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Jérémie Beyou, skipper du monocoque Charal, vient de franchir la ligne d’arrivée de la Vendée-Arctique-Les-Sables-d’Olonne au large du port vendéen, ce mardi 14 juillet 2020 à 20h44. Au terme de 10 jours, 5 heures et 14 minutes de course, ce grand favori du Vendée Globe l’emporte in extremis devant deux autres marins en approche de la ligne et eux aussi prétendants au tour du monde en solitaire : Charlie Dalin (Apivia) et Thomas Ruyant (LinkedOut).
C’est fait ! Jérémie Beyou vient de gagner la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne ! | CHRISTOPHE FAVREAU – VOILES ET VOILIERS
Bruno MÉNARDPublié le 14/07/2020 à 21h10
Jérémie Beyou a-t-il eu une pensée pour sa toute première immense victoire, il y a 15 ans sur la Solitaire du Figaro qui arrivait à Port Bourgenay, tout près des Sables d’Olonne ? C’est probable. Il a plus sûrement pensé aussi à ce fameux Vendée Globe 2020 pour lequel il est programmé et dont il est le grand favori. Une étiquette qu’il vient de renforcer dans les grandes largeurs avec cette victoire acquise au bout d’un peu plus de 10 jours de mer.
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Les félicitations à la machine. Elle a bien travaillé pendant 10 jours et particulièrement cet après-midi ! | CHRISTOPHE FAVREAU – VOILES ET VOILIERS
Car c’est bien lui, Jérémie Beyou, le grand vainqueur de cette inédite Vendée-Arctique-Les-Sables d’Olonne… Même s’il en a beaucoup douté pendant cette course, pestant souvent contre des conditions météo qui, estimait-il, ne lui étaient pas favorables et faisaient « revenir par l’arrière » ses adversaires à chaque fois qu’il prenait un petit avantage.
Mais c’est à la fin de la foire qu’on compte ce que vous savez et cette fois, Charlie Dalin et Thomas Ruyant n’ont pas pu revenir, quand Beyou bien inspiré en trajectoires a accéléré cet après-midi. Le dernier après-midi du dernier jour de course. Dalin et Ruyant vont franchir la ligne dans quelques minutes, on ne sait pas encore dans quel ordre, et ils vont venir compléter un podium digne du Vendée Globe !
Un podium digne du Vendée Globe : les nouveaux foilers ont gagné
Cette fois donc, Dalin et Ruyant – grands animateurs et souvent leaders de cette Vendée-Arctique eux aussi – ne sont pas revenus. Ils la méritaient probablement tout autant, mais il ne faut q’un vainqueur et c’est Jérémie Beyou.
Alors que la lumière du jour s’affaisse au large des Sables d’Olonne, Jérémie Beyou peut soupirer de soulagement, taper sur le pont de son Charal pour le flatter comme un cheval qu’on aime, étirer son corps meurtri et se féliciter de dernières heures de course très spectaculaires : quand son grand monocoque filait à plus de 22 nœuds, parfois, avec sur la nuque le souffle rauque de ses deux valeureux adversaires les plus coriaces, en permanence dans le trio de tête ou presque, les précités Charlie Dalin (Apivia) et Thomas Ruyant (LinkedOut).
La ligne d’arrivée. La même que celle du Vendée Globe, tiens, tiens.. | CHRISTOPHE FAVREAU – VOILES ET VOILIERS
Ligne franchie à 20h44 ce mardi 14 juillet
C’est donc à 20h44’08 exactement que le dénouement tant attendu vient de se produire, Jérémie Beyou franchissant la ligne en grand vainqueur après 10 jours 5 heures et 14 minutes de course. Soit à la moyenne de 13,39 nœuds sur la distance qu’il a réellement parcourue et à 11,45 nœuds de vitesse moyenne sur l’orthodromie (route théorique) qui était de 2807 milles nautiques.
Charlie Dalin et Thomas Ruyant sont tout proches, ils s’apprêtent à compléter le podium… et on ne peut s’empêcher de penser que celui du Vendée Globe a une probabilité forte d’être relativement similaire.
Car ces trois marins-là, tous trois dotés de voiliers à grands foils dernier cri, ont survolé la course. Déjà en tête en Islande, par 60 degrés Nord, là ou aucun IMOCA n’avait encore trempé ses foils, ces trois skippers ont démontré dans les grandes largeurs qu’ils étaient là et bien là et qu’il allait d’abord falloir compter avec eux sur le Vendée Globe, même si tous les prétendants au tour du monde n’étaient pas en lice (20 partants sur 30 à 34 sur le Vendée Globe).
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Les autres, ceux qui n’ont ni bateau neuf ni des foils aussi larges et puissants, n’en ont que plus de mérite d’avoir tenu le tempo sans être totalement distancés. On pense notamment à Samantha Davies (Initiatives Cœur) et à Kevin Escoffier (PRB), tous deux non seulement au top sportivement mais formidables aussi de bonheur communicatif !
On pense encore à l’Allemand Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) tout aussi efficace et positif, ou encore et entre autres aux étonnants Maxime Sorel (V & B Mayenne) et Clarisse Crémer (Banque Populaire) qui se sont particulièrement bien défendus sur leurs anciens bateaux sans foils, à dérives droites.
Des airs de Vendée Globe là-aussi. C’est dans moins de quatre mois… | CHRISTOPHE FAVREAU – VOILES ET VOILIERS
On en oublie et il faudrait les citer tous, tant elle était dure et compliquée cette course sur un parcours Sud-Nord et donc marquée d’incessants changements de système météo et d’une valse infernale des leaders.
Nous y reviendrons, mais le champions du jour, en attendant Charlie Dalin et Ruyant qui vont arriver dans les minutes qui viennent, c’est Jérémie Beyou et il n’y a que deux mots à lui dire finalement : respect et bravo !
Cet article et ces photos vont être actualisés, on voulait vous donner au plus tôt l’info principale. Autres informations et photos à suivre…
- VENDÉE GLOBE IMOCA JÉRÉMIE BEYOU CHARLIE DALIN THOMAS RUYANT FOILER FOIL
- TOUR DU MONDE LES SABLES-D’OLONNE
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Vendée Arctique Les Sables. Jérémie Beyou : « Je m’étais mis beaucoup de pression… »
Juste après avoir passé la ligne d’arrivée en vainqueur, aux Sables d’Olonne, Jérémie Beyou s’est confié sur cette course éprouvante. il confie s’être mis « beaucoup de pression »….
French skipper Jeremie Beyou celebrates his victory in the Vendee-Arctic-Les Sables d’Olonne solo monohull sailing race aboard his Imoca 60 monohull Charal, in Les Sables-d’Olonne, western France, on July 14, 2020. / AFP / LOIC VENANCE | AFP
Ouest-France .Modifié le 14/07/2020 à 22h50 Publié le 14/07/2020 à 21h55
Jérémie Beyou : « Je m’étais mis beaucoup de pression, c’est un soulagement. Je suis quelqu’un qui a besoin de beaucoup naviguer, d’être sur son bateau, d’être beaucoup en compétition. Depuis la Jacques Vabre, entre les chantiers et le confinement, je n’avais plus mes repères et j’étais sous pression. Là, de bien faire les choses et d’arriver à gagner, c’est… pff…. Je pose un peu mes valises et je n’aurais plus cette pression-là la veille du Vendée. Je sais comment il faut y aller. Et ça c’est une grande victoire.
Le dernier bord avant l’arrivée c’était quand même Champagne, il y avait 17-22 nœuds de vent, a 120 -130 degrés du vent, sous foils, mer plate, devant le front depuis la marque Gallimard, et là, Charal était vraiment génial, il envoyait du bois
C’était dur, car c’était vraiment intense. C’est sûr que chaque victoire en solitaire, ça se mérite. Mais là, c’est un format inédit
Il y a eu pas mal de retournement de situations avec Charlie et Thomas. On a fait la course ensemble. On ne s’est quasiment jamais quittés de vue. Un coup à toi et un coup à moi. Ils ont aussi super bien navigué. Mais il fallait aussi bien réussir le dernier petit coup comme il le fallait, c’est-à-dire l’empannage que j’ai initié hier et que tout le monde a suivi. Moi j’en voulais énormément.
Avant-goût du Vendée Globe ?
Je ne sais pas, c’est très différent le Vendée Globe. Oui, il faut de l’engagement évidemment, mais c’est un rythme très différent de celui-là. Ca peut être ce rythme- là pendant quelques jours, mais…
Ce que j’ai appris sur moi ? Sur la confiance sur le bateau, et les manœuvres, et la façon de les engager. Les manœuvres tu sais les faire, tu es en confiance avec le bateau, quand tu sors de là, quand ça va vite et que ça tape, tu n’es pas trop effrayé.
C’était vraiment relier de nouveau le binôme Charal-Skipper, parce que ça faisait longtemps, et que toute l’année dernière c’était du double. Et que le solo… ce n’est pas du double. C’est radicalement différent. Le Vendée Globe approche à, grand pas. Et la confiance dans le bateau, si tu ne l’as pas pour le Vendée Globe, tu ne peux pas faire de résultats. Donc c’est de bon augure… »