Revue de presse Mediscoop du 18-09-2019
Daniel Rosenweg note en effet dans Le Parisien que « l’ubérisation du travail, la digitalisation et la fragmentation des tâches commencent à avoir des effets mesurables sur l’état de santé des salariés. C’est ce que révèle la 11e édition du Baromètre Santé et qualité de vie au travail réalisé par l’Ifop pour le compte du groupe de protection sociale Malakoff Médéric Humanis ».
Le journaliste indique que « sur les 4552 salariés du secteur privé interrogés […], une majorité trouve que leur entreprise s’occupe de mieux en mieux de leur bien-être (56% du panel, contre 53% en 2018). Mais ils sont près d’un sur deux (46%) à estimer qu’au cours des 12 derniers mois, leur rythme de travail s’est accéléré ».
Daniel Rosenweg ajoute que « 38% du panel avouent travailler «de plus en plus chez eux », c’est 4 points de plus depuis 2015. On est loin du droit à la déconnexion ».
Le journaliste relève en outre : « Changements d’organisations, hausse des objectifs, ubérisation… globalement, 53% des sondés déclarent leur travail « physiquement fatigant ». C’est entre 6 et 8 points de plus en un an dans le secteur du BTP, de l’industrie, des services, chez les cadres et les employés. Surtout, c’est dix points de plus en un an parmi les moins de 30 ans ».
Daniel Rosenweg souligne que « la fatigue psychique est aussi impactée. 54% du panel ont le sentiment d’être « épuisés par leur travail » (+ 4 points en un an). Pour 78%, cette fatigue s’explique par le fait que leur travail nécessite «de longues périodes de concentration », et pour 70% qu’il nécessite «de travailler très vite ou très intensément » ».
« Conséquence, pour 7 salariés sur dix, le travail est « nerveusement fatigant », c’est là encore 7 points de plus parmi les moins de 30 ans. Ces jeunes salariés sont ceux qui, avec les cadres, ont le plus de mal à concilier vie perso-vie pro (41% !) », poursuit-il.
Anne-Sophie Godon, directrice de l’innovation chez Malakoff Médéric Humanis, liste les causes de cette situation : « Une intensification du travail dans certains secteurs comme les services, le développement des métiers de la logistique et de la livraison à domicile, des centres d’appels… où les tâches sont répétitives. Mais il y a également les temps de transport. Ceux qui y passent au moins une heure par jour sont 38%, contre 34% il y a un an ».
Daniel Rosenweg ajoute que « 9% des salariés sondés ont deux employeurs, et un salarié sur cinq doit aider un proche malade ou dépendant après le travail, c’est dix points de plus en dix ans ».
Le journaliste s’interroge : « Comment redonner des couleurs à ce tableau général ? Pour 47% des salariés, il faudrait assouplir les horaires de travail, favoriser le télétravail (25%), voire réduire le temps de travail (31%). Et en tout cas fixer des objectifs en adéquation avec les moyens en personnel (26%, + 4 points en un an) ».
« Sans oublier un regain d’autonomie. Aujourd’hui, il n’y a plus que 39% des managers (un tiers du panel !) pour affirmer qu’ils ont « tout à fait la possibilité de prendre des décisions». Il y a dix ans, ils étaient 59%. La place de l’initiative et de l’autonomie s’effrite dangereusement au profit des tâches répétitives imposées », observe Daniel Rosenweg.
Date de publication : 18 septembre 2019