Dr Philippe Tellier | 02 avril 2024
Si le poids des fumeurs est volontiers inférieur à celui des non- fumeurs, cette constatation laisse la porte ouverte à de nombreuses exceptions.
Le tabagisme chronique n’est pas incompatible avec le surpoids, voire avec l’obésité et même chez les fumeurs d’apparence mince, il existe souvent un excès de graisse abdominale.
Quoiqu’il en soit, le sevrage tabagique expose souvent à la prise de quelques kilos, au point de diminuer la motivation pour cette décision salutaire.
Les liens entre poids et tabagisme sont complexes, a fortiori si l’on envisage la question sous l’angle de la répartition de la graisse corporelle, les facteurs de confusion ou la possibilité d’une causalité inverse peuvent en effet interférer avec la recherche d’un lien de causalité.
La graisse abdominale, pour ajouter de la complexité, peut être sous-cutanée ou viscérale, la distinction entre l’une et l’autre étant fondamentale en termes de risque cardiovasculaire.
Les promesses de la randomisation mendélienne
C’est là que peut intervenir la randomisation mendélienne qui vise à rétablir les conditions d’une étude randomisée, les allèles maternels et paternels de tel ou tel gène étant attribués au hasard lors de la conception.
Sans être une panacée, cet outil est doté d’une certaine puissance qui répond en partie à la complexité de nombreux contextes épidémiologiques.
Trois études qui l’ont utilisé pour rechercher un lien de causalité entre tabagisme et obésité abdominale ont abouti à des résultats discordants, ce qui peut s’expliquer par le recours à un seul variant génique, en l’occurrence le locus CHRNA3/5 qui est un cluster de gènes associés à l’addiction tabagique et à ses divers traits.
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