Actualités – publiée le 10/11/2019 par Équipe de rédaction Santélog
Sports Health
On connaît « l’épaule du nageur », il y a aussi celle du surfeur. L’auteur principal de cette étude portant sur les blessures liées à la pratique du surf, le Dr Greditzer, connaît bien son sujet. Il surfe depuis plus de 20 ans et pratique à l’Hospital for Special Surgery (HSS, New York). Son étude révèle, dans la revue Sports Health, que la plupart des blessures de surf concernent l’épaule ou le genou et qu’une intervention chirurgicale est généralement inutile. Ainsi, seules 17% des blessures vont nécessiter une chirurgie
La pratique du surf réunit aujourd’hui environ 2,6 millions de surfeurs amateurs aux États-Unis. En dépit d’une image de sport à risques, l’incidence des blessures est loin de progresser au même rythme que la popularité de ce sport, et reste limitée.
Contrairement à l’idée généralement reçue, les blessures aux membres supérieurs sont les plus courantes
Le Dr Greditzer , radiologue à HSS et surfeur passionné, a cherché à déterminer les types de blessures orthopédiques les plus fréquents chez les surfeurs amateurs et la fréquence des interventions chirurgicales associées. En tant que radiologue, son objectif était de caractériser à l’IRM ces blessures en lien avec la pratique du surf afin d’améliorer les protocoles de prise en charge à l’HSS, un hôpital plus spécialisé dans les troubles musculo-squelettiques urbains. Le second objectif était d’estimer le besoin de chirurgies en lien avec ces blessures.
L’épaule est plus souvent touchée : les chercheurs ont analysé les études récentes portant sur l’incidence, le type, l’emplacement et la sévérité des blessures liées à la pratique du surf. La plupart de ces études étaient basées sur l’imagerie d’urgence différente de l’imagerie IRM des tissus mous à haute résolution, avec des résultats très variables. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont effectué un examen rétrospectif des dossiers médicaux de patients présentant des lésions liées au surf et traités au HSS entre 2009 et 2018, soit au final 90 patients ayant subi une IRM, âgés en moyenne de 36 ans, à 75% des hommes.
L’analyse de ces données montre que :
- 72% des participants sont diagnostiqués à l’IRM avec des lésions aiguës, qui concernent :
- l’épaule: 46%
- le genou : 28%
- le pied ou la cheville : 9%
- la colonne vertébrale : 6%
- le coude : 6%
- autres : les côtes, ou lésion/déchirure musculaire : 5%
Ainsi, les blessures aux membres supérieurs sont les plus courantes, la plus fréquente étant une luxation antérieure de l’épaule. Au niveau du genou, la déchirure des ligaments latéraux internes est la blessure la plus fréquente.
Seulement 17% des blessures de surf nécessitent une intervention chirurgicale. Un taux d’intervention inférieur au taux moyen de l’hôpital. Mais attention, il faut noter que l’étude n’a porté que sur des surfeurs amateurs.
« Ainsi, comparé à d’autres sports extrêmes, le surf semble relativement sûr », conclut l’auteur qui conseille ainsi les surfeurs débutants : « Être un bon nageur est la condition la plus importante pour envisager de pratiquer ce sport. Prendre quelques leçons pour apprendre les bases et utiliser une planche de surf en mousse souple permettent également de réduire les risques au départ ».
Source: Sports Health November 5, 2019 DOI : 10.1177/1941738119880863 When the Wave Breaks You: Magnetic Resonance Imaging Findings After Surfing Injuries
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