Actualités – publiée le 20/04/2021 par Équipe de rédaction Santélog
Scientific Reports
On sait que certains facteurs de mode de vie sont associés aux fausses couches mais on ignore l’ampleur de leur influence sur les fausses couches à répétition.
Cette équipe de l’Université de Southampton a donc menée cette revue systématique et méta-analyse de la littérature publiée sur le sujet, afin de préciser la corrélation entre mode de vie et fausses couches récurrentes.
L’analyse, présentée dans les Scientific Reports suggère que la modification de certains facteurs de mode de vie comme le retour à un poids corporel de santé notamment, peut contribuer à réduire le risque.
La fausse couche est décrite comme toute grossesse qui ne se poursuit pas au-delà de 24 semaines, entraînant la mort et souvent l’expulsion de l’embryon ou du fœtus.
Il s’agit de la complication la plus courante des grossesses précoces, et son incidence est comprise entre 15 et 20% de toutes les grossesses.
Les fausses couches récurrentes sont définies comme 2 fausses couches consécutives ou plus, et leur incidence est estimée comme touchant 1 à 2% des couples.
Certains pays considèrent que les fausses couches peuvent être considérées comme récurrentes à partir de la 3è fausse couche.
On estime à 1% des couples, l’incidence de 3 fausses couches successives.
De nombreux facteurs ont été évoqués comme en cause dans les fausses couches récurrentes, dont certaines anomalies chromosomiques, immunologiques et immunogènes, endocrinologiques, la fragmentation de l’ADN dans le sperme, une altération de certaines fonctions de l’endomètre mais également certains facteurs mode de vie.
Cependant, dans environ 50% des cas, les fausses couches répétitives restent inexpliquées.
Les facteurs liés au mode de vie sont modifiables, il est donc intéressant de les identifier, car, « dans de nombreux cas, leur optimisation augmente les chances de naissance », écrivent les auteurs.
Alors que les mécanismes menant à la fausse couche précoce restent encore mal compris, de nombreuses études soulignent qu’un mode de vie malsain est associé à un de compromission de la conception, de la grossesse et de la naissance.
D‘autres recherches ont montré que l’environnement intra-utérin péri-implantatoire est un déterminant majeur du bon développement embryonnaire.
Ainsi, de nombreuses données de la littérature suggèrent que l’impact du mode de vie est significatif sur les résultats de grossesse et de naissance…
Le poids de la mère, un facteur de risque majeur et modifiable
Les chercheurs britanniques ont sélectionné des études analysant les fausses couches successives dans le contexte de l’IMC, du tabagisme, de la consommation d’alcool et de caféine.
La combinaison des données et leur analyse constate que parmi les facteurs modifiables, figurent notamment le surpoids et l’insuffisance pondérale :
- L’insuffisance pondérale et un IMC> 25 caractéristique d’une obésité sont 2 facteurs associés à un risque accru de 20% fausses couches successives ;
- Chez les femmes ayant déjà un antécédent de fausse(s) couche(s), un IMC> 30 et un IMC> 25 augmente le risque de nouvelle fausse couche, respectivement de 77 et de 35% ;
- Les chercheurs précisent que pour les autres facteurs de mode de vie -alcool, tabac, café notamment), le niveau de preuves reste faible.
Ainsi, l’étude révèle une incidence élevée des fausses couches successives chez les mères qui souffrent d’insuffisance pondérale (IMC< 18,5), en surpoids (25<IMC<30) et souffrant d’obésité (IMC>à 30).
Cependant, alors que l’analyse échoue à identifier des corrélations significatives entre la consommation d’alcool, de caféine ou de tabac et le risque de fausse couche, les auteurs appellent à lancer des études à grande échelle pour clarifier l’impact possible de ces autres facteurs de mode de vie.
Source: Scientific Reports 29 March 2021 DOI : 10.1038/s41598-021-86445-2 Systematic review and meta-analysis of female lifestyle factors and risk of recurrent pregnancy loss
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