Revue de presse Mediscoop du 07-11-2019

Le Figaro

Damien Mascret note dans Le Figaro qu’« en 2013, des chercheurs danois calculaient que les joggeurs réguliers bénéficiaient d’un allongement de leur espérance de vie, de 6 ans pour les hommes et de 5 ans et demi pour les femmes ».
Le journaliste explique que « le Dr Peter Schnohr et ses collègues se basaient sur les données d’une étude lancée 35 ans plus tôt, en 1976, auprès de plus de 17.500 hommes et femmes âgés de 20 à 98 ans à Copenhague ».
Il relève que « les chercheurs danois s’étonnaient d’observer que la plus faible mortalité concernait, non les sportifs les plus actifs, mais ceux et celles qui couraient moins de 4 fois par semaine, à une vitesse inférieure à 10 km/h et pour une durée totale inférieure à 2 heures et demie ».

Damien Mascret observe que « d’autres équipes ont tenté de résoudre ce mystère, et c’est tout le mérite du Pr Zeljko Pedisic (université Victoria, Melbourne) d’avoir, à la tête d’une équipe internationale, repris les principales études publiées ces dernières années pour en réaliser la méta-analyse ».

Le journaliste se penche donc sur ce travail paru dans le British Journal of Sport Medicine : « Près de 26.000 décès ont été enregistrés sur une durée de suivi allant, selon les études, de 5 ans et demi à 35 ans ».
Damien Mascret indique que « les chercheurs trouvent une réduction de la mortalité globale de 27% dans le groupe des coureurs par rapport à ceux qui ne courent jamais et cela même pour les coureurs les plus modestes ».
Le Pr Dylan Thompson, de l’université de Bath (Grande-Bretagne), remarque que « c’est une bonne nouvelle pour les personnes qui ne courent qu’une fois par semaine, comme les joggeurs du dimanche, car même une course par semaine est associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues chez l’adulte ».

Le Dr Florian Zores, cardiologue à Strasbourg, note pour sa part que « c’est une méta-analyse importante qui confirme la tendance observée sur de plus petites études, à savoir une baisse substantielle de la mortalité totale ».
Le journaliste précise que « les deux spécialistes […] notent toutefois un certain nombre de biais possibles, notamment le petit nombre de coureurs dans le groupe ayant le plus d’activité physique, l’hypothèse que celle-ci est demeurée constante alors qu’elle a pu varier au cours du temps, ou encore le biais lié au caractère déclaratif des informations recueillies, sans parler de la causalité inverse (ceux qui courent le font parce qu’ils sont en meilleure santé). Ils n’en retirent pas moins trois enseignements utiles ».

Damien Mascret retient ainsi : « Premièrement, la vitesse de course importe moins qu’on ne le croyait (du moins pour la mortalité). […] Deuxièmement, le bénéfice de l’activité physique ne doit pas être restreint à la course à pied ».

Le Pr Thompson déclare qu’« il ne s’agit pas de dire à tout le monde d’arrêter ses autres activités pour se mettre à courir, il est hautement improbable que les bienfaits viennent de la course à pied en soi, d’autres activités d’une intensité et d’une durée similaires exécutées une fois par semaine semblent tout aussi bénéfiques ».

En troisième point, le Dr Zores note que « la durée d’exercice hebdomadaire ne semblant pas intervenir de manière majeure, on peut encourager ceux qui ne trouvent pas de temps dans leur agenda à faire au moins ce qu’ils peuvent. Comme les gens courent souvent trop vite, les auteurs rappellent à raison que l’objectif hebdomadaire d’activité physique peut être atteint en juste 50 minutes de course à pied par semaine ».

Date de publication : 7 novembre 2019