Revue de presse Mediscoop du 28-11-2022  –  Date de publication : 28 novembre 2022

« Surdité : l’implant cochléaire, une révolution auditive » (mediscoop.net)

Une image contenant texte

Description générée automatiquement Le Figaro

Anne-Laure Lebrun observe dans Le Figaro que « plus de 1 milliard de jeunes de 12 à 34 ans dans le monde risqueraient de perdre l’audition parce qu’ils ont la fâcheuse habitude d’écouter la musique avec un volume trop fort, rapportait la semaine dernière une étude publiée dans le BMJ Global Health ».
La journaliste explique que « ces pratiques d’écoute dangereuses affectent de façon irréversible les cellules ciliées présentes dans la cochlée, une partie de l’oreille interne dans laquelle les sons sont transformés en signaux électriques avant d’être transmis au cerveau.

À terme, un certain nombre pourrait souffrir d’une surdité légère à modérée et avoir besoin d’une aide auditive.

Chez les jeunes ayant une oreille vulnérable ou un trouble auditif préexistant, une surdité plus importante pourrait s’installer, et la pose chirurgicale d’un implant cochléaire s’avérer nécessaire ».

Elle rappelle que « ce dispositif imaginé il y a plus de 30 ans a révolutionné la prise en charge des personnes atteintes de surdité profonde à sévère.

En stimulant directement le nerf auditif à l’aide d’une électrode introduite dans la cochlée, l’implant pallie les cellules ciliées défectueuses et restaure l’audition. Plus de 15.000 Français sont sortis du monde du silence grâce à cette technologie ».

Anne-Laure Lebrun rappelle que « les implants ne peuvent en effet être proposés à toutes les personnes confrontées à une déficience auditive, qu’elle soit congénitale ou acquise au cours du temps (à cause de l’exposition à des sons trop intenses, du vieillissement, d’une infection…).

Les recommandations stipulent que la surdité doit toucher les deux oreilles – même si la plupart du temps une seule oreille est implantée -, et qu’un appareillage doit avoir déjà été mis en place ».

Le Dr Ruben Hermann, médecin ORL à l’hôpital Édouard-Herriot (Lyon), indique qu’« il faut également que les personnes soient motivées.

L’implantation nécessite un investissement personnel important, car un an de rééducation avec un orthophoniste est généralement nécessaire pour tirer pleinement parti du dispositif. Avec l’implant, le paysage sonore s’élargit, cela demande de l’apprentissage ».

La journaliste relève que « d’après une enquête réalisée en 2020 par le Centre d’information sur la surdité et l’implant cochléaire (Cisic), fondé par des patients implantés, 51% des patients ont retrouvé une écoute naturelle avant 3 mois et 31% supplémentaires au-delà d’un trimestre.

Pour autant, ces contraintes d’apprentissage ne doivent pas pousser à exclure les aînés ».

« Chez l’enfant, l’enjeu est tout autre. Si l’implant permet aux adultes de réentendre, il permet chez l’enfant la compréhension et l’acquisition du langage oral à condition que l’implantation soit réalisée précocement.

C’est pourquoi un programme national de dépistage de la surdité a été déployé en France en 2014.

Aujourd’hui, 9 nouveau-nés sur 10 bénéficient de ce dépistage à la maternité.

Et ce trouble sensoriel, le plus fréquent à la naissance, est retrouvé chez 1 nouveau-né sur 1000.

Environ 40% d’entre eux sont potentiellement candidats à l’implant cochléaire », continue Anne-Laure Lebrun.

Elle ajoute que « pour autant, toutes ces personnes implantées, enfants comme adultes, ne sont pas parfaitement entendantes.

Elles restent gênées dans le bruit. Dîner au restaurant ou suivre en classe est donc encore difficile et l’écoute de la musique n’est pas toujours agréable.

Aussi, bien que les recherches se poursuivent pour améliorer les performances des implants, la médecine régénérative, dont la thérapie génique et cellulaire, suscite l’espoir de leur offrir enfin une audition parfaitement normale ».