Publié le 17/12/2019
Paris, le mardi 17 décembre 2019 – La vaccination contre les papillomavirus humains est aujourd’hui recommandée en France uniquement chez les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus, les immunodéprimés des deux sexes et les homosexuels masculins jusqu’à 26 ans.
La HAS (Haute autorité de santé) a été interrogée sur l’intérêt de l’étendre aux jeunes garçons. Dans ce cadre, elle a organisé une consultation publique qui a recueilli 120 contributions de la part d’associations de patients et d’usagers, de collèges nationaux de professionnels ou de fabricants.
Ces travaux ont abouti hier et ont conduit à des conclusions claires : l’agence sanitaire recommande une vaccination de toutes les filles et de tous les garçons de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans.
Aussitôt dit, aussitôt écoutée
Cette évolution intervient dans un contexte encore mitigé pour la vaccination anti-HPV. Ainsi, au contraire de nombreux pays occidentaux, dix ans après les premières recommandations, la couverture vaccinale reste très insuffisante au regard des objectifs fixés par le Plan Cancer : 24 % de femmes vaccinées selon le schéma complet et environ 15% des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Aussi, « la HAS estime que l’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons permettrait, sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission au sein de la population générale, et ainsi de mieux protéger les garçons et les hommes quelle que soit leur orientation sexuelle, mais aussi de mieux protéger les filles et les femmes non vaccinées ».
En outre, la HAS estime que « sur un sujet délicat à aborder, l’absence de distinction selon le sexe et l’orientation sexuelle est également un moyen de simplifier la proposition vaccinale pour les professionnels de santé, surtout à un âge où l’orientation sexuelle n’est pas encore connue ou affirmée ».
Dans son avis précédant le lancement de la consultation publique, la HAS estimait néanmoins que les bénéfices de cette recommandation n’auraient d’effet qu’avec une « politique vaccinale plus engagée au niveau national et une proposition vaccinale plus systématique de la part des professionnels de santé ».
L’institution a été entendue, puisqu’Agnès Buzyn a fait savoir immédiatement via un communiqué officiel qu’elle « souhaite que cette recommandation soit intégrée dans le calendrier des vaccinations 2020 pour une mise en œuvre d’ici l’été ».
Sans doute la prochaine étape pour que cette préconisation soit suivie d’effet est de repenser la prise en charge du vaccin HPV afin qu’elle s’adapte à ces recommandations élargies.
F.H.
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Exclusif : les professionnels désavouent les recommandations sur la vaccination des garçons contre le HPV
Favorable à la vaccination des garçons contre le HPV, la HAS lance une consultation publique
Vous reprendrez bien un peu de controverses autour de la vaccination anti HPV ?
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La vaccination contre le papillomavirus étendue à tous les garçons
Charlotte Demarti | 16.12.2019
Phanie Zoom
En 2020, la vaccination contre les papillomavirus, recommandée pour les garçons comme pour les filles, devrait figurer au calendrier vaccinal de 2020.
La Haute Autorité de santé vient de recommander, ce 16 décembre, d’étendre la vaccination contre les papillomavirus (HPV) à tous les garçons entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, souhaite que cette recommandation soit intégrée dans le calendrier vaccinal de 2020 pour une mise en œuvre dès cet été.
La vaccination contre les HPV était jusqu’alors recommandée pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans, et pour les hommes âgés de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes. Mais les stratégies vaccinales évoluent au cours du temps et de nombreux pays ont étendu cette vaccination à tous les garçons. « Les garçons sont en effet également infectés par ces virus et les transmettent à leurs partenaires. Près de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes », indique le ministère de la Santé.
La vaccination étendue à tous les jeunes garçons est une décision scientifique et éthique.
En effet, la recommandation de la HAS a été prise après analyse des données de la littérature et après une consultation des professionnels et associations concernés. « L’élargissement de la vaccination anti-HPV aux garçons permettra, sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante, de freiner la transmission au sein de la population générale, et ainsi de mieux protéger les garçons et les hommes quelle que soit leur orientation sexuelle, mais aussi de mieux protéger les filles et les femmes non vaccinées », estime la HAS.
Toutefois, l’agence sanitaire souligne que « les bénéfices de cet élargissement seront limités sans une politique vaccinale plus engagée au niveau national et une proposition vaccinale plus systématique de la part des professionnels de santé ». La HAS préconise des consultations de santé sexuelle pour chaque adolescent et le remboursement intégral du vaccin contre le papillomavirus.
Source : Lequotidiendupharmacien.fr
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Extension de la vaccination HPV aux garçons de 11 à 14 ans : une « décision scientifique et éthique », selon Agnès Buzyn
PAR ELSA BELLANGER – PUBLIÉ LE 16/12/2019
Crédit photo : S. Toubon
La vaccination contre les papillomavirus (HPV), par Gardasil 9, est étendue à tous les garçons entre 11 et 14 ans, a annoncé, ce lundi, la Haute Autorité de santé (HAS). La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui avait saisi l’institution sur cette question, a salué, dans un communiqué, une « décision scientifique et éthique ». La ministre souhaite que cette nouvelle recommandation « soit intégrée dans le calendrier des vaccinations 2020 pour une mise en œuvre d’ici à l’été ».
La vaccination HPV était déjà recommandée pour les jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans, mais aussi pour les adolescents immunodéprimés des deux sexes et pour les hommes âgés de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes.
Une couverture vaccinale insuffisante chez les filles
Mais, « dix ans après les premières recommandations, la couverture vaccinale reste très insuffisante au regard des objectifs fixés par le plan Cancer : 24 % de femmes vaccinées selon le schéma complet et environ 15 % des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes pour un objectif de 60 % », constate la HAS.
En conséquence, plus de 6 000 nouveaux cas de cancers, induits par les papillomavirus, sont enregistrés chaque année en France, dont près de 25 % touchent des hommes. Chez les femmes, les cancers induits sont principalement des cancers du col de l’utérus (près de 1 000 décès par an en France), de la vulve ou du vagin.
Chez les hommes, les cancers induits les plus fréquents sont ceux de la sphère ORL, (principalement oropharynx), de l’anus et du pénis. Les virus HPV sont également à l’origine de verrues anogénitales (environ 100 000 nouveaux cas chaque année) et de la papillomatose respiratoire récurrente.
Ces cas sont pourtant évitables : « Environ 90 % des cas de maladies HPV induites sont liés à des types d’HPV ciblés par le vaccin Gardasil 9 », rappelle la HAS.
Freiner les transmissions
Dans ce contexte, la vaccination non genrée vise à freiner la transmission des papillomavirus. Vacciner les garçons apparaît en effet comme un levier pour pallier la faible couverture vaccinale des filles et ainsi protéger les filles et les femmes non vaccinées. Dans le même temps, cet élargissement de la vaccination à tous les garçons évite toute « stigmatisation, à un âge où leur préférence sexuelle n’est soit pas connue (par l’individu et son entourage), soit non affirmée », précise la HAS.
Pour autant, la vaccination des filles reste la stratégie la plus efficace, selon la littérature médico-économique internationale analysée par la HAS. Selon l’institution, la priorité doit donc rester l’amélioration de la couverture vaccinale chez les filles. Pour y parvenir, la HAS appelle à une « politique vaccinale plus engagée ». Elle prône ainsi une « proposition vaccinale plus systématique de la part des professionnels de santé », via par exemple, la mise en œuvre de « réels programmes de vaccination » et d’une « consultation de santé sexuelle […] intégrant notamment la vaccination contre les HPV ».
Plus largement, la HAS recommande la mise en œuvre d’actions pour restaurer la confiance dans la vaccination. L’institution préconise par ailleurs de lever des inégalités socio-économiques par une prise en charge intégrale du vaccin par l’Assurance maladie et de multiplier les lieux de vaccination, citant le milieu scolaire pour atteindre les adolescents et les adolescentes.
Source : lequotidiendumedecin.fr
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HPV : la HAS recommande l’extension de la vaccination aux garçons
Par Marielle Ammouche le 16-12-2019
La vaccination anti-papillomavirus (anti-HPV) doit être étendue aux garçons de 11 à 14 ans, vient de recommander la Haute Autorité de Santé (HAS). Elle devrait être intégrée au calendrier vaccinal de 2020, a précisé la Ministère de la Santé, Agnès Buzyn qui s’est félicitée de cette mesure, dans un communiqué de presse.
Actuellement ce vaccin n’est proposé qu’aux jeunes filles âgées de 11 à 14 ans, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans, ainsi qu’aux hommes homosexuels âgés de moins de 26 ans, et aux sujets immunodéprimés,. Dorénavant, il n’y aura pas de différence entre les sexes, la HAS recommandant d’aligner les dispositions de vaccination des garçons à celles des filles. Et la vaccination reste recommandée jusqu’à 26 ans pour les hommes homosexuels.
« La vaccination étendue à tous les jeunes garçons est une décision scientifique et éthique qui permettra, quelle que soit leur orientation sexuelle, de bénéficier d’une protection individuelle, mais aussi comme pour la vaccination des jeunes filles, d’améliorer la protection de leurs partenaires », a déclaré le Ministère de la santé.
La vaccination contre le HPV reste en effet très insuffisante en France, avec 24% de femmes vaccinées selon le schéma complet et environ 15% des hommes homosexuels. En outre, près de 25% des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes.
Les autorités de santé ont donc suivi les recommandations de l’ensemble des sociétés savantes concernées par cette vaccination, de même que l’exemple de plusieurs autres pays, qui montrait un bénéfice de cette extension vaccinale sur la fréquence des lésions du col utérin, mais aussi sur les autres lésions pouvant être associés au HPV (vagin, vulve, anus, oropharynx). Une consultation publique avait aussi été mise en place du 30 octobre au 27 novembre dernier, sur le projet d’avis élaboré par la commission technique des vaccinations (CTV). Elle a recueilli 120 contributions de la part d’associations de patients et d’usagers, de collèges nationaux de professionnels ou de fabricants.
Pour optimiser l’efficacité de cette mesure, la HAS recommande par ailleurs, de mettre ne place des actions d’information et de sensibilisation visant à restaurer la confiance vis-à-vis du vaccin que ce soit auprès du public ou des professionnels de santé. « Ceci passe par une meilleure information sur la sécurité de la vaccination pour réduire l’hésitation vaccinale » souligne l’agence sanitaire. Elle préconise aussi la prise en charge intégrale du vaccin par l’Assurance maladie. Elle ajoute la nécessité d’analyser les freins à la vaccination en milieu scolaire.
Des travaux seront enfin menés prochainement pour « redéfinir les modalités du rattrapage vaccinal, pour les filles comme pour les garçons, dans un contexte d’évolution des connaissances et de possibles tensions d’approvisionnement en vaccins au niveau mondial ».
Deux expérimentations régionales, lancées à l’automne 2019, sont actuellement menées actuellement menées en Guyane et en région Grand-Est pour une durée de 3 ans. « Elles visent à améliorer les pratiques des professionnels pour le développement de la vaccination contre les HPV vers les publics pour lesquels elle est recommandée et contribuer ainsi à augmenter la couverture vaccinale » précise le Ministère.
Sources : Ministère de la santé, Haute Autorité de Santé, 16 décembre 2019
Vaccination anti-HPV : les spécialistes en faveur de l’extension aux garçons
Vacciner tous les garçons contre les HPV ? La HAS vous consulte