Publié le 11/09/2018
Reconnaissant les bienfaits de l’activité physique sur la santé, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) établissait en 2013 une stratégie destinée à promouvoir, partout dans le monde, la pratique de l’activité physique. L’objectif était une réduction relative de 10 % de la prévalence de « l’insuffisance d’activité physique » d’ici 2025, objectif intégré dans un plan plus général de prévention et de traitement des maladies non transmissibles.
Pour faire un état des lieux et préciser l’évolution de la sédentarité depuis une quinzaine d’années dans le monde, des enquêtes ont été menées dans 168 pays, qui ont permis de réunir les données concernant l’activité physique régulière de plus de 1,9 million d’individus de 18 ans et plus. Une activité physique insuffisante était définie comme moins de 150 mn d’activité modérée ou moins de 75 mn d’activité énergique par semaine, ou toute autre association équivalente des 2.
Des variations selon le sexe et la géographie
Il apparaît que globalement, en 2016, un quart des adultes (27,5 %) sont insuffisamment actifs. Entre 2001 et 2016, la réduction de l’insuffisance d’activité n’a été que marginale et non significative, avec une prévalence de 28,5 % en 2001. Les femmes sont moins actives que les hommes, avec une différence de 6 points entre hommes et femmes en 2001 (25,5 % pour les hommes, 31,5 % pour les femmes) et de plus de 8 points en 2016 (23,4 % pour les hommes et 31,7 % pour les femmes).
Sans trop de surprise, les données varient selon les régions du monde, allant de 16,3 % de personnes trop sédentaires en Océanie à 39,1 % en Amérique latine et aux Caraïbes en 2016. Le niveau le plus élevé d’insuffisance d’activité physique en 2016 se rencontre chez les femmes d’Amérique latine et des Caraïbes (43,7 %), d’Asie du sud (43 %) et des pays occidentaux à hauts revenus (42,3 %), alors que les niveaux les plus faibles se trouvent chez les hommes d’Océanie (12,3 %), d’Asie de l’est et du sud-est (17,6 %) et d’Afrique sub-saharienne (17,9 %).
Entre 2001 et 2016, cette prévalence augmente de plus de 5 points dans les pays occidentaux à hauts revenus (de 30,9 % à 36,8 %), en Amérique latine et aux Caraïbes (de 33,4 % à 39,1 %) mais en revanche diminue de plus de 5 points dans les pays de l’est et du sud-est asiatiques (de 25,7 % à 17,3 %).
Force est de constater que si ces tendances se confirment, les objectifs fixés par l’OMS ont peu de chance d’être réalisés. Le Plan d’action mondial pour l’activité physique et la santé 2018-2030 fournit à nouveau une sélection de mesures à engager dans 20 domaines pour créer des sociétés plus actives, avec comme slogan « des personnes plus actives pour un monde plus sain ».
Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES
Guthold R et coll. : Worldwide trends in insufficient physical activity from2001 to 2016: a pooled analysis of 358 population-based surveys with 1•9 million participants. Lancet 2018 ; publication avancée en ligne le 4 septembre. DOI: 10.1016/S2214-109X(18)30357-7.
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