C’est fait ! Les Français ont décroché leur première victoire dans le circuit SailGP, ce dimanche à Cadix (Espagne), au terme d’une finale haletante.
Dans des conditions difficiles, avec un vent léger qui a joué avec les nerfs des neuf équipages internationaux, Quentin Delapierre et son équipage ont fait preuve de maîtrise et de sérénité.
Un beau cadeau d’anniversaire pour le pilote français qui fêtait à Cadix sa première année à la barre du F50 tricolore.
Explosion de joie méritée pour les Français qui se sont montrés impériaux sur cette deuxième journée du Grand Prix espagnol, malgré une entame compliquée. | RICARDO PINTO POUR SAILGP
Christophe FAVREAU.Publié le 25/09/2022 à 18h20
SailGP. Les Français décrochent leur première victoire de Grand Prix à Cadix ! (ouest-france.fr)
On le pressentait depuis plusieurs Grand Prix mais il fallait que les Français concrétisent.
Ils viennent de le faire de belle manière dans des conditions pourtant compliquées avec un vent léger d’une dizaine de nœuds et un clapot de 80 centimètres pour cette deuxième journée du Grand Prix espagnol, sixième acte de cette troisième saison.
Dans une telle configuration météorologique, la difficulté est de maintenir les F50 en vol.
Un exercice qui s’est avéré délicat sur la première manche où le classement n’a cessé de bouger tout au long du parcours, au gré des manœuvres réussies ou ratées.
Une entame de journée moyenne
Pour les Français, la journée avait plutôt mal commencé après un départ de première manche en retrait et une place provisoire de bons derniers qu’ils ont réussi à transformer en une belle cinquième place, malgré le fait qu’ils aient fini hors temps (les manches sont limitées à 16 minutes).
Dans une telle situation, c’est le passage à la dernière bouée avant le dépassement de la limite de temps qui est retenue.
Les Canadiens remportent cette première confrontation devant les Australiens, les Anglais et les Danois.
Les Néo-Zélandais, dominateurs sur les derniers Grand Prix se classent avant derniers devant les Suisses.
À part sur la 4e manche de ce Grand Prix d’Espagne, les Français ont assuré de très bons départs, notamment sur la Grande Finale qu’ils ont remportée. | DAVID GRAY POUR SAILGP
Deuxième grande finale pour les Français
La deuxième manche va beaucoup mieux sourire aux Français qui voient les Néo-Zélandais, les Américains et les Espagnols voler le départ pendant qu’ils choisissent la route la plus directe vers la première marque qu’ils passent en deuxième position derrière les Canadiens qui remportent cette deuxième régate de la journée, réalisant un sans-faute qui ne leur permettra pas cependant d’accéder à la Grande Finale, à la différence des Français qui, derrière les Danois, finissent troisièmes.
L’équipage français s’est montré particulièrement habile dans les manœuvres. Un avantage décisif dans les conditions difficiles qui ont régné sur le Grand Prix de Cadix (Espagne). | RICARDO PINTO POUR SAILGP
Sérénité à bord
Coup de théâtre ! Le vent ayant encore un peu faibli, les organisateurs décident de débarquer deux équipiers pour la finale à trois qui réunit les Français, les Américains et les Australiens.
Cela veut dire que Manon Audinet, la stratège du bord qui a guidé l’équipage tout au long du week-end avec inspiration se retrouve au poste de wincheur pendant que Quentin Delapierre va devoir gérer, en plus de la barre, la hauteur de vol du F50 tricolore, dans les conditions délicates précédemment évoquées.
La sérénité semble pourtant régner à bord du bateau français qui prend le meilleur départ et assure de belles manœuvres.
À cet exercice délicat, Quentin et son équipage réduit vont se montrer les plus habiles malgré le retour des Américains et des Australiens sur les derniers bords.
Au terme d’un final haletant, les Français s’imposent pour la première fois de leur histoire sur le circuit SailGP ! Grâce à cette grosse performance, ils remontent à la troisième place du classement général de la saison 3, derrière les Australiens et les Néo-Zélandais.
Réactions :
Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « Nous n’avions jamais navigué dans cette configuration à 4, sans le contrôleur de vol, un poste que j’ai dû assurer pendant la finale, alors que Manon se retrouvait à la colonne et a dû s’arracher.
Nous n’avons pas été parfaits mais nous sommes sortis de notre zone de confort.
Nous étions sous tension et c’est aussi pour ça qu’on a explosé de joie à l’arrivée.
Aujourd’hui, on a su garder notre sang froid et nous sortir de positions difficiles alors que nous n’en n’étions pas encore capables il y a quelques mois. Et ça, c’est génial.
Je crois qu’on commence à être une vraie équipe. On se fait confiance les uns les autres.
Quand on perd, on perd ensemble et quand on gagne, c’est la même chose.
On a eu des petites mésaventures, des petites désillusions en début de saison, mais tout le monde s’accroche, même quand c’est difficile individuellement, pour l’intérêt du collectif.
Alors on ne boude pas notre plaisir, on va fêter ça ce soir ! Dans une grosse équipe comme celle-là, quand tout le monde adhère, ce sont de supers moments et il faut en profiter.
Ensuite, à nous de bien identifier ce qui a bien marché, puis il faudra ‘redescendre’ avant Dubaï.
Il faut garder la tête froide, c’est essentiel sur SailGP sinon tu te prends des coups de boule ! »
Manon Audinet, stratégiste : « C’est un sentiment incroyable de gagner cette course tous ensemble.
Je suis tellement contente, c’est juste dingue !
C’était chaud jusqu’à la dernière seconde, j’étais en train de grinder, bien dans le rouge.
J’ai vu les Américains se rapprocher et je me suis dit qu’il n’y avait plus qu’une chose à faire c’est de grinder le plus fort possible avec Matthieu et de laisser Quentin et Kévin gérer, ce qu’ils ont super bien fait.
Quentin n’a pas peur des challenges. Aujourd’hui cette dernière course en finale c’était clairement un challenge parce qu’on n’était pas prêts pour naviguer à quatre.
C’est un bon exemple encore une fois de la capacité qu’il a à s’adapter et à prendre le lead même si ce n’est pas simple et que ce n’est pas le plan A prévu.
On a eu 30 secondes de stress quand on a eu l’annonce de la finale à 4 mais Quentin a réussi à mettre tout le monde ensemble, à nous pousser dans le bon sens et ça l’a fait. »
Classement du Grand Prix de Cadix
1- FRANCE / Quentin Delapierre 10 pts
2- ÉTATS-UNIS / Jimmy Spithill 9 pts
3- AUSTRALIE / Tom Slingsby 8 pts
4- CANADA / Phil Robertson 7 pts
5- GRANDE-BRETAGNE / Ben Ainslie 6 pts
6- NOUVELLE – ZÉLANDE / Peter Burling 5 pts
7- ESPAGNE / Jordi Xammar 4 pts
8- DANEMARK / Nicolai Sehested 5 pts
9- SUISSE / Sébastien Schneiter 15 pts
Classement général de la saison 3 de Sail GP
1- AUSTRALIE / Tom Slingsby 50 pts
2- NOUVELLE – ZÉLANDE / Peter Burling 46 pts
3- FRANCE / Quentin Delapierre 41 pts
4- GRANDE-BRETAGNE / Ben Ainslie 40 pts
5- CANADA / Phil Robertson 36 pts
6- DANEMARK / Nicolai Sehested 36 pts
7- ÉTATS-UNIS / Jimmy Spithill 34 pts
8- ESPAGNE / Jordi Xammar 19 pts
9- SUISSE / Sébastien Schneiter 14 pts