MÉDECINE DU TRAVAIL RHUMATOLOGIE

Par Muriel Pulicani le 20-03-2024

Une image contenant personne, doigt, joint, ongle

Description générée automatiquement egora.fr

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) représentent 88 % des 50 000 cas de maladies professionnelles reconnues.

Leur prévalence s’est accrue avec le vieillissement de la population active, les exigences accrues de productivité mais aussi le développement de la sédentarité.

Entretien avec le Pr Yves Roquelaure, chef du centre régional de pathologie professionnelle et environnementale au CHU d’Angers*.

Egora : Quelle est la prévalence des TMS dans la population active ?

Pr Yves Roquelaure : Il y a eu une augmentation de plus de 20 % par an au début des années 2000 puis une stabilisation depuis 2010, venant en partie des modifications du tableau des maladies professionnelles, de la prévention et des pertes d’activité économique.

Les TMS touchent 8 à 10 % des salariés, et deux fois plus à partir de 45-50 ans, mais ces chiffres ne reflètent pas la fréquence en population générale.

Les TMS sont plus ou moins sévères, allant de la douleur à la tendinopathie.

Parmi les cas déclarés, les trois-quarts sont reconnus en maladie professionnelle.

Le système est plutôt favorable en France avec une présomption d’imputabilité.

Mais il faut que les symptômes figurent dans les tableaux et il y a une autocensure des travailleurs.

Quant aux non-salariés, ils ne s’assurent pas et ne sont pas reconnus.

Or les TMS sont la première cause d’invalidité des indépendants.

Quels sont les secteurs d’activité et les profils de travailleurs les plus à risque ?

Les principaux secteurs sont l’agroalimentaire, le BTP, le nettoyage, le soin.

Maintenant, 30 à 50 % de la société exerce dans le secteur administratif, qui entraîne des pathologies hors tableau : cervicalgies, dorsalgies, lombalgies.

Ces maladies sont courantes chez ceux qui travaillent sur écran, sont en télétravail et/ou sont sédentaires.

L’hypo-sollicitation neurophysiologique est le parent oublié des TMS.

Reconnaître la douleur comme une maladie professionnelle est un enjeu important.

La prévalence des TMS augmente chez les jeunes, exposés aux conditions de travail difficiles et à la précarité…

Pour lire la suite 🡺 Troubles musculo-squelettiques : une prévention précoce est nécessaire | egora.fr

Ou m’écrire à 🡺 gacougnolle@gmail.com