Crédit Photo : PHANIEZoom Sophie Coisne | 24.09.2018
En France, entre 20 et 35 % de la population est porteuse de varices des membres inférieurs, selon la Haute Autorité de santé (HAS). Plusieurs facteurs de risque sont connus : l’âge, la grossesse, les antécédents de thrombose veineuse profonde ou encore l’obésité. Mais en étudiant l’état de santé de près d’un million de Britanniques, une équipe suédo-américaine a mis au jour un facteur inattendu : la grande taille des individus. Cette étude est publiée aujourd’hui dans « Circulation ».
Une méthode fondée sur une forme d’IA
Nicholas Leeper et ses collègues se sont fondés sur la UK Biobank, une cohorte britannique de plus de 500 000 individus âgés de 40 à 69 ans. L’originalité de l’étude tient à ce que l’équipe a fait appel à un modèle d’apprentissage automatique, une forme d’intelligence artificielle. À partir des informations concernant une partie des individus souffrant de varices (2 441 individus au total) et de plus de 2 700 facteurs environnementaux et cliniques, la machine a construit un modèle prédictif d’apparition des varices puis l’a testé et validé sur l’autre partie des individus. Avantage de cette approche : elle permet d’identifier de nouveaux indicateurs sans avoir posé d’hypothèses particulières.
30 variants génétiques
Cette méthode a confirmé l’existence de facteurs de risque bien connus d’apparition des varices (l’âge en premier lieu, suivi de l’impédance de la jambe gauche, de l’existence d’opérations importantes et de chirurgie des artères des membres inférieurs). La cinquième variable la plus significative est la taille de la personne. L’importance de ce critère inédit a été confirmée par une analyse statistique traditionnelle des données de la cohorte.
L’équipe a également recherché les gènes de susceptibilité liés à la pathologie sur près de 10 000 personnes souffrant de varices et environ 328 000 contrôles. Ils ont ainsi identifié 30 variants génétiques liés aux varices, les plus fortement associés étant, pour l’un, impliqués dans la pression sanguine et pour l’autre impliqué dans le développement vasculaire. C’est à ce jour la plus grosse étude génétique menée sur cette pathologie.
Source : Lequotidiendumedecin.fr