Accueil Course au large Vendée Globe
Alors que l’assistance météo est strictement interdite sur le Vendée Globe, un ou une skipper aurait reçu des informations de routage de la part d’un autre marin à terre, d’après un mail anonyme contenant des captures d’écran.
Le président de la FFVoile demande l’ouverture d’une instruction.
Pour l’heure aucun nom n’a été dévoilé, mais les deux skippers concernés sont aussi candidats au Vendée Globe 2024…
Trente-trois marins étaient au départ du Vendée Globe 2020-2021. Des suspicions pèsent sur l’un ou l’une d’entre eux. | CHRISTOPHE FAVREAU
Gaëlle LEBOURG .Modifié le 13/02/2024 à 19h37
Suspicion de triche pour un routage sur le dernier Vendée Globe (ouest-france.fr)
Trois ans après le Vendée Globe 2020-2021, un mail anonyme sème le doute sur la conduite d’un/e skipper pendant la dernière édition du tour du monde en solitaire sans escale.
Après avoir reçu « des captures d’écran tombées anonymement dans les boîtes mails de plusieurs skippers », d’après les informations de nos confrères du Télégramme, la FFVoile a ouvert une instruction pour suspicion de routage interdit. Un jury sera chargé d’analyser la véracité des faits.
Contrairement à des courses en maxi-trimarans comme l’Arkéa Ultim Challenge, le routage et l’assistance météo sont strictement interdits sur le Vendée Globe.
L’avis de course stipule en effet que « sont interdits une assistance météorologique personnalisée et le routage, défini comme une analyse, une interprétation ou un traitement d’informations ou de données personnalisées, spécialement préparées pour un skipper ou un groupe de skippers, venant de l’extérieur du bateau et permettant la compréhension des différentes situations météorologiques et le choix de la ou des routes à suivre ou à ne pas suivre. ».
Avant le départ du Vendée Globe, les marins signent d’ailleurs une déclaration sur l’honneur qui les engage à respecter cette règle de non-routage, de non-assistance.
En course, les navigateurs utilisent évidemment des logiciels de routage comme Adrena à bord et téléchargent des fichiers météo. Mais ils doivent les analyser seuls, strictement seuls, pour définir leur trajectoire…
La FFVoile ne cite pas de noms
Dans cette affaire, la FFVoile s’appuie sur la règle des courses à la voile (RCV) numéro 69, qui oblige tous les concurrents à ne pas commettre d’actes de mauvaise conduite.
Si un jury estime qu’une personne a enfreint cette règle, il peut ouvrir une instruction « d’après des informations reçues de quelque source que ce soit ».
Charge au jury d’analyser les échanges que le skipper a eus avec la terre, sachant que les communications des navigateurs du Vendée Globe ne sont normalement pas contrôlées ni filtrées par l’organisation.
Deux skippers sont visés par cette instruction : l’un était en mer, l’autre à terre.
Les navigateurs sont présumés innocents et la FFVoile n’a cité aucun nom.
Si les faits sont confirmés, une commission de discipline pourra être ouverte par la FFVoile.
Le monde de la voile français a déjà été confronté en 2023 à deux cas de tricherie sur la Solitaire du Figaro.
Les skippers Benoît Tuduri et Pierre Daniellot avaient téléchargé des fichiers météo pendant la course, ce qui est strictement interdit par le règlement de la classe Figaro.
En octobre dernier, ils ont été suspendus provisoirement de toute compétition par la FFVoile.