Publié le 18 février 2019 – La Presse Canadienne Montréal
Après avoir récemment lancé une mise en garde contre la surconsommation de médicaments pour traiter les diagnostics de trouble déficitaire d’attention/hyperactivité (TDAH), des pédiatres proposent maintenant des solutions, notamment de réduire le temps passé par les jeunes devant les écrans et les jeux vidéo.
Après leur lettre du 31 janvier dernier, les pédiatres écrivent cette fois que des études ont démontré que l’utilisation abusive des jeux vidéo peut favoriser l’émergence de symptômes de TDAH ou en aggraver la portée.
Ils proposent donc qu’une campagne de sensibilisation soit envisagée et qu’à l’instar de ce qui a déjà été fait dans certaines écoles, l’interdiction de l’utilisation des téléphones cellulaires et tablettes en milieu scolaire soit appliquée, excepté pour des fins pédagogiques.
Dans leur lettre que publie lundi le Journal de Montréal, les pédiatres ajoutent que davantage d’activités physiques devraient être offertes à l’école, de 30 à 45 minutes par jour, car cela devrait améliorer la concentration de ceux qui ont un TDAH.
Les médecins proposent aussi d’améliorer l’accès à des services psychosociaux et de dresser des lignes directrices sur le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Ils suggèrent la mise sur pied d’un comité conseil.
Dans leur lettre du 31 janvier, 48 pédiatres qui citaient des données de l’Institut national d’excellence en santé et service sociaux (INESSS) affirmaient que les taux de prévalence de la consommation de médicaments pour traiter un TDAH étaient beaucoup plus élevés au Québec que dans le reste du Canada. Chez les 10-12 ans, on compte 13,97 % de jeunes qui consomment des médicaments psychostimulants au Québec ; un taux qui grimpe à 14,5 % chez les 13-17 ans.
Dans le reste du pays, les taux pour ces mêmes groupes d’âge sont d’à peine 5,08 % et 4,3 %, respectivement.
L’un des signataires des deux lettres, le Dr Guy Falardeau, affirmait que le danger du vaste recours aux médicaments est que dans certains cas, on masque un problème de santé mentale. Le médecin de Québec rappelait que les problèmes affectifs, émotionnels et sociaux devaient être réglés et qu’il ne fallait pas changer le comportement des enfants qui en souffrent avec des médicaments.