Actualités – publiée le 10/06/2018 par Équipe de rédaction Santélog
Frontiers in Aging Neuroscience
Les liens sociaux pourraient préserver la mémoire et ralentir le vieillissement du cerveau, montre cette étude menée chez la souris. L’expérience montre que chez l’animal, vivre en groupe est une aubaine pour la santé cognitive. Des conclusions présentées dans la revue Frontiers in Aging Neuroscience qui soutienent l’importance du maintien des liens sociaux pour préserver chez les personnes âgées la performance cognitive et donc l’autonomie et la qualité de vie.
Les chercheurs de l’Ohio State University montrent que les souris hébergées en groupe présentent une meilleure mémoire et des cerveaux plus sains que… les animaux vivant en couple. L’auteur principal, Elizabeth Kirby, professeur de neurosciences comportementales explique que cette recherche confirme que « simplement, avoir un plus grand réseau social peut influencer positivement le cerveau au cours du vieillissement. Nous savons que chez les humains, il existe une forte corrélation entre la santé cognitive et les relations sociales, mais nous ne savions pas si un groupe d’amis peut avoir un effet analogue sur la santé cérébrale ».
En groupe ou en couple ? La démonstration est faite avec des souris vieillissantes (âgées de 15 à 18 mois) qui vivent en groupe, reproduisant ainsi la situation du groupe d’amis ou qui vivent en couple, ce que les auteurs appellent « le modèle du vieux couple ». Eh bien, dans les tests de mémoire, les souris hébergées en groupe s’en tirent beaucoup mieux : par exemple, les souris qui vivent en groupe réalisent plus rapidement le déplacement d’un objet, que les souris qui vivent en couple. Les souris qui vivent en groupe réussissent beaucoup mieux, également, le fameux test du labyrinthe. En particulier, au fil du temps, ces mêmes souris améliorent considérablement leur stratégie de recherche, alors que les souris en couples ne sont pas plus rapides au test même lorsqu’il est répété plusieurs fois au cours d’une journée. Les souris qui vivent en groupe, et ici d’âge avancé se comportent même comme des souris plus jeunes, remarquent les chercheurs.
Les souris qui vivent en groupe utilisent l’hippocampe, une zone du cerveau qui est vraiment importante pour une bonne fonction de mémoire. C’est la deuxième conclusion de l’étude qui rappelle ce faisant, que chez les humains, les souris et de nombreux autres animaux, la fonction cérébrale dans l’hippocampe diminue nettement avec l’âge, même en l’absence de démence. De précédentes études ont d’ailleurs suggéré que l’exercice et les liens sociaux contribuent à préserver la mémoire dans cette zone du cerveau. Ici, l’examen du tissu cérébral des souris montre une inflammation réduite chez les souris qui vivent en groupe vs en couple.
« Leur cerveau n’avait pas l’air aussi vieux que celui des souris qui vivent par deux » écrivent les chercheurs. Cependant, ils ne trouvent aucune preuve de croissance de nouveaux neurones dans l’hippocampe chez les 2 groupes de souris. Les effets de la socialisation pourraient s’expliquer par des processus moléculaires.
Cette étude a des implications en pratique en particulier sur le choix de son lieu de vie à l’âge mûr. « Un facteur aussi basique que le temps nécessaire pour aller voir un ami peut faire la différence ».
Source: Frontiers in Aging Neuroscience 31 May 2018 DOI: 10.3389/fnagi.2018.00142 A Larger Social Network Enhances Novel Object Location Memory and Reduces Hippocampal Microgliosis in Aged Mice
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