Lucas : « On a essayé de faire du lobbying assez intense pour faire part de la situation dans laquelle on était. On a essayé de faire tout notre possible pour obtenir le sésame pour Clarisse. Elle a vécu un heureux évènement et ça ne se déroule pas comme on le souhaitait. On voulait vraiment être avec Clarisse au Vendée Globe. Si on avait tout arrêté en 2024, on nous aurait demandé des comptes. »

Thierry Bouvard : « On enchaîne des projets sur des bateaux majeurs, les changements de règlement, nous les subissons. »

Si le Vendée Globe venait à revenir en arrière, vous pourriez repartir avec Clarisse Crémer ?

Laurent Buffard : « C’est difficile après tout ce qu’on a fait ou demandé à l’organisateur d’imaginer qu’ils puissent revenir sur leur décision. »

Quelle a été votre réaction aux publications de Clarisse Crémer sur les réseaux sociaux ?

Laurent Buffard : « La colère qu’elle ressent, on la partage depuis pas mal de temps. On est forcément un petit peu touché parce que tous ses projets, on les a construits avec le team et avec elle. On sait mutuellement ce qu’on se doit, ça marche dans les deux sens. Je comprends sa colère et elle m’affecte. »

Thierry Bouvard : « Nous qui mettons beaucoup d’énergie, la relation violente des réseaux, on la ressent comme une injustice. C’est forcément un peu difficile mais ça fait partie du jeu. »

Est-ce que l’option de rester derrière Clarisse Crémer jusqu’au bout et de ne pas s’aligner sur le Vendée Globe était envisageable ?

Laurent Buffard : « Il y a de l’argent et puis il y a des gens aussi. On ne nie pas les enjeux financiers qui sont très importants mais il y a des équipes recrutées pour faire cette course. On a pris notre décision, on a pesé le pour et le contre et on a choisi. »

Thierry Bouvard : « Ce sont des situations excessivement déchirantes où l’on essaie de faire au mieux. Le mieux aurait été de le faire avec Clarisse mais ce n’est pas possible. »

Vous en voulez à l’organisation ?

Laurent Buffard : « Là, on est le bouc émissaire. C’est nous qui prenons. On est des compétiteurs, on s’inscrit à une compétition, le règlement change et on fait valoir que ça nous met dans une difficulté. L’organisateur, pour des raisons qui lui sont propres, ne souhaite pas ou ne peut pas revenir sur ses règles. Oui, il y a une frustration. »

Vous avez déjà réfléchi à un remplaçant particulier en tête ?

Thierry Bouvard : « Pour le moment on est dans la tempête, on ne pense pas à ce genre de choses. »

Ronan Lucas : « À l’heure actuelle, on n’est vraiment pas concentré là-dessus. On va digérer ce que l’on vit actuellement. Le choix va être dicté par des gens capables d’avoir le nombre suffisant de milles pour pouvoir se présenter de manière sereine. »

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