http://www.jim.fr/e-docs/00/02/B0/A8/carac_photo_1.jpg cid:image002.png@01D4CB5D.AB432B50 Publié le 21/02/2019

La prévalence de la stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) augmente chez les enfants et devient une maladie du foie très fréquente aux États-Unis. Elle est associée à une augmentation du risque de diabète de type 2 ultérieure, de maladies cardiovasculaires, de cirrhose et de cancer du foie. Les pédiatres recommandent, sans preuve formelle, comme chez les adultes, une alimentation saine avec une réduction des boissons et des aliments sucrés.

Un essai clinique ouvert randomisé de 8 semaines a été mené auprès de 40 adolescents âgés de 11 à 16 ans présentant une NAFLD diagnostiquée histologiquement et des signes de maladie active (stéatose hépatique > 10 % sur l’IRM et taux d’ALAT ≥ 45 U/L).

Le régime « d’intervention » consistait en une planification individualisée des menus et en la fourniture des repas à l’étude à l’ensemble du foyer. Ceux-ci étaient livrés à chaque famille deux fois par semaine et les aliments inappropriés ont été retirés de la maison. Ceci limitait la consommation de sucres simples ou rapides à moins de 3 % des calories quotidiennes pendant 8 semaines. Les participants au régime standard se nourrissaient de manière habituelle.

Régression en huit semaines

Après seulement 8 semaines, la teneur en graisse du foie déterminée par IRM a été réduite de 6,23 % (P < 0,001) dans le groupe régime testé. Les taux des ALAT et GGT ont été améliorés dans les deux groupes avec une baisse plus marquée dans le groupe pauvre en sucres simples. La diminution moyenne des ALAT entre le début de l’étude et 8 semaines était significativement plus importante pour le groupe du régime d’intervention (103 U/L à 61 U/L) par rapport au groupe du régime habituel (82 U/L à 75 U/L). Il n’y avait pas de différences significatives concernant les taux de glucose, d’insuline, de triglycérides, de cholestérol LDL et HDL. On ne dispose pas de données cliniques concernant le tour de taille et l’évolution du poids.

L’adhésion au régime, avec des appels téléphoniques réguliers, était élevée chez 18/20 adolescents concernés par le régime d’intervention. Aucun événement indésirable lié à la participation n’a été observé.

Chez des garçons adolescents atteints de stéatose hépatique, un régime pauvre en sucres simples, sous forme d’une alimentation personnalisée et fournie pendant 8 semaines par rapport au régime habituel a entraîné une amélioration significative de la stéatose hépatique.

Une évaluation de ce régime dans la vraie vie et de la quantification graisseuse hépatique à long terme restent les prochaines étapes pour valider cette approche alimentaire pauvre en sucres rapides et notamment en fructose. L’acceptabilité de la contrainte alimentaire et du suivi reste remarquable chez ces adolescents maintenus dans leur contexte familial. L’éducation concomitante des parents n’a pas été évaluée dans cette étude qui pourrait être transposée en Europe en proposant au groupe contrôle, un régime méditerranéen fourni et non simplement expliqué par une diététicienne. L’impact positif des régimes directement fournis rejoint le succès médiatique actuel de cette approche chez les adultes en surpoids.

Dr Sylvain Beorchia

RÉFÉRENCE: Schwimmer J B et coll. : Effect of a Low Free Sugar Diet vs Usual Diet on Nonalcoholic Fatty Liver Disease in Adolescent Boys. A Randomized Clinical Trial. JAMA. 2019; 321(3):256-265. doi:10.1001/jama.2018.20579

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