Revue de presse Mediscoop du 05-11-2018
Sciences et Avenir relève que « depuis une dizaine d’années, le rôle de l’épigénétique dans le développement du cancer est de plus en plus étudié par les chercheurs. Ce qui permet de mettre au point de nouveaux traitements, moins invasifs et plus ciblés, pour booster la capacité naturelle de l’organisme à lutter contre la maladie ».
Le magazine fait ainsi savoir que « des chercheurs de l’Université Temple à Philadelphie ont mis au point une molécule qui pourrait être utilisée dans de nouveaux traitements contre le cancer. Cette molécule agit sur un marqueur épigénétique, CDK9, qui inhibe l’expression de certains gènes suppresseurs de tumeurs (GST, lesquels empêchent l’emballement de la division cellulaire responsable du cancer). En restaurant l’expression de ces gènes, elle permettrait donc à l’organisme de se défendre contre la tumeur ».
Sciences et Avenir rappelle que « les modifications épigénétiques portent non sur l’ADN des cellules lui-même, mais sur la façon dont celles-ci le transcrivent et l’expriment dans leur métabolisme. Ces modifications se transmettent au cours de la mitose et aussi de la méiose. Or, en altérant l’expression de gènes impliqués dans la régulation cellulaire, les modifications épigénétiques jouent un rôle important dans le développement des tumeurs ».
Le magazine ajoute que « la régulation cellulaire passe par la méthylation (une modification chimique de la cytosine, la base C de l’ADN) des promoteurs de certains gènes, qui fait que ces derniers ne s’expriment pas, tandis que d’autres, non-méthylés, s’expriment. Plus simplement, elle repose donc sur l’inhibition de certains gènes et l’activation d’autres ».
« Dans le cancer, les marqueurs épigénétiques agissent de deux manières. Soit ils induisent un déficit de méthylation, qui a pour effet d’activer l’expression de proto-oncogènes ou de permettre l’expression anormale de séquences répétitives de l’ADN. Soit ils induisent une hyperméthylation aberrante et donc l’inhibition de gènes comme les GST. Ce dernier cas est celui du marqueur CDK9 ciblé par l’étude des chercheurs de l’Université Temple, qui l’ont découvert », relève Sciences et Avenir.
Le magazine note ainsi qu’« en contrant l’effet pervers de ces marqueurs épigénétiques, on pourrait lutter efficacement contre le cancer, et créer des alternatives à la chimiothérapie. Au lieu de détruire les cellules tumorales, il s’agirait de modifier leur profil d’expression génique, et de relancer les défenses naturelles de l’organisme contre les tumeurs ».
Sciences et Avenir explique que « les chercheurs, après avoir identifié CDK9, ont développé et testé une molécule capable de l’inhiber : MC180295. Ce médicament très ciblé provoque peu d’effets secondaires par rapport à la chimiothérapie. Les tests in vitro et sur des souris ont donné de bons résultats. L’inhibition de CDK9 permet par ailleurs une meilleure réaction immunitaire de l’organisme au cancer chez les souris testées ».
« Il n’y a plus qu’à espérer que cette molécule se révélera efficace lors de tests sur les humains. Jusqu’à présent, les médicaments reposant sur l’épigénétique se sont révélés plus efficaces sur les leucémies et les lymphomes que sur les tumeurs solides », conclut le magazine.
Date de publication : 5 novembre 2018