Val-de-Marne - Conseil départemental (aller à l'accueil) mis à jour le 14/12/2020

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Bien que méconnu des sportifs, le foie n’en est pas moins un organe essentiel, dont l’état de santé influe aussi sur les performances motrices.

Mis à rude épreuve, cet organe noble paie entre autres, le prix de tous nos excès alimentaires et médicamenteux.
Comment alors préserver son foie ?

Le foie : un organe multifonction

Le foie a la particularité d’être à la fois une glande exocrine (qui sécrète des substances dans des canaux dédiés) et endocrine (qui sécrète des substances qui vont directement dans le sang).

C’est aussi un organe de la digestion impliqué dans plus de 300 fonctions dont l’épuration du sang (destruction de toxines, conversion de l’ammoniac en urée), mais aussi de synthèse, de stockage et de libération de sucres, sous forme de glycogène et de graisses.

Ainsi, gérant les apports nutritionnels et répondant aux besoins de l’organisme au repos ou à l’exercice physique, le foie joue un rôle dans :

  • la synthèse de nouvelles molécules de sucre (néoglucogénèse), notamment à partir d’acide lactique,
  • la synthèse de réserves de sucre sous forme de glycogène (glycogènogénèse),
  • la libération du glucose stocké sous forme de glycogène (glycogénolyse).

Le foie est aussi le siège du stockage des vitamines liposolubles (A, D, E et K), de la vitamine B12, du fer et du cuivre.

Par ailleurs, participant au métabolisme des lipides, le foie est aussi impliqué dans la synthèse du cholestérol qui est un élement de base des hormones stéroïdiennes (testostérones, progestérone, cortisol, aldostérone…).

Le foie recycle également une partie de ce cholestérol en le dégradant en acides biliaires. Le foie participe enfin à la production de triglycérides et à la synthèse de lipoprotéines (HDL & LDL).

Par ailleurs, le foie est aussi un garant de l’immunité de l’organisme.

Foie et médicaments

Le foie joue un rôle prépondérant dans la métabolisation des médicaments, permettant leur transport par voie sanguine puis leur utilisation par les autres organes.

C’est pour cette raison que « La toxicologie des médicaments se porte généralement sur le foie » Recchia & Col. (2020).

Par ailleurs, nombreux sont ceux et celles qui consomment très fréquemment des anti-douleurs contenant par exemple du paracétamol.

Ceci n’est pas sans conséquence sur le foie : « Quand vous prenez un médicament […] à jeun, le foie va prendre ça de plein fouet » (Ibid).

Aussi, la règle à suivre pour préserver son foie est qu’« il faut prendre les médicaments au moment des repas et notamment pour l’efferalgan […] pour le paracetamol qui est pris par certain(e)s comme des bonbons [ce qui] peut provoquer une insuffisance hépatique foudroyante, définitive qui va nécessiter une greffe de foie […] l’ibuprofène […] c’est encore pire » (Ibid). Sinon, pris en dehors des repas « on mange  […] une pomme, un yaourt, un fromage blanc, Ibid) pour protéger le foie.

De manière générale : « ne pas prendre trop de médicaments […] que le foie doit métaboliser pour les apporter aux reins [sinon, cela peut conduire à terme à] une insuffisance rénale » (Ibid).

Foie et dopage aux anabolisants

Alors que les cellules musculaires sont peu propices à leur prolifération, ce qui explique la difficulté de prendre du volume mais aussi la rareté des cancers du muscle, le foie est au contraire capable de se régénérer.

Cette particularité, qui permet sa repousse en cas d’ablation partielle, a son revers dans les risques de développement de tumeurs cancéreuses.

Or, les anabolisants peuvent permettre à des cellules potentiellement malignes, qui seraient peut-être restées latentes ou éliminées par les lymphocytes T, de trouver un stimulant à leur croissance rapide et à leur prolifération, formant des tumeurs souvent fatales.

La prise d’anabolisants représente ainsi un risque mortifière de cancer du foie.

Foie et alimentation

En dehors de tout traitement médicamenteux, le foie reste exposé aux excès de l’alimentation.

Sportifs ou non, les aliments sucrés et les aliments gras consommés en excès agressent le foie, le contraignant à un travail excessif.

Protéger son foie consiste alors à : « Diminuer les sucres trop rapides et plutôt que du riz, prendre des pâtes, plutôt que du pain blanc […] prendre du pain complet […] de l’huile d’olives, du poisson, éviter un excès de fromage ou un excès de beurre […] » Recchia & Col. (Op. Cit.).

©Alain Balchellier ©Alain Balchellier

Concernant les boissons : les sodas et plus encore l’alcool constituent un véritable danger pour cet organe, ce qui incite à boire essentiellement de l’eau.

A titre d’exemple, consommer régulièrement, deux sodas par jour, suffit à développer un véritable « foie gras » ou stéatose hépatite non alcoolique (SHNA) (Ameli, 2020).

En plus d’« être beaucoup moins performant et de perturber considérablement la fonction vasculaire » (Recchia & Col., Op. Cit.), le risque est d’entretenir, au sein de cet organe, un état inflammatoire et des lésions cellulaires comparables à celles d’une cirrhose pouvant à terme nécessiter une greffe de cet organe.

Un risque cardiovasculaire associé est la première cause de mortalité des patients qui sont atteints de cette « maladie du soda ».

En effet, « au début, l’accumulation de triglycérides dans les cellules du foie est responsable d’une stéatose hépatique non alcoolique […] des mesures hygiéno-diététiques permettent la guérison.

Le foie retrouve alors son aspect normal » (Ibid) ; l’activité physique peut alors jouer un rôle essentiel.

Mais, à l’inverse, « Si la surcharge en triglycérides se poursuit, le foie devient le siège d’une inflammation appelée hépatite. C’est la stéato-hépatite non alcoolique [qui] va au contraire s’aggraver avec le temps.

Il est possible qu’elle évolue vers la fibrose hépatique. Après plusieurs années, elle peut devenir une cirrhose, avec un risque de cancer hépatique. Le traitement permet de ralentir cette évolution » (Ameli, 2020).

Quant au grignotage, il empèche le foie de se reposer entre les repas en lui imposant une activité continue.

L’importance de manger équilibré, n’interdit pas pour autant de se faire plaisir de temps en temps.

Foie et alcool 

A l’opposé de la recomandation d’un verre de vin par repas, le foie ne supporte pas l’alcool qui « détruit les réseaux structurant de la fonction hépatique […] l’alcool est [ainsi] le premier ennemi du foie » (Recchia & Col., Op. Cit.). La consommation d’alcool entre les repas est encore plus délétère.

Par ailleurs, qu’elle soit provoquée par la consommation d’alcool, par l’exercice physique, par la chaleur excessive ou par le manque d’apport régulier d’eau, la déshydratation nuit également au fonctionnement et à la santé du foie.

Conclusion

Sans s’imposer des restrictions drastiques intenables sur la durée, préserver son foie consiste d’abord et essentiellement à éviter les excès alimentaires.

A ce titre, le sport ne peut pas tout compenser. Dans ce registre, on retiendra la formule que la toxicologie doit au médecin et philosophe suisse Paracèlse (1493-1541) :

« Tout est poison. Rien n’est poison. Seule la dose fait le poison ».

On retiendra aussi que la dose « critique » dépend de l’aliment.

Sur un autre plan, mais toujours dans l’idée de préserver son foie, il est impératif de s’interdire de consommer des médicaments à jeun et toute prise d’anabolisants à des fins de dopage.

Ainsi, les prises régulières voire systématiques de paracétamol et autres anti-douleurs délivrés sans ordonnance peuvent conduire à une véritable cirrhose.

Le tabac empoisonne également le foie.

Rachid ZIANE

Références :