Publié le 25/10/2018
La lutte contre les maladies cardiovasculaires est aujourd’hui un enjeu majeur des politiques de santé publique des pays industrialisés tant cette problématique impacte de façon multiple les populations. L’incitation à la pratique d’une activité physique est un axe primordial à cet égard mais les moyens et les méthodes sont souvent discutés (quelle type d’activité, quelle intensité, quelle fréquence ?).
En Chine, des chercheurs ont tenté de prouver l’efficacité de la pratique du Tai-chi sur la prévention des facteurs de risque cardiovasculaires (diabète, surpoids, sédentarité, dyslipidémie et tabagisme) chez des patients hypertendus.
Pour cela, ils ont mené une étude pour laquelle ils ont réuni une cohorte de 246 personnes, recrutées au sein de différentes cliniques de Hong-Kong. Les participants ont été divisés en 3 groupes de façon aléatoire : le groupe Tai-chi (n = 82), le groupe marche rapide (n = 82) et le groupe contrôle (n = 82).
L’âge moyen des participants (des femmes dans 54,5 % des cas) était de 64,4 ans et parmi les personnes incluses, 58,5 % souffraient de diabète.
Dans le groupe Tai-chi, les participants devaient réaliser des enchaînements de figure pendant 60 minutes deux fois par semaine pendant 3 mois puis de façon régulière en toute autonomie.
Les patients du groupe marche devaient marcher 30 minutes par jour à une vitesse moyenne de 5/6 km/h au moins 5 jours par semaine.
Les patients du groupe contrôle quant à eux poursuivaient leur activité physique habituelle sans en faire plus que d’accoutumée.
Le recueil des différentes données s’est fait à T0 puis à 3 mois (T1) 6 mois (T2) et 9 mois (T3) post-intervention.
Plus efficace que la marche rapide
A T3, on remarque que les patients du groupe tai-chi présentaient des chiffres tensionnels diminués par rapport à ceux du groupe contrôle (systolique – 13,33 mmHg (p < 0,01) ; diastolique – 6,45mmHg (p = 0,049) tandis que la glycémie à jeun des patients diminuait de 0,72 mmol/L en moyenne (l’hémoglobine glyquée quant à elle chutait de 0,39 points. Par ailleurs, les participants du groupe Tai-chi rapportaient un score de stress perçu abaissé de 3,22 points.
D’une manière globale, une diminution des paramètres mesurés était également constatée lors de la comparaison des groupes Tai-chi et marche rapide.
Bien que cette étude ne fasse pas figure de découverte révolutionnaire concernant la prévention des maladies cardiovasculaire, elle a le mérite de proposer une orientation intéressante concernant l’activité physique à conseiller aux personnes à risques. Reste à développer l’offre d’accès à la pratique d’activités telles que le Tai-chi qui demeurent encore aujourd’hui assez marginale dans l’hexagone malgré les bénéfices physiques et psychiques qu’elles procurent.
Maxime Sassalle
RÉFÉRENCES – Chan AWK et coll. : Tai Chi Exercise is More Effective than Brisk Walking in Reducing Cardiovascular Disease Risk Factors among Adults with Hypertension:
A Randomised Controlled Trial. Int J Nurs Stud.,2018; 88: 44-52.
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