https://www.jim.fr/e-docs/00/02/BC/00/carac_photo_1.jpg Publié le 31/08/2019

Paris, le samedi 31 août 2019 – La majorité des personnes concernées par la prise en charge de la souffrance mentale partage le sentiment que les outils numériques ne pourront jamais remplacer le rapport humain. Cependant, notamment à l’heure de l’engorgement des services dédiés, ils peuvent être des dispositifs de soutien précieux. En France, ces systèmes demeurent rares, alors que les applications consacrées à la prévention primaire de la dépression et à l’accompagnement des patients sont nombreuses aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, comme le constatait récemment, cité par France TV Info le professeur Antoine Pelissolo, psychiatre à l’hôpital Henri-Mondor (Créteil, AP-HP).

Un anonymat rassurant

Il y a un peu plus d’un an des chercheurs de l’INSERM conduits par Karine Chevreul ont voulu corriger cette lacune et ont lancé Stop Blues. Cette application veut répondre à plusieurs écueils de la prise en charge des personnes atteintes de dépression : la réticence des patients à consulter et leur difficulté à définir leur souffrance. Grâce à l’anonymat de l’outil numérique, il est plus facile d’accepter de se « confier » et de mesurer si ses symptômes divers doivent ou non alerter. C’est ainsi que Stop Blues repose notamment sur différents Quiz. « Ceux-ci ont été mis au point grâce à l’abondante littérature scientifique disponible en la matière, dont le test PHQ-9, très efficace et qui évaluent en seulement neuf questions la présence et la sévérité de la dépression » expliquait citée dans un communiqué de l’INSERM Karine Chevreul.

Géolocalisation et suivi

En fonction des résultats de ces évaluations, l’application recommande diverses options. Dans certaines localités, notamment à Bondy depuis cet été, elle propose même un système de géolocalisation qui permet d’identifier les professionnels et les services les plus adaptés les plus proches de soi. Puis, parallèlement à la prise en charge, le dispositif peut fonctionner comme un outil de suivi, notamment pour apprécier ses progrès, ce qui peut être particulièrement utile dans le cadre d’un long parcours, tandis que la rubrique « Trucs et astuces » contribue également à une gestion personnalisée.

Est-ce que ça marche ?

Stop Blues est également un outil de sensibilisation alors qu’aujourd’hui la France manque encore de démarches efficaces de prévention primaire du suicide. Grâce à différentes vidéos didactiques, il a pour ambition de permettre à tous de mieux comprendre la dépression et les moyens dont on peut disposer pour y faire face pour soi-même et pour ses proches. Enfin, les données enregistrées dans l’application sont collectées anonymement et contribuent à alimenter les recherches des équipes spécialisées afin notamment d’évaluer l’efficacité de ce type d’outil.

Aurélie Haroche

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