Une image contenant texte, voiture, trafic, extérieur

Description générée automatiquement Une image contenant texte, clipart

Description générée automatiquement Publié le 16/09/2021

Le bruit des transports est considéré comme le second risque environnemental pour la santé publique en Europe, juste après la pollution.

Environ 20 % de la population européenne est exposée à des bruits de transports supérieurs au seuil recommandé de 55 dB.

Or, les études épidémiologiques ont établi un lien entre les bruits du trafic routier ou ferroviaire et plusieurs pathologies (maladies cardiovasculaires, obésité, diabète).

Peu de travaux permettent toutefois de préciser ce risque.

C’est pourquoi une équipe danoise a mené une étude prospective de cohorte, avec l’objectif d’explorer l’association entre l’exposition résidentielle au bruit du trafic routier et ferroviaire et le risque de démence.

L’étude porte sur près de 2 millions de personnes de 60 ans et plus, suivis entre janvier 2004 et décembre 2017.

Dans cette cohorte, 103 500 démences ont été diagnostiquées, (21 219 maladies d’Alzheimer, 8 664 démences vasculaires et 2 192 démences en lien avec une maladie de Parkinson).

Cela dépend du nombre de décibels

Les données confirment que l’exposition résidentielle aux bruits de la circulation est associée à un risque supérieur de démence.

Le risque augmente avec l’intensité du bruit, avec toutefois un « plafond » pour les intensités de bruits les plus fortes.

Ainsi, le bruit du trafic routier est associé à une augmentation allant jusqu’à 27 % de la maladie d’Alzheimer, pour une exposition résidentielle de plus de 55 dB, en comparaison avec les personnes exposées à moins de 40 dB.

Le bruit du trafic ferroviaire peut augmenter jusqu’à 24 % le risque en cas d’exposition de plus de 50 dB, en comparaison avec moins de 40 dB.

La démence vasculaire et la démence liée au Parkinson sont, elles aussi, associées à une augmentation du bruit du trafic routier, mais ne semblent pas corrélées à l’intensité du bruit du trafic ferroviaire.

Le mécanisme suggéré est le stress induit par le bruit, avec l’activation du système nerveux autonome et du système endocrine, la libération d’hormones du stress influençant plusieurs fonctions physiologiques.

L’exposition au bruit pendant la nuit augmenterait le stress oxydatif, favorisant une inflammation systémique, impliquée dans la survenue de démence ou de maladie d’Alzheimer.

Dr Roseline Péluchon

RÉFÉRENCES: Lech Cantuaria M et coll. : Residential exposure to transportation noise in Denmark and incidence of dementia: national cohort study
BMJ 2021; 374:n1954. doi.org/10.1136/BMJ.N1954

Copyright © http://www.jim.fr

Vivre près d’une grande route, c’est dément ?