Damien Coulomb – | 17.05.2019
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En 2015, un enfant sur sept dans le monde est né avec un petit poids à la naissance (inférieur à 2 500 g), selon une estimation financée par l’UNICEF, l’OMS et la fondation Bill & Melinda Gates, et publiée dans le « Lancet Global Health ». C’est la première fois qu’une telle estimation globale est publiée.
Les auteurs ont collecté les résultats d’enquêtes, d’études et de registres, rassemblant ainsi les données sur un total de 281 millions de naissances survenues entre 2000 et 2016 dans 148 pays. En 2015, les auteurs estiment que 20,5 millions d’enfants sont nés avec un petit poids de naissance, soit une prévalence mondiale de 14,6 %. Ce chiffre est à comparer à la prévalence de 17,5 % estimée en 2000. La co-directrice de l’étude, le Pr Joy Lawn (école d’hygiène et de santé publique de Londres), rappelle que « deux tiers des enfants de petits poids sont des prématurés et le tiers restant a souffert d’une restriction de la croissance fœtale ».
Plus d’un quart des naissances d’Asie du Sud-Est
On observe une très forte disparité dans la répartition des naissances de petit poids, puisque 91 % des naissances concernent un pays à revenus faibles ou intermédiaires. Ainsi, 48 % des enfants nés avec un petits poids vivent dans un pays du sud-est asiatique, et 24 % dans un pays d’Afrique sub-saharienne. Les prévalences de petit poids à la naissance vont de 7 % dans les pays à haut revenus à 26,4 % dans les pays d’Asie du Sud-Est.
Les objectifs fixés par l’assemblée nationale de la santé en 2012 sont une baisse de 30 % de la prévalence du petit poids à la naissance d’ici à 2025. Le travail publié dans le « Lancet Global Health » se veut être une estimation de chemin parcouru, qui se révèle être décevant. La prévalence du petit poids à la naissance a diminué de 1,23 % par an entre 2000 et 2015, soit moins de la moitié des 2,74 % de baisse nécessaires pour atteindre les objectifs de 2030.
« La prévalence du petit poids à la naissance est un marqueur fort de la lutte contre la pauvreté », a rappelé le Dr Mercedes de Onis, du département de la nutrition de l’OMS, à l’occasion d’une conférence de présentation des résultats. Ces données « sont un appel à la mobilisation pour réduire les inégalités. Ces dernières sont de 3 ordres : inégalité d’accès au soin pour les enfants nés avec un petit poids, inégalité d’accès à la prévention, et inégalité en ce qui concerne la qualité des données de surveillance ».
Afin d’accélérer la diminution du petit poids à la naissance, l’UNICEF préconise de mener des actions en faveur de l’éducation des filles, et de la promotion de normes sociales qui permettrait de réduire le risque de mariage et de grosses précoces. L’organisation met aussi l’accent sur l’alimentation, la prévention du paludisme du VIH, et des infections en général pendant la grossesse. Enfin, elle rappelle l’importance dans certains cas, de l’accès à la supplémentation en fer pour éviter l’anémie.
Source : Lequotidiendumedecin.fr