Revue de presse Mediscoop du 27-03-2024
Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]
– Date de publication : 27 mars 2024
Troubles de l’attention : des traitements bénéfiques chez les adolescents et adultes (mediscoop.net)
Quel est l’impact des traitements spécifiques des troubles de l’attention sur les comorbidités psychiatriques ?
Une étude de cohorte suédoise montre que plusieurs d’entre eux sont associés à une baisse du risque d’hospitalisation pour troubles psychiatriques et même du risque d’hospitalisation toute cause.
Ce travail est paru dans le JAMA.
Les personnes atteintes d’un trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) présentent souvent des comorbidités psychiques du type : troubles des apprentissages, troubles autistiques, troubles de l’humeur, anxiété ou encore addictions.
Une étude a permis d’évaluer les associations entre l’utilisation des médicaments spécifiques contre le TDAH et les résultats d’hospitalisation et d’incapacité de travail chez les adolescents et les adultes atteints de TDAH.
Les auteurs ont identifié des personnes (âgées de 16 à 65 ans) atteintes de TDAH à partir des registres nationaux suédois des patients hospitalisés, des soins ambulatoires spécialisés, des absences pour maladie et des pensions d’invalidité au cours des années 2006 à 2021.Au total, 221.714 personnes atteintes de TDAH ont été incluses (âge moyen 25 ans, 54,6% d’hommes).
Le méthylphénidate était le médicament contre le TDAH le plus couramment utilisé (68,5%), suivi de la lisdexamphétamine (35,2%).
Plusieurs médicaments ont été associés à une diminution du risque d’hospitalisation pour motif psychiatrique : amphétamine (RR 0,74 ; 0,61-0,90), lisdexamphétamine (RR 0,80 ; 0,78-0,82), dexamphétamine (RR 0,88 ; 0,83-0,94) et méthylphénidate (RR 0,93 ; IC à 95%, 0,92-0,95).
Une diminution du risque de comportement suicidaire était également associée à l’utilisation de dexamphétamine (RR 0,69 ; 0,53-0,89), de lisdexamphétamine (RR 0,76 ; 0,68-0,84) et de méthylphénidate (RR 0,92 ; 0,86-0,98).
Et l’utilisation d’amphétamine, de lisdexamphétamine, de dexamphétamine, de méthylphénidate et d’atomoxétine était associée à une diminution du risque d’hospitalisation non psychiatrique.
Les résultats concernant l’incapacité de travail n’étaient significatifs que pour l’utilisation de l’atomoxétine (RR 0,89 ; 0,82-0,97), en particulier chez les adolescents et les jeunes adultes âgés de 16 à 29 ans.
Référence : Heidi Taipale et al. – Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder Medications and Work Disability and Mental Health Outcomes – JAMA Netw Open. 2024;7(3):e242859