Actualités – publiée le 3/12/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Nature Cell Biology
Les cellules souches tendineuses pourraient révolutionner la cicatrisation des blessures au tendon, en évitant le recours à la chirurgie, souligne cette recherche de la Carnegie Institution for Science (Washington). Alors que l’accumulation de tissu cicatriciel rend souvent longues et pénibles la cicatrisation et la récupération après une déchirure de tendon, cette recherche publiée dans la revue Nature Cell Biology révèle les promesses du traitement par cellules souches. Des cellules souches « du tendon » ou « tendineuses » capables d’accélérer la cicatrisation en évitant le plus souvent possible l’intervention chirurgicale.
Les tendons sont des tissus conjonctifs qui attachent nos muscles à nos os. Ils améliorent notre stabilité et facilitent le transfert de force qui nous permet de nous déplacer. Mais ils sont particulièrement vulnérables aux blessures et aux déchirures. En cas de blessure, les tendons ont du mal à se réparer complètement, ce qui peut entraîner une limitation de la mobilité, nécessiter un traitement de gestion de la douleur ou une intervention chirurgicale. Que se passe-t-il ? Une fibrose ou amas de cicatrices fibreuses perturbe la structure tissulaire du tendon.
Booster les cellules souches tendineuses et bloquer les cellules du tissu cicatriciel fibreux
Ici, les chercheurs ont d’abord identifié tous les types de cellules présentes dans le tendon rotulien, (situé sous la rotule), dont les cellules souches « du tendon « (en rouge sur visuel). Ces cellules se multiplient et se superposent aux cellules de tendon matures (en vert). Au cours de la régénération, certaines cellules souches se différencient pour former des cellules tendineuses, un processus au cours duquel elles passent du jaune à l’orange (noyaux cellulaires en bleu). Alors que les blessures au tendon cicatrisent difficilement, on pouvait penser qu’il n’y avait pas de cellules souches « du tendon » ou très peu. C’est donc la première étude à caractériser ces cellules.
Des cellules souches tendineuses bien précieuses : les chercheurs rappellent que les cellules souches sont des cellules « vierges » associées à presque tous les types de tissus, qui ne se sont pas encore différenciées pour exercer une fonction spécifique. Ces cellules peuvent également s’auto-renouveler, créant un pool à partir duquel des types de cellules nouvellement différenciés peuvent se former pour soutenir la fonction d’un tissu spécifique. Par exemple, les cellules souches musculaires peuvent se différencier en cellules musculaires. Mais jusqu’à présent, les cellules souches du tendon étaient inconnues.
Ici, l’équipe montre que les cellules du tissu cicatriciel fibreux et les cellules souches du tendon prennent leur origine dans un même système. Ces cellules souches des tendons et les cellules précurseurs des tissus cicatriciels sont stimulées par une protéine appelée platelet-derived growth factor-A. Et lorsque les cellules souches des tendons sont modifiées de sorte qu’elles ne répondent plus à ce facteur de croissance, seul le tissu cicatriciel se forme après une blessure. Les cellules souches ne se régénèrent plus.
Soutenir les cellules souches tendineuses mais en empêchant la formation de cicatrices fibreuses pour favoriser la réparation du tendon est un vrai défi. Mais cette étude marque une étape vers une voie thérapeutique capable de bloquer les cellules cicatricielles et de booster les cellules souches des tendons. Un vie qui pourrait révolutionner le traitement des tendinites.
Source: Nature Cell Biology 25 November 2019 A Tppp3+Pdgfra+ tendon stem cell population contributes to regeneration and reveals a shared role for PDGF signalling in regeneration and fibrosis (Visuel Tyler Harvey)
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