addiction Le Quotidien du MédecinDamien Coulomb | 18.06.2018 Crédit Photo : PHANIEZoom

OMS

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié ce lundi la 11e version de sa Classification internationale des maladies (CIM-11). Cette nouvelle édition a nécessité 12 ans de travail et contient environ 55 000 codes uniques pour les traumatismes, maladies et causes de décès.

Le Qi fait son entrée

La nouvelle CIM comporte un chapitre sur la médecine traditionnelle. Ce dernier est une véritable « classification dans la classification » puisqu’il reprend la description de troubles, localisation par localisation. Dans une autre sous-section, la CIM-11 liste des entités décrites dans la médecine traditionnelle comme les troubles de la circulation sanguine, des fluides corporels et du Qi. « Bien que des millions de personnes utilisent la médecine traditionnelle dans le monde, elle n’a jamais été incluse dans notre classification », explique l’OMS dans un communiqué.

Un autre nouveau chapitre est consacré à la santé sexuelle. Il recouvre des affections auparavant classées ailleurs, comme l’incongruence de genre, classée jusqu’alors avec les troubles mentaux. La partie consacrée aux pathologies mentale a également été revue en profondeur : « Le diagnostic est très important dans le domaine de la santé mentale, où la plupart des patients dans le monde ne reçoivent pas de traitement faute d’être repérés, explique le Dr Shekhar Saxena, directeur du Département de la santé mentale et de l’abus de substances. Nous avons tenté de donner les définitions les plus précises possible afin que les personnels de santé, et pas seulement les médecins, puissent s’emparer de cet outil. »

Résistance aux antimicrobiens

Le trouble de l’usage du jeu vidéo, notion qui fait beaucoup parler d’elle lors de la publication de la première version intermédiaire du CIM-11, a bien été ajouté à la section sur les troubles de l’addiction. « Par trouble de l’usage du jeu en ligne, nous parlons des joueurs dont la pratique du jeu vidéo affecte les autres activités comme dormir, aller en cours, ou travailler, explique le Dr Saxena. Seule une petite minorité de joueurs ont ce genre de problème », ajoute-t-elle.

La nouvelle CIM-11 comprend aussi d’autres modifications, à l’image de l’alignement des codes relatifs à la résistance aux antimicrobiens sur le Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (GLASS). « Un principe essentiel de cette révision était la simplification de la structure de codage et de l’outil électronique : les professionnels de la santé pourront désormais enregistrer les affections de façon à la fois plus rapide et plus complète », a expliqué le Dr Robert Jakob, Chef de l’équipe Classifications, terminologies et normes à l’OMS.

La CIM-11 sera présentée à l’Assemblée mondiale de la Santé, en mai 2019, pour adoption par les États Membres, et entrera en vigueur le 1er janvier 2022. La classification publiée aujourd’hui est « un aperçu préalable qui aidera les pays à planifier leur utilisation de la nouvelle version, à en établir des traductions et à former les professionnels de la santé », précise l’OMS. Une plateforme centralisée donne accès aux catégories et descriptions dans toutes les langues traduites.

Source : Lequotidiendumedecin.fr