Revue de presse Mediscoop du 06-02-2020

Tabagisme maternel : un surrisque de fracture la première année de vie

Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts]

Les enfants nés de mères fumeuses présentent un risque accru de fracture au cours de la première année de vie de façon dose dépendante. Ensuite, cette association devient nulle pour les années qui suivent et au moins jusqu’à l’âge de 32 ans comme le montre une étude parue dans le BMJ.

L’exposition in utero au tabagisme maternel est associée à une augmentation du risque de fracture au cours de la première année de vie mais pas après pendant l’enfance, ni à l’âge adulte. C’est ce qu’indique une équipe suédoise qui a procédé à une étude de cohorte avec comparaison des fratries, basée sur le registre national des naissances.

Elle a inclus 1.680.307 personnes nées entre 1983 et 2000 de mères qui avaient fumé (n=377 .67, 22,5%) ou non (n=1.302.940) au cours de la grossesse. Elles ont été suivies jusqu’à fin 2014. Le critère principal était la survenue de fractures à tous les âges, jusqu’à 32 ans.

Pendant ce suivi de plus de 21 ans, les auteurs ont comptabilisé 377.970 fractures soit 11,8/1000 personnes-années). L’analyse statistique indique une association entre tabagisme maternel et risque de fracture chez l’enfant au cours de la première année de vie seulement par rapport à des enfants non exposés in utero (1,59 contre 1,28/1000 personnes-années) avec un risque relatif augmenté de 27% après ajustement.

En outre, cette association est dose dépendante (+20% pour une consommation de 1 à 9 cigarettes/jour et + 41% en cas de ≥10 cigarettes/jour). Au-delà de la première année, l’association devient nulle jusqu’à l’âge adulte.

Référence : Judith S Brand et al. – Maternal smoking during pregnancy and fractures in offspring: national register based sibling comparison study – BMJ 2020;368:l7057
[Retrouvez l’abstract en ligne]

Date de publication : 6 février 2020