La première journée du Grand Prix d’Australie, dominée par les Espagnols, a été spectaculaire : impressionnante collision entre Anglais et Japonais, changements de leaders à répétition, croisements sous haute tension, éliminations…
Derniers au classement provisoire, les Français emmenés par Quentin Delapierre ont été pénalisés.
Quentin réagit et explique à Voiles et Voiliers qu’il doit être plus agressif.
C’est seulement le deuxième Grand Prix pour Quentin Delapierre qui montre déjà de belles qualités, mais encore insuffisantes pour jouer aux avant-postes. | ÉLOI STICHELBAUT / SAILGP France
Christophe FAVREAU. Modifié le 17/12/2021 à 14h23
Si la pluie et les orages ont majoritairement occupé le ciel de Sydney ces dernières semaines, la première journée de confrontation du Grand Prix d’Australie s’est déroulée dans un parfait décor estival.
Brise légèrement supérieure à 10 nœuds (20 dans les rafales), mer plate, grand ciel bleu…
Tout était réuni pour faire de cette journée inaugurale une belle entrée en matière.
Le public local ne s’y était d’ailleurs pas trompé puisque de nombreux bateaux spectateurs bordaient la zone de course.
La baie de Sydney est connue pour sa grande fréquentation…
Trois fois la vitesse du vent…
Trois courses en flotte se sont enchaînées sur un mode toujours aussi court, les manches devant se courir impérativement en moins d’un quart d’heure.
Celles courues aujourd’hui ont été bouclées aux alentours des 11 minutes.
Un format qui impose à toute équipe voulant gagner de prendre un excellent départ, d’autant que sur le circuit SailGP, celui-ci se fait au vent de travers, sur des bateaux volants qui peuvent flirter, quand les conditions s’y prêtent, avec les 50 nœuds.
Les Français ont joué la sécurité en se plaçant en avance à l’approche de la ligne de départ pour maîtriser leur trajectoire. Une stratégie prudente qui les a empêchés de partir complètement lancés. | BOB MARTIN POUR SAILGP
Si les conditions du jour n’ont pas permis d’atteindre de telles vitesses, les 30 nœuds étaient tout de même régulièrement dépassés, soit trois fois la vitesse du vent !
C’est l’équipage espagnol emmené par Phil Robertson qui s’est montré le plus inspiré sur cette première journée avec une victoire sur la première manche, puis une place de deuxième et enfin de troisième dans les deux autres courues.
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Les Espagnols totalisent 21 points pendant que les Australiens, grands favoris à domicile mais très irréguliers aujourd’hui (3e, 7e puis 1er), se classent deuxièmes à égalité de point (16) avec les Américains (6e, 3e et 2e), qui ont montré une belle capacité à revenir après des départs moyens.
Les Danois (4e, 5e et 4e), se classent 4e du classement provisoire (14 points) grâce à une belle régularité en milieu de tableau.
Un accident qui sort deux grosses équipes
Victimes d’une très spectaculaire collision – qui n’a heureusement fait aucun blessé – avec les Anglais à 16 secondes du départ de la dernière manche, les Japonais sont actuellement classés 5e avec 10 points. Sir Ben Ainslie ne les a visiblement pas vus et les a violemment percutés au point que le foil bâbord de son bateau est venu couper en deux l’étrave tribord du bateau japonais.
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Côté japonais, on imagine mal Nathan Outteridge et son équipage s’aligner au départ demain vu l’ampleur des dégâts…
Du côté des grosses équipes toujours, les Néo-Zélandais n’ont pas brillé (5e, 8e et 5e) et se retrouvent 6e du classement provisoire pendant que les Français ferment la marche (8e, 6e et 6e) avec 5 points seulement.
Tout va tellement vite. Je n’ai pas bien compris pourquoi nous avons pris une pénalité de deux points sur le dernier départ. Il faut que l’on débriefe tout ça…
Nouvelle recrue aux côtés de Quentin Delapierre, Hélène Noesmoen est les yeux du bateau français.
Tacticienne du bord, elle doit évaluer un environnement où l’urgence est permanente et les décisions doivent se prendre très rapidement. | ÉLOI STICHELBAUT / SAILGP France
Le jeune skipper Quentin Delapierre n’a pourtant pas démérité aux côtés de l’équipage tricolore.
Les départs ont été plutôt bons même si sa position avancée avant la ligne de départ l’a plusieurs fois empêché de partir vraiment lancé.
« Je manque encore d’expérience et de confiance pour partir de façon plus engagée mais cela va venir petit à petit.
Pour l’instant, nous travaillons vraiment à développer un meilleur sentiment de confiance en travaillant notre cohésion à bord pour que, progressivement, je puisse naviguer plus agressif, engager des manœuvres décisives au bon moment. Tout va tellement vite.
Je n’ai pas bien compris pourquoi nous avons pris une pénalité de deux points sur le dernier départ.
Il faut que l’on débriefe tout ça… En attendant la journée de demain s’annonce plus musclée, cela veut dire que nous allons utiliser les petits foils, avec lesquels je me sens plus à l’aise.
J’espère que cela va m’aider à être plus opportuniste ! »
FOILER QUENTIN DELAPIERRE JAMES SPITHILL TOM SLINGSBY BEN AINSLIE SYDNEY