Revue de presse Mediscoop du 12-07-2021
Date de publication : 12 juillet 2021
Stéphany Gardier note en effet dans Le Figaro que « des séances de « neurofeedback » améliorent les capacités attentionnelles des patients sans aucun médicament ».
La journaliste rappelle que la technique « consiste à enregistrer l’activité cérébrale d’un sujet avec des électrodes afin de pouvoir lui montrer et lui donner les moyens de mieux la contrôler. […]
Grâce aux évolutions technologiques, elle a gagné en efficacité et pourrait bien aujourd’hui changer la donne pour certains patients, dont les adultes souffrant de trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDA-H) ».
Stéphany Gardier explique qu’ « une équipe de chercheurs et de médecins de l’université de Genève et des Hôpitaux universitaire de Genève ont évalué le neurofeedback chez un petit groupe de patients adultes avec TDA-H.
Leurs travaux publiés dans la revue Clinical Neurophysiology montrent que les capacités attentionnelles seraient améliorées dès la première séance ».
La journaliste indique ainsi que « 25 adultes souffrant de TDA-H ont participé à l’étude suisse.
Chaque séance de neurofeedback de 30 minutes était précédée et suivie par un test d’attention ».
Marie-Pierre Deiber, chercheuse au département de psychiatrie de la faculté de médecine de l’Unige, précise : « Il s’agit de tests avec des lettres qui défilent et dans lesquels le sujet doit soit indiquer l’apparition de certaines lettres, soit volontairement ne pas réagir à l’apparition d’une lettre précise. Les personnes avec TDA-H se trompent plus que les personnes sans trouble attentionnel sur les deux modalités en général ».
Stéphany Gardier ajoute que « pour réaliser le neurofeedback, les patients portaient un casque comportant 64 électrodes superficielles enregistrant leur activité cérébrale. Parmi toutes les ondes enregistrées sur l’électroencéphalogramme, les chercheurs se sont principalement intéressés aux ondes dites alpha ».
Tomas Ros, chercheur au département de neurosciences fondamentales de la faculté de médecine de l’Unige, indique que « les études réalisées jusqu’ici utilisaient deux autres ondes, thêta et bêta.
Mais les résultats obtenus n’étaient pas toujours concordants.
L’onde alpha est représentative de l’attention visuelle, et nous considérons que c’est plus pertinent ».
La journaliste explique que « le casque d’EEG est relié à un ordinateur qui transforme la valeur de l’onde alpha en un signal visuel explicite pour le sujet, ici une fusée dont la vitesse de progression est directement dépendante de l’attention déployée ».
Le Dr Hervé Caci, pédopsychiatre au CHU Lenval de Nice, note ainsi que « c’est un des intérêts de cette méthode, elle permet au patient de voir, concrètement, quand son attention se détourne, de prendre conscience de ce vagabondage attentionnel et, a contrario, de ressentir le fait d’être concentré ».
Tomas Ros poursuit : « Nos données montrent, après 30 minutes de neurofeedback, une amélioration significative des scores aux tests d’attention.
Les bénéfices sur les capacités attentionnelles sont aussi confirmés par l’augmentation d’une autre onde cérébrale, dite “P3”.
Cela confirme une neuromodulation à court terme.
Nous espérons montrer, en répétant les séances, qu’il y a une plasticité des synapses à long terme, une sorte de reconfiguration de certains circuits neuronaux impliqués dans l’attention ».
« De quoi redonner espoir aux patients à la recherche d’une thérapie non médicamenteuse.
Les options thérapeutiques pour les adultes atteints de TDA-H sont en effet restreintes.
La ritaline (méthylphénidate) n’est pas toujours bien tolérée, et étoffer l’arsenal thérapeutique avec des interventions non médicamenteuses serait un plus pour ces patients, dont beaucoup sont encore diagnostiqués tardivement », rappelle Stéphany Gardier.