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Que s’est-il passé pour entraîner cette figure de style improbable, photographiée pendant une course du RORC dans les eaux anglaises ?

A priori ce bord de portant ne s’est pas tout à fait passé comme prévu !

L’analyse de la situation par Didier Ravon.

Grand distribil à bord sous la rafale de vent. | JAMES TOMLINSON / RORCRACING

Didier RAVON. Modifié le 07/06/2021 à 17h59

À voir ce qui se passe à bord sur cette photo, on hésite entre cet adage bien connu des marins : « une manœuvre réussie est une catastrophe évitée de justesse… » et la célèbre petite phrase de Jacques Chirac : « les emmerdes, ça vole en escadrille… ».

Le bateau est-il parti au lof avant de passer sur sa barre, changeant d’amure, avant un empannage chinois dans la foulée… ou alors à l’abattée sous l’effet d’une rafale adonnante ?

Il manque la séquence précédente pour pouvoir trancher, mais ce qui est certain, c’est ce qu’on appelle « un joli distribil ».

C’est « sauve qui peut » !

État des lieux : plein vent arrière, fausse panne et contre-gîté, le bateau pourrait bien partir ou repartir à l’abattée. L’amure de spi a été larguée embarquant le tangon, l’écoute a sans doute surpattée et le spi qui passe sur l’arrière reste gonflé grâce à la vitesse du bateau, se transformant en parachute…

En voulant choquer la drisse de spi, et dans la panique, l’équipier au piano a-t-il ouvert le taquet de drisse de foc plutôt que celle du spi ?

Sans doute, car le foc est en train de descendre et semble même avoir fait des tours.

C’est « sauve qui peut » !

Les six gaillards ne seront pas en tête à la marque sous le vent !

L’équipage s’accroche çà et là afin de rester à bord.

La priorité n’est pas pour l’instant de larguer la drisse de spi afin de l’affaler, ni de remonter le tangon à moitié immergé et qui pourrait bien se plier voir se briser… sans parler de la compression générée sur le mât.

Et pourtant !

Comme on ne voit pas le barreur au vent et certainement sous l’eau, impossible de savoir s’il est en mesure de pousser la barre afin de redresser l’engin et ne pas risquer d’empanner ou réempanner.

Bref, si on est sûr d’une chose, c’est que les six gaillards ne seront pas en tête à la marque sous le vent, mais pourront débriefer ce soir sur leur « casino » au bar du club, et autour d’une bière bien méritée !

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