Revue de presse Mediscoop du 17-02-2022

Sclérose en plaques : le virus EBV largement incriminé Une image contenant texte

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Par Mme Aude Rambaud (Saint-Germain-en-Laye) [Déclaration de liens d’intérêts] –

Date de publication : 17 février 2022

Une nouvelle étude longitudinale pointe du doigt la responsabilité principale de l’infection au virus d’Epstein-Barr dans la survenue de la sclérose en plaques.

Ce travail a été réalisé auprès de 10 millions de militaires américains en activité.

Les résultats sont publiés dans Science.

Une équipe américaine de Harvard a testé l’hypothèse selon laquelle la sclérose en plaques est causée par le virus d’Epstein-Barr (EBV).

Ce virus est déjà considéré comme un facteur de risque avec une séroprévalence plus élevée chez les malades qu’en population générale, mais la causalité reste incertaine.

Il se transmet par la salive et reste présent sous une forme latente dans les lymphocytes B pendant toute la vie après infection.

L’étude s’est basée sur une cohorte de plus de 10 millions de jeunes adultes en service actif dans l’armée américaine.

Un test sanguin a été effectué à l’inclusion puis répété tous les deux ans durant leur service.

Parmi eux, 955 ont reçu un diagnostic de SEP au cours de leur période de service.

Les chercheurs ont analysé les taux d’anticorps anti-EBV chez 801 de ces individus ainsi que chez 1566 militaires témoins.

Parmi ces 801 adultes ayant développé une SEP, 35 étaient initialement séronégatifs pour l’EBV mais 34 sur 35 (97%) ont présenté une séroconversion EBV avant la survenue de la SEP sur une période moyenne estimée à 7,5 ans. En comparaison, le taux était de 54% chez les sujets témoins.

Les auteurs estiment qu’en multipliant par 32 le risque de SEP, l’infection par le virus EBV est probablement le principal facteur de risque de la SEP (la séropositivité EBV initiale était associée à un risque de SEP 26 fois plus élevé). Le risque n’était à l’inverse pas augmenté avec d’autres types d’infections.

Pour les auteurs, voilà des preuves suffisantes pour envisager une stratégie de prévention de la SEP par une vaccination anti-EBV.

Référence : Kjetil Bjornevik et al. – Longitudinal analysis reveals high prevalence of Epstein-Barr virus associated with multiple sclerosis – Science, Jan 2022, Vol 375 (6578, p. 296-301)

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