Revue de presse Mediscoop du 18-02-2019
Camille Gaubert remarque dans Sciences et Avenir : « Faut-il plutôt nager pour lutter contre le diabète, faire du tai-chi contre le cancer, courir après un infarctus ? Si la nécessité de l’activité physique dans les maladies chroniques est aujourd’hui largement établie, la nature de l’activité à recommander ainsi que les moyens de la faire adopter sur le long terme par les patients restent encore peu clairs ».
« C’est pour éclaircir ces points que le ministère des Sports a fait appel à des experts de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dont les travaux sont compilés dans un nouveau rapport », indique la journaliste.
Les chercheurs soulignent que « les bénéfices de la pratique d’une activité physique, adaptée si nécessaire, l’emportent sans conteste sur les risques encourus, quel que soit l’âge et l’état de santé des personnes ».
Camille Gaubert ajoute que « s’ils parlent d’activité physique et non de sport, c’est pour éviter les connotations de performance et de compétition que recouvrent le second terme : une « distinction essentielle », d’après Laurent Fleury, responsable du Pôle Expertise Collective de l’Inserm ».
La journaliste relève que « l’activité physique a ainsi montré des bénéfices intrinsèques pour traiter toutes les pathologies chroniques. Dans le cancer du sein par exemple, elle permet de réduire la mortalité globale de 40%, et de diminuer le risque de récidive de 25 à 30%. Elle diminue de 20% la mortalité après un infarctus, augmente le nombre de jours sans symptômes des asthmatiques, diminue les douleurs dans les rhumatismes inflammatoires chroniques… ».
Le Pr Grégory Ninot, spécialiste des interventions non médicamenteuses et coauteur du rapport, indique que « quand on n’est pas malade, on peut ne pas faire d’activité physique, c’est un choix, mais chez les malades chroniques, ce sont des soins qui doivent être prescrits et dosés ».
Camille Gaubert précise que « si l’exercice physique est bénéfique à autant de pathologies apparemment complètement différentes les unes des autres, c’est qu’en réalité elles partagent un certain nombre de facteurs de risque communs, parmi lesquels l’obésité, la consommation de tabac, la sédentarité et, justement, l’inactivité physique ».
La journaliste explique que « ces maladies s’accompagnent toutes sur le long terme d’un « déconditionnement musculaire », c’est-à-dire une altération de la puissance des muscles, et d’une augmentation de la masse grasse, en partie dus à la mobilité réduite et à une baisse de l’activité physique quotidienne, d’après le rapport. C’est un cercle vicieux : le patient se sent en moins bonne condition physique, et évite donc d’éprouver ses limites en baissant son niveau d’activité. Loin de préserver sa santé, il entraîne en réalité un affaiblissement général de sa condition physique ».
Camille Gaubert continue : « Les effets bénéfiques de l’activité physique sont très largement multifactoriels. L’exercice permet ainsi d’augmenter la sérotonine (neurotransmetteur dont manquent les dépressifs), les endorphines (qui diminuent la douleur), ou encore l’endurance cardio-respiratoire, mais aussi de diminuer le stress et l’inflammation. L’activité physique permet ainsi de lutter contre la dépression, les douleurs, la forte pression artérielle ou encore la fatigue musculaire ».
La journaliste s’interroge : « Quelle activité physique a la préférence des médecins ? Toutes, répondent-ils. « Une activité physique c’est quoi ? C’est juste bouger les muscles, augmenter le rythme cardiaque », résume le Pr François Carré, cardiologue et expert impliqué dans le rapport. D’après leurs recherches, les experts sont formels : une activité ne vaut pas mieux qu’une autre. Du moment qu’elles travaillent l’endurance et le renforcement musculaire, « sur le plan physiologique, toutes les activités physiques sont équivalentes », conclut le cardiologue. L’important c’est de trouver celle qui plaira suffisamment au patient pour qu’il la pratique régulièrement… ».
La journaliste note en effet que « le vrai problème n’est pas tant de prescrire l’activité physique que de convaincre le patient d’y adhérer sur le long terme ». Le Pr Ninot remarque ainsi que « 30% des patients sont adhérents sur le long terme, grâce à l’usage de la prescription, plutôt que la recommandation, et au suivi, mais on en a aussi 30% qui abandonnent au bout de 6 mois ».
Date de publication : 18 février 2019