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Santé mentale : premiers résultats de l’étude Enabee, chez les enfants de 6 à 11 ans scolarisés du CP au CM2 | Santé publique France (santepubliquefrance.fr)

Santé publique France publie aujourd’hui les tous premiers résultats d’Enabee, une étude nationale inédite sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans scolarisés en France métropolitaine.

Publié le 20 juin 2023

Contacts presse Santé publique France
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Obtenus en croisant les informations émanant de trois sources – parents, enseignants et enfants -, les résultats d’Enabee montrent que 13% des enfants en élémentaire présentent un trouble probable de santé mentale (trouble émotionnel probable, trouble oppositionnel probable ou trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité probable). Le taux de prévalence est du même ordre de grandeur que ceux observés dans d’autres pays en Europe sur la même tranche d’âge en 2010 et 2017. Ces premiers indicateurs de référence, qui s’enrichiront de nouvelles analyses dans les prochains mois, permettent de mieux suivre l’état de santé mentale et le bien-être des enfants et ainsi contribuer à l’élaboration des politiques publiques.

Enabee : un socle scientifique solide pour orienter les stratégies de prévention des pouvoirs publics 

L’étude Enabee a pour objectif de produire des indicateurs jusqu’ici manquants ou parcellaires sur la santé mentale et le bien-être des enfants de 3 à 11 ans. Reconduite à intervalles réguliers, elle permettra de suivre l’évolution des indicateurs au cours du temps, d’évaluer l’impact d’événements éventuels (infectieux, environnementaux…) sur leur santé mentale et leur bien-être et d’étayer des actions de prévention et de promotion de la santé en vue de créer des environnements favorables à leur épanouissement.

Les indicateurs concernent des troubles de la santé mentale considérés comme probables et le niveau de bien-être. L’originalité de l’étude Enabee repose sur l’intégration pour la première fois du point de vue de l’enfant dans les estimations des troubles émotionnels. La méthodologie de l’étude s’appuie donc sur trois informants « Enfant », « Parents », « Enseignant » et permet une évaluation au plus juste du bien-être et de la santé mentale des enfants et des facteurs pouvant l’affecter. Entre le 2 mai et le 31 juillet 2022, plus de 15 000 enfants et plus de 15 000 enseignants ont été interrogés dans près de 400 écoles, ainsi que 10 000 parents. Cette importante participation montre que l’étude Enabee a été bien accueillie.

Première photographie de la santé mentale et du bien-être des enfants scolarisés du CP au CM2

L’étude Enabee mesure 3 types de troubles probables : émotionnels, oppositionnels ou de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Il ne s’agit pas de diagnostics cliniques mais d’une analyse croisée des points de vue déclarés pour chaque enfant, ayant permis d’identifier des symptômes et, au-delà de certains seuils, des troubles probables.

Les premiers résultats montrent que 13,0 % des enfants de 6-11 ans scolarisés du CP au CM2 présentent au moins un trouble probable de santé mentale. Cette prévalence qui recouvre une diversité de troubles potentiels, de sévérité plus ou moins grande est du même ordre de grandeur que celles observées dans d’autres pays de la zone Europe en 20101 sur la même tranche d’âge.

Parmi les enfants de 6 à 11 ans :

  • 5,6% présentent un trouble émotionnel probable ;
  • 6,6 % présentent un trouble oppositionnel probable ;
  • 3,2 % présentent un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité probable.

La santé mentale des enfants est l’affaire de tous ; et pour Santé publique France, un enjeu majeur. Aujourd’hui, nous posons la première pierre à ce socle de connaissances essentiel à l’action publique. Le travail de concertation avec les parties prenantes du champ de la santé, de l’éducation et de la famille, ainsi que la mobilisation de nos partenaires ont créé la dynamique nécessaire à la mise en place de l’étude. Notre prochaine étape sera d’enrichir et d’affiner ces connaissances.

Dr Caroline Semaille, Directrice générale de Santé publique France

Les troubles émotionnels [anxieux (anxiété de séparation, anxiété généralisée, phobies spécifiques) ou dépressifs] probables sont plus fréquents chez les filles et les troubles du comportement [trouble oppositionnel probable et TDAH probable] plus fréquents chez les garçons. Les données ne mettent pas en évidence de différences selon le niveau scolaire et le secteur de l’école (école publique hors réseaux d’éducation prioritaire (REP) et écoles privées versus écoles publiques REP ou REP+). De nombreuses analyses complémentaires doivent encore être réalisées pour prendre en compte d’autres facteurs relatifs par exemple à l’environnement de vie de l’enfant, à sa santé ou celle de ses parents pour pouvoir étudier les associations entre ces facteurs et les prévalences ou le niveau de bien-être.

Par ailleurs, ces premiers indicateurs, mesurés au décours de la crise sanitaire ne permettent pas de conclure sur la présence d’un impact de la COVID-19 durant le printemps 2022 sur la santé mentale des enfants scolarisés du CP au CM2 en l’absence de données françaises nationales sur cette tranche d’âge antérieures à la crise.

Les analyses sur les enfants scolarisés en école maternelle sont prévues dans les prochains mois. Elles seront complétées en 2024 par des analyses portant sur les facteurs associés à la santé mentale et au bien-être et le recours aux soins. Un déploiement de l’étude aux territoires d’Outre-mer est également prévu.

A TÉLÉCHARGER

Premiers résultats de l’étude Enabee sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 6 à 11 ans en France métropolitaine EN SAVOIR PLUS

La santé mentale, un enjeu majeur de santé publique

La pandémie de COVID-19 a affecté la vie des Français au niveau économique, social, comme affectif. Dès le début du premier confinement, Santé publique France a mis en œuvre une étude répétée à intervalle régulier auprès des adultes sur les différentes dimensions de la santé mentale (CoviPrev), pour suivre leur évolution. La surveillance a été renforcée avec la production de bulletins hebdomadaires analysant les principaux indicateurs du système de surveillance spécifique (Sursaud®) développé pour mesurer par exemple les gestes suicidaires ou les troubles anxieux à partir des passages aux urgences (Oscour®) ou des consultations SOS Médecins. Parallèlement au travaux spécifiques de l’Agence sur la santé mentale, d’autres partenaires ont également investi le champ. Ainsi, la Drees a conduit à partir de l’enquête Épidémiologie et Conditions de vie liées au Covid-19 (EpiCov) qu’elle a menée avec l’Inserm, une étude sur les difficultés psychosociales et les recours aux soins pour raisons psychologiques des enfants âgés de 3 à 17 ans. Les résultats de cette étude sont également publiés aujourd’hui.  Bien que les indicateurs de cette étude ne soient pas comparables à ceux d’Enabee sur le plan méthodologique, ces travaux apportent des éléments complémentaires sur les facteurs associés et le recours aux soins pour des raisons psychologiques.

1- Kovess-Masfety, V., Husky, M. M., Keyes, K., Hamilton, A., Pez, O., Bitfoi, A., Carta, M. G., Goelitz, D., Kuijpers, R., Otten, R., Koç, C., Lesinskiene, S., & Mihova, Z. (2016). Comparing the prevalence of mental health problems in children 6-11 across Europe. Social psychiatry and psychiatric epidemiology, 51(8), 1093–1103.

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Communiqué de presse

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