Revue de presse Mediscoop du 29-04-2019

Sciences et Avenir

Camille Gaubert remarque dans Sciences et Avenir : « Et si au lieu de recharger les pacemakers, ces petits implants qui maintiennent l’activité du cœur, ils se rechargeaient tout seuls ? C’est l’idée qu’ont eu des chercheurs chinois, qui ont développé un pacemaker capable d’emmagasiner l’énergie des battements du cœur pour se recharger automatiquement ».

La journaliste indique que « leur appareil a été testé sur le porc, dans une étude publiée dans la revue Nature Communications ».

Camille Gaubert rappelle en effet que « les stimulateurs cardiaques implantés chez des millions de personnes « ont évolué pour devenir des dispositifs ultra-basse consommation, miniaturisés et flexibles », exposent les auteurs […]. Mais ces appareils sont également « volumineux, rigides et ont une durée de vie courte », notamment en raison de leur décharge progressive ».

Le Pr Tim Chico, professeur de médecine cardiovasculaire au Royaume-Uni, note pour sa part que « remplacer la pile nécessite une autre opération tous les 2 ou 3 ans, ce qui présente un risque d’infection ».
Camille Gaubert explique donc que « des chercheurs chinois ont conçu un dispositif de récupération d’énergie connecté au pacemaker, le rendant autosuffisant ! L’appareillage est constitué de 3 parties distinctes : l’unité de récupération d’énergie, l’unité de gestion de l’alimentation et l’unité de stimulation cardiaque ».

Elle précise que « l’unité de récupération d’énergie est une mince feuille composée de plusieurs couches de métaux (téflon, aluminium…) et autres matériaux (polymères). Elle est fixée à la surface du cœur. Lorsqu’il bat, la feuille se plie, provoquant le frottement des différents matériaux et générant finalement de l’électricité pour le stimulateur cardiaque, selon un processus appelé « effet triboélectrique ». C’est ce même effet qui génère l’électricité statique ».
« Quant à l’unité de gestion de l’alimentation, c’est une sorte d’interrupteur qui permet au pacemaker de récupérer l’énergie emmagasinée au moment opportun », 
poursuit la journaliste.

Camille Gaubert constate que « le pacemaker a été testé à la fois sur des porcs sains et souffrant d’une arythmie cardiaque. […] Les porcs ont en effet un cœur de la même taille que le nôtre et sont donc souvent mis à contribution pour tester des dispositifs ou des traitements avant leur utilisation chez l’humain ».
« Le dispositif s’est révélé efficace sur l’animal, aussi bien chez les individus sains où le rythme cardiaque a été modulé selon son action, que pour corriger l’arythmie cardiaque », 
note la journaliste.
Les auteurs évoquent ainsi une « méthode prometteuse pour la récupération de l’énergie biomécanique in vivo, avec les avantages d’un large choix de matériaux, de rendements élevés, d’une bonne flexibilité, d’un poids léger, d’une excellente durabilité et d’un faible coût ».

Camille Gaubert remarque cependant que « bien que les résultats de l’étude soient « très encourageants », « beaucoup de travail reste à faire avant de pouvoir l’utiliser chez l’homme », nuance le Pr Tim Chico ». Le spécialiste souligne que « le dispositif de récupération d’énergie devait être inséré autour du cœur lors de la chirurgie à cœur ouvert, ce qui est beaucoup plus invasif que celui requis pour les stimulateurs cardiaques actuels et limiterait considérablement le nombre de personnes susceptibles de l’avoir ».
« Un problème qui pourrait potentiellement être contourné en utilisant « les mouvements d’autres muscles que le cœur », précise-t-il », 
ajoute Camille Gaubert.

Le Dr Charles Pearman, chargé de cours en sciences cardiovasculaires à l’Université de Manchester (Royaume-Uni), souligne quant à lui que « le générateur qui a été testé n’a alimenté le stimulateur que pendant une minute après avoir nécessité plus d’une heure de battements de cœur pour le recharger ».
Il ajoute que « la technologie dans son état actuel devrait être nettement plus efficace en termes d’extraction d’énergie pour être utile aux personnes nécessitant le fonctionnement continu de leurs stimulateurs cardiaques ».

Date de publication : 29 avril 2019