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The Ocean Race Europe partira de Lorient ce samedi 29 mai à destination de Cascais (Portugal).

Cette nouvelle course en équipages servira d’épreuve test à The Ocean Race, course autour du monde dans la lignée de la Volvo et de la Whitbread, mais qui voit maintenant s’affronter deux types de voiliers différents : VO65 et Imoca.

Explications avec les skippers Yoann Richomme et Pascal Bidégorry.

L’Imoca Corum L’Epargne fera partie des cinq Imoca qui participeront à The Ocean Race Europe. | ELOI STICHELBAUT/POLARYSE

Laurène COROLLER. Publié le 27/05/2021 à 17h50

The Ocean Race Europe sera la première confrontation entre les VO65, au nombre de sept, et les Imoca qui eux batailleront à cinq.

Pour les organisateurs, ce tour de chauffe permettra de tester le nouveau format de The Ocean Race, course autour du monde avec escales et en équipage (le format des ex Whitbread et Volvo Ocean Race) dont le départ sera donné en 2022.

Lors de cette épreuve inaugurale, les bateaux seront jugés dans leur classe avec donc deux classements distincts basés sur un système de points équivalent au nombre de participants.

Pour être plus clair, le vainqueur d’une étape en Imoca qui compte donc cinq participants remporte 5 points.

Le deuxième 4 points et ainsi de suite jusqu’au dernier.

Le vainqueur en VO65, qui eux sont au nombre de 7, remporte donc 7 points, le deuxième 6 points et ainsi de suite jusqu’au dernier.

Les parcours côtiers qui auront lieu à Cascais et à Gênes offriront des points bonus aux trois premiers de chaque classe.

Les vainqueurs dans chaque catégorie seront ceux qui auront cumulé le plus de points.

Voilà pour ce qui est du système de classement.

Comme on peut le voir sur cette photo, les cockpits des VO65 sont très exposés comparés à ceux des Imoca. Mieux vaut ne pas avoir peur d’être mouillé… | AINHOA SANCHEZ/VOLVO OCEAN RACE

Les VO65 seront plus à l’aise au près qu’au reaching

Côté bateau, les VO65 sont les supports des deux dernières éditions de la Volvo Ocean Race et participeront à la prochaine Ocean Race.

Ces monotypes de 20 mètres ont été spécialement conçus pour naviguer en équipage avec un minimum de sept navigants mais pouvant aller jusqu’à 11.

Les cockpits sont bien plus larges mais également bien plus exposés que ceux des 60 pieds.

Il n’y a qu’à voir les images de la dernière Volvo pour se rendre compte des conditions à bord…

On y trouve deux barres à roue et trois moulins à café.

Robustes mais lourds, les VO65 seront plus à l’aise au près qu’au reaching bien qu’un spi soit venu s’ajouter au jeu de voiles des monotypes.

« Avec le spi, on devra essayer de ne pas tout massacrer » explique Yoann Richomme, skipper du VO65 Mirpuri Foundation Racing Team qui attend une nouvelle voile après avoir explosé un spi très récemment.

« Les charges sont importantes sur ces bateaux mais c’est intéressant de naviguer en monotypie. C’est un peu comme en Figaro. »

L’équipage de 11th Hour Racing bien à l’abri sous la casquette du cockpit de l’Imoca, ex-Hugo Boss de génération 2016. | AMAURY ROSS

Quant aux Imoca, prototypes de soixante pieds, trois des cinq bateaux participants ont pris le départ du dernier Vendée Globe et quatre sont équipés de foils.

Les équipages compteront entre 4 et 5 personnes à bord pour ce tour de l’Europe et fonctionneront plutôt par quarts en mode « duo ».

Plus légers et plus rapides, les Imoca devraient prendre les devants dans les allures de reaching.

« Les VO65 et les Imoca sont deux classes difficilement comparables » affirme Pascal Bidégorry qui après 5 années passées à naviguer sur les VO65 et deux tours du monde à leur bord (dont un victorieux avec Dongfeng) est passé du côté des Imoca avec 11th Hour Racing Team.

« Les 60 pieds sont des bateaux plus petits, plus volages… Quand on abat un peu, ça va très vite.  C’est vraiment une autre manière de naviguer. Les foils, les nouveaux designs de bateau… On est encore aux balbutiements de tout ça. »

Et d’ajouter : « le facteur limitant en Imoca, ce sont les bonshommes.  Au reaching quand ça tape… »

Le VO65 Mirpuri Foundation Racing Team n’est autre que l’ancien Dongfeng, vainqueur de la dernière édition de la Volvo Ocean Race. | MARTIN KERUZORÉ / MIRPURI FOUNDATION RACING TEAM

Sur cette première étape, il ne devrait pas y avoir beaucoup d’écart entre les Imoca et les VO65 

« Au mieux, on jouera à armes égales » ajoute Yoann Richomme « mais au vent de travers, on pourrait se faire battre par des Class40 » ironise-t-il. C’est d’ailleurs ce qu’il devrait rencontrer pour la première étape entre Lorient et Cascais (Portugal).

« On aura un vent de Nord-Est samedi pour le départ » détaille le skipper. La descente va se faire sous spi jusqu’au cap Finisterre où il devrait y avoir une forte accélération avec du vent fort.

Ensuite il faudra éviter une zone de molle au large du Portugal. Sur les VO65, les empannages sont compliqués. » Comprenez : ça risque d’être sport. « Mais les routages indiquent moins de 3 jours de course ce qui nous fait arriver mardi matin. »

Quant aux Imoca, ils devraient franchir la ligne à peu près dans le même timing.

« Sur cette première étape, il ne devrait pas y avoir beaucoup d’écart entre les Imoca et les VO65 qui seront sous spi » estime Pascal Bidégorry. 

« Ils pourraient même arriver devant les Imoca… »

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